Abandon prépa: préparer les concours seule?

[siro]

Sauf que comme c'est a priori des consultations régulières, allez mettons une bonne vingtaine jusqu'à fin juin, fais x20 sur le dépassement unitaire. Et ça chiffre vite.

Mais sur le principe, je suis d'accord : la santé ça ne rigole pas, et c'est même dix fois plus important que de savoir si on quitte sa prépa ou non.

Et quand t'es major, tu peux te permettre de sauter une ou deux semaines de cours pour te retaper, au pire tu seras moins en avance, c'pas la fin du monde.

L'école intégrée aux concours n'est pas une fin en soi.

[Oceane98]

Mes parents ne comprendraient pas... Je leur ai déjà dit que je vivais mal la prépa, qu'il y avait trop de pression. Ils m'ont toujours répondu qu'ils ne comprenaient pas, que je n'avais qu'à faire abstraction. En gros, comme j'ai de bons résultats, de quoi je me plains? Alors si je leur demande de me payer des séances chez le psy, je sens qu'ils ne vont pas bien réagir du tout... ils vont certainement dire que c'est n'importe quoi... Et puis je ne suis pas proche d'eux, et comme j'ai honte de la situation, j'ai vraiment pas envie de leur en parler.

C'est pas facile de se dire que ça peut arriver à tout le monde, que c'est pas grave et qu'il ne faut pas en avoir honte. On se dit "pourquoi moi? pourquoi les autres y arrivent et pas moi?" et on se sent un peu minable...

J'ai encore quelques amis, mais ils sont tous très occupés, et même quand je leur parle de la prépa, ils me disent de m'accrocher et de ne pas abandonner, ce qui a le don de m'énerver. Mais bon, vous avez raison, je vais essayer de prévoir des sorties avec eux (bon, une, principalement). Au conservatoire, j'ai tendance à y aller quand il n'y a pas trop de monde, sinon on attend mille ans pour avoir une salle... Donc je ne croise pas grand monde et mes amis sont devenu des connaissances...

Je ne savais pas qu'on pouvait faire un certificat médical pour "burn out", vu que ça n'est pas reconnu comme maladie professionnelle... Mais bon, je peux toujours demande à mon généraliste, en lui expliquant ce qui ne va pas...

Je ne suis pas contre l'idée de consulter un psychiatre ou un psychologue, mais j'ai vraiment pas les moyens... D'autant plus que ce sont mes parents qui sont remboursés et pas moi directement... Et puis après une rapide recherche sur le net, il faut compter 1 mois pour avoir un rendez-vous...

[Paige]

Je pars là je te réponds mieux demain Océane! tiens le coup, et si tu n'es pas proche de tes parents (ce dont tu n'as pas à culpabiliser non plus), parle à d'autres

tu as aussi des numéros verts gratuits, où tu peux appeler, juste pour "parler", il n'y a pas de honte non plus à les utiliser

http://www.alloecouteado.org/

par exemple (j'ai juste tapé sur un moteur de recherche , tu peux le faire aussi)

A demain courage!

[siro]

Bon, déjà, exit les parents, tu es majeures et tu as le droit de ne pas vouloir leur en parler. Qui plus est, je trouve assez anormal et irresponsable de leur part de ne pas être à l'écoute de leur enfant quand un mal-être est énoncé. M'enfin bon.

C'est courant de se sentir minable, mais tu n'as pas à avoir honte. Déjà, se sentir minable c'est une conséquence possible de ton état, surtout dans une société qui dévalorise très fortement les personnes pas psychiquement saines (au sens normopathes), et ensuite ça n'est pas une honte. T'es blessée/malade, bah ce sont des choses qui arrivent, et tu peux guérir, si c'est ton souhait. (J'insiste, il faut vouloir guérir pour guérir, par contre ça n'est pas une condition suffisante, il faut être accompagné et avoir de la patience.)

Demande au psychiatre le tiers-payant, ça t'évitera d'avancer les frais (il se fera rembourser par la mutuelle), et tes parents te foutront la paix. Et s'ils sont au courant que leur fille voit un psychiatre, j'ose espérer qu'ils auront la décence de réagir avec dignité et responsabilité en t'accompagnant, parce que faire cette démarche n'est pas anodin (mais c'est la bonne démarche, assurément).

