L'orientation, c'est un métier

[siro]

http://www.lemonde.fr/campus/article/20 ... 01467.html

Un petit article (lisible sans être abonné, pour une fois ) sur les conseillers d'orientation. Plus une tribune qu'un article à part entière, mais vu qu'on est une petite demi-douzaine à jouer les conseillers d'orientation ici, ça peut servir.

[exhx]

http://www.lemonde.fr/campus/article/20 ... 01467.html

Un petit article (lisible sans être abonné, pour une fois ) sur les conseillers d'orientation. Plus une tribune qu'un article à part entière, mais vu qu'on est une petite demi-douzaine à jouer les conseillers d'orientation ici, ça peut servir.

Merci

Deux extraits révélateurs:

Le premier des conditions de travail des conseillers d'Orientation. Je ne vois pas comment on peut conseiller quelqu'un si on ne peut pas prendre le temps de la connaître.

Dans une semaine à cinq jours, je partage mon temps entre quatre lieux d’activités : trois établissements scolaires – soit 1 550 élèves –, et un CIO, avec un public « tout venant ». Mes plages de rendez-vous sont pleines, celles de mes collègues aussi. Elèves, familles, adultes, étudiants, chômeurs…

Le second de l'absurdité qui a conduit à l'a faillite d'APB:

La dernière grande mystification est celle du procès fait à APB. Pourquoi n’a-t-on pas clairement, honnêtement dit que derrière la crise de la rentrée dernière, il y avait le dévoiement du bac pro ? Fonction première de ce bac : donner une meilleure qualification professionnelle aux lycéens de la voie pro AVANT leur entrée dans la vie active. Sauf que chômage + chômage des jeunes + jeunes sans activité = DANGER SOCIAL. Alors on a encouragé la poursuite d’études et le discours a évolué, pour devenir celui-ci : « bac pro, bac d’égale dignité ».

Sur le terrain, pression était mise aux proviseurs de lycées professionnels, enseignants et conseillers d’orientation-psychologues pour encourager ces lycéens à postuler sur APB. Sauf que : places insuffisantes en STS, échecs annoncés en DUT, donc « Inscrivez-vous en licence ». Jusqu’à faire exploser le système, non préparé à accueillir cette « masse ». On a accusé l’algorithme, on accuse l’orientation, le manque d’information. On accuse… pour mieux cacher les dévoiements et mener à bien, d’autre part, une révolution qui se cache encore : l’officialisation de la sélection post-bac.

[siro]

On passe probablement plus de temps ici à connaître les gens qu'ailleurs, parce qu'on a pas de contrainte temporelle.

APB c'est juste un fusible qui a sauté pour faire plaisir au grand public.

[grenadine]

Dans toute la Suisse, l'apprentissage est valorisé. Mais c'est un vrai apprentissage, une transmission de savoir.

Son constat sur les bacs pros est bon. APB fonctionnait très bien pour les filières sélectives.

Mais comment gérer autant d'élèves en fac ? On parle de droit aux études longues mais personne n'est choqué par le taux d'échec à la fac.

Je comprends sa colère, son emploi du temps montre bien que c'est absolument ingérable. Psy, CIO, assistante sociale pour 1500 élèves.

Elle peut connaître toutes les formations mais certainement pas maîtriser tous les mécanismes de sélection.

[siro]

APB a été conçu pour trier plus efficacement en classes prépas, initialement...

[exhx]

Ce n'est pas spécilement la faillite d'APB ni des orientations mais aussi celle de la formation des jeunes en général.
Or les filières sélectives (prépas, BTS, DUT...), système qui fonctionne bien mais réservé à ceux qui sont motivés et en capacité d'en suivre l'enseignement, on oriente trop de monde vers le bac général plutôt que d'orienter une partie de ces gamins non pas vers le lycée du coin mais vers une formation de qualité ET utile (et il y a plusieurs types de formations: enseignement, alternance...) qui leur permettra de travailler.
Cf par exemple le système qui a cours dans les cantons suisses germanophones.

C'est bien commode d'accuser "ON", mais:
1) Un jeune de 14 ans qui n'arrive pas à se projeter ( et comment lui en vouloir? ) dans un futur métier préfèrera la voie générale ( qui est celle choisie par vos enfants et les miens ). Le forcer à rejoindre une filière qui ne l'intéresse pas conduira presque toujours à un abandon surtout si pour être formé il doit effectuer quotidiennement de longs trajets. On oublie souvent que le lycée du coin à l'avantage d'être l'établissement de proximité.
2)Une formation pratique de qualité sera bien souvent coûteuse. Qui va payer?
3) Beaucoup d'entreprises n'ont pas envie de prendre la responsabilité d'un apprenti, à fortiori mineur.

[siro]

2)Une formation pratique de qualité sera bien souvent coûteuse. Qui va payer?

Ah ? Les CAP, bacs pro, etc. sont coûteux ?

[exhx]

2)Une formation pratique de qualité sera bien souvent coûteuse. Qui va payer?

Ah ? Les CAP, bacs pro, etc. sont coûteux ?

Au lycée général, c'est 35 élèves par classe avec de moins en moins de dédoublements
La voie professionnelle nécessite un meilleur taux d'encadrement, sans compter le matériel
Un exemple:
http://www.letudiant.fr/etudes/annuaire ... -7916.html

CAP charcutier-traiteur

CAP en 2 ans -1re année charcutier-traiteur - 1 classe - 22 élèves en moyenne
CAP en 2 ans - 2e année charcutier-traiteur - 1 classe - 16 élèves en moyenne

Bac pro commercialisation et services en restauration

1re pro commercialisation et services en restauration - 1 classe - 23 élèves en moyenne
2de pro commercialisation et services en restauration - 2 classes - 21 élèves en moyenne
Terminale pro commercialisation et services en restauration - 1 classe - 17 élèves en moyenne

[patgat]

En BTS technologique on ne fait pas le plein, malgré toutes les portes ouvertes et les salons qu'on se tape. On ne fait pas assez rêver.
Alors l'enseignement professionnel...

[Hamrock]

Ça dépend quels métiers, tous les métiers de bouche marchent pas mal, il me semble, grâce à la télé...

Il faudrait des émissions « le plus grand électronicien de France », « Qui sera le meilleur ébéniste ? » ou encore «  The Plumber »...