Après, on te dit aussi ici de t'accrocher et de ne pas abandonner, mais ça ne veut pas dire qu'on te dit de ne rien changer et de serrer les dents, bien au contraire. Si la situation ne va pas, il faut la changer, et tu as raison d'y avoir pensé, y compris avec des pistes potentiellement très radicales.

Je te conseille donc (et ça n'est que mon avis, qui vaut ce qu'il vaut, et qui n'est pas absolu, m'enfin tu t'en doutes) non exhaustif :
- de trouver pendant ce week-end un praticien spécialiste qui prend le tiers-payant (si tu lui expliques la situation avec tes parents, il pourra comprendre), et d'entamer un travail psy. C'est URGENT, quelle que soit ta décision sur les études, parce que il ne faut pas se trainer des soucis psy pendant des années (si tu dis pas avoir les moyens, crois-moi tu vas te les traîner jusqu'à la fin ou l'abandon des études, et ça va être un enfer ; j'ai connu des proches comme ça, et je conseille vivement d'y aller maintenant), prends le problème à la racine si tu le peux
- renoue contact avec ta pote, et prenez du temps ensemble ; qui plus est, ça déchargera ton copain de la pression qu'est être un des uniques soutiens psychologiques
- idée comme ça : arrive plus tôt au conservatoire, et papote avec des gens ? Le milieu social sera différent de la prépa, ça te changera les idées et tu rencontreras peut-être de chouettes personnes comme ça

my 2 cents

[LaMouette]

Mince, jai pas le temps ce soir...

Mais oui, moi j'avais exprimé un grand mal-être en prépa, jai réussi à le "gérer" (jai eu la chance d'être entourée d'amis fiables et de professeurs bienveillants), ca a été mieux (mon année de spé a été géniale) mais seulement pour un temps. J'ai repris dans la tronche un an plus tard. Là encore, j'ai trouvé les moyens de "gérer" et ca a été mieux. Puis c'est revenu des années plus tard... Et là, par contre, je suis tombée sur une généraliste géniale, puis sur une psychothérapeute géniale aussi .


Là aujourd'hui, ca ne va pas, tu ne te sens pas écoutée par tes parents, mais tu as d'autres moyens davoir de l'écoute. Tu peux prendre rendez-vous dans un CMP, c'est gratuit et tu y as complètement ta place (j'y ai fait des séances étant étudiante...).

Sinon, essaie de ne pas culpabiliser. Tu n'as pas à culpabiliser de ne pas aller en cours ou de ne pas travailler. Tu ny arrives pas, c'est trop dur, ce n'est pas grave. Ce ne sont que des cours, qu'un concours. Tu as besoin de t'occuper de toi aujourd'hui, tu es la priorité, et tu n'as pas de raison de culpabiliser.

Si tu avais 40 de fièvre, tu trouverais normal de rester chez toi pour te soigner et reprendre des forces. Là c'est un peu pareil

[Oceane98]

Merci beaucoup pour votre écoute et vos conseils. Je vais essayer d'avoir un rendez-vous dans un CMP à Paris, et à défaut de cela (les délais ont l'air extrêmement longs - plusieurs mois), j'irai voir la psychologue du lycée. En tout cas, ça fait plaisir d'entendre que même si je ne "dois" pas abandonner, je ne dois pas accepter la situation et la changer. J'avais un peu l'impression qu'on me disait "tais-toi et continue"... D'où ma volonté d'abandonner. Je vais aussi essayer d'avoir un certificat médical pour excuser toutes mes absences, ça me permettra au moins d'avoir mes ects à la fin de l'année si je continue, et de pouvoir aller à la fac en L3 si je pense que l'environnement y sera plus sain et/ou si je n'ai aucun concours.

[siro]

Désolé si mon propos ressemblait à « tais-toi et marche », c’était pas le but visé, et bien sûr qu’il faut changer ce qui ne te convient pas d’une manière ou d’une autre !

N’hésite pas à revenir vers nous si tu as des questions subsidiaires.

[Blacklite1337]

Je suis pour.

J'ai jamais réussi aux lycées grâce à mes profs. Je pense que la candidature libre est très bien pour ceux qui possèdent le TALENT #seulement#.

Après, restent quelques semaines avant les concours, ça changera rien au fait que tu progresses.

[Paige]

Me voilà de retour, et je suis tout à fait d'accord avec les très bons conseils de Siro et LaMouette ! Je n'ai rien de plus à ajouter !!

Courage courage!