Les prépas et la "presse"...

[siro]

Captp : le problème c'est que même si ton affirmation avait/a un fond de vérité, tu ne peux pas juste la balancer comme ça, elle porte beaucoup trop d'implications et nécessite une argumentation même minimale.

C'est la marmite qui se moque du cul noir de la casserole.

(mais sinon d'accord avec toi)

[Jay Olsen]

Je me moque de personne, c'est juste qu'à force de prononcer des propos polémiques (volontairement ou non) je commence à connaitre un peu les rouages.

[siro]

http://www.lemonde.fr/campus/article/20 ... 01467.html

N'empêche, le foutage de gueule est à son apogée avec le Monde. J'suis un peu furax contre cette bande de journalistes naguère brillants et désormais assez lamentables. Ils crachent h24 sur la prépa, contribuant plus que tout autre à véhiculer l'image d'un bagne punitif et d'élèves dépressifs, et ensuite ils s'étonnent que se forment deux populations, d'un côté ceux qui savent (parce que background socio-culturel ou simplement lycée coutumier des prépas) et qui iront dans les prépas (voire les prépas qui envoient dans les grosses écoles) et les études prestigieuses, et ceux qui ne savent pas trop et qui prenant peur vont s'autocensurer et viser au mieux des prépas moins bonnes au pire iront ailleurs là où les moyens manquent de toute façon (bawi les fonctionnaires ça coûte cher ma pov' dame).

Et ensuite, les inégalités ont lieu plus en amont de la prépa, bien plus en amont (primaire pour les savoirs fondamentaux, collège/lycée pour l'orientation).

Bref, bande de crétins irresponsables, encore une fois.

[Askenian]

Bref, bande de crétins irresponsables, encore une fois.

Totalement d'accord.

De toute façon, quand on voit nos jolies têtes blondes se pavaner en réclamant l'annulation pure et simple d'un exercice du bac parce que trop dur - - ou certains élèves fortement engagés politiquement au lycée réclamer à corps et à cris via l'usage répété de blocus une accessibilité totale à la fac, et ce, quelque soit le niveau scolaire sous prétexte que "l'Université est un sanctuaire ou l'élitisme n'a pas sa place"..
La "ségrégation" sociale a encore de beaux jours devant elle.

Les torchons que constituent le Monde ou Libé me font bien marrer au sujet de la prépa. Je vois pas de filière plus égalitaire : seul critère de recrutement le bac (donné à ~90% d'une génération, en passant.. ), des concours pouvant quasi-tous être payés via des bourses, anonymes, où les critères d'évaluation sont globalement transparents..

Mais bon, c'est à l'image des nouvelles générations. Simon Sinek est très juste à ce sujet. On nous enseigne dès le plus jeune âge que tout est possible, que l'on peut faire tout et n'importe quoi à condition de le vouloir. Mais le vouloir, c'est aussi se retrousser les manches et se mettre à travailler.. pas geindre que d'autres y arrivent mieux parce que "mieux informés" ou issus des "classes favorisées"..

[siro]

Non mais ça que la jeunesse râle contre les épreuves de la vie estudiantine c'est normal et plutôt sain, si à 18 piges on est pas révolté de tout et n'importe quoi c'est inquiétant.

C'est plus des quadra/quinqua qui se la jouent sabordage de la sélection concours qui m'inquiète. Leur rôle c'est de jouer les vieux cons en mode "allez hop on bosse pour les concours même si c'est relou", pas de casser l’ascenseur social derrière eux.

Après je pense que la prépa n'est pas un système égalitaire, mais ça n'est pas à cause d'elle, mais de ce qu'il s'y passe en amont.

Mais le vouloir, c'est aussi se retrousser les manches et se mettre à travailler.. pas geindre que d'autres y arrivent mieux parce que "mieux informés" ou issus des "classes favorisées"

Pour avoir ce vouloir-pouvoir, encore faut-il savoir que l'on peut, et ça, plus ça va plus ça ne se sait que si l'on est dans les milieux bien informés. (C'est assez similaire aussi dans la préparation petite prépa vs grande prépa pour les concours, où à niveau initial équivalent y'en a un qui ira à Centrale Pa ou les Ponts et l'autre à Lille ou l'N7, juste bekôze meilleure "information" pendant la prépa).

Donc ça n'est pas qu'une question de volonté et de travail, mais aussi de personnes pour te guider et te tirer vers le haut. Et ça, c'est extrêmement dépendant de ton milieu.

C'est en ça que je préfèrerais voir et lire des reportages positifs sur les études sup : oui, c'est dur, on bosse, mais les LAN d'internat, les soirées, les moments de détente entre deux cours, etc. ça soulage aussi.

[piroud]

http://www.lemonde.fr/campus/article/20 ... 01467.html

N'empêche, le foutage de gueule est à son apogée avec le Monde. J'suis un peu furax contre cette bande de journalistes naguère brillants et désormais assez lamentables. Ils crachent h24 sur la prépa, contribuant plus que tout autre à véhiculer l'image d'un bagne punitif et d'élèves dépressifs, et ensuite ils s'étonnent que se forment deux populations, d'un côté ceux qui savent (parce que background socio-culturel ou simplement lycée coutumier des prépas) et qui iront dans les prépas (voire les prépas qui envoient dans les grosses écoles) et les études prestigieuses, et ceux qui ne savent pas trop et qui prenant peur vont s'autocensurer et viser au mieux des prépas moins bonnes au pire iront ailleurs là où les moyens manquent de toute façon (bawi les fonctionnaires ça coûte cher ma pov' dame).

Et ensuite, les inégalités ont lieu plus en amont de la prépa, bien plus en amont (primaire pour les savoirs fondamentaux, collège/lycée pour l'orientation).

Bref, bande de crétins irresponsables, encore une fois.

De toute facon, rien que le fait de commencer un article par Francois Garcon, on sait deja de quoi ca va parler.
Et regarder pourquoi les CSP - ont diminue dans les ecoles d'inge depuis 30 ou 40 ans, cela semble hors de porte de ces chercheurs....(on pourrait aussi avoir les resultats de l'acces special zep a science po paris mais la je crois ca risquerai d'ebranler les certitudes du monde)

[Askenian]

Ah mais bien sûr que celui qui naît dans le quartier latin et va faire toute sa scolarité à LLG a beaucoup plus de chances de réussir que celui né à Grigny. C'est la vie, c'est pas égalitaire mais il n'y a aucune raison de saborder volontairement le premier, non pas pour que le deuxième réussisse mieux, mais pour qu'il se sente "moins mal" vis-à-vis du premier..

Au niveau estudiantin, que l'on soit contrarié pour tel ou tel sujet, d'accord. Mais utiliser la désinformation de certains médias pour - au choix - gagner du poids dans un parti politique, gagner en popularité au sein du lycée, ou plus simplement ne rien br****, je trouve ça extrêmement dangereux.

Quand je dis que la prépa est égalitaire, c'est "en elle-même", mais c'est globalement applicable à l'université également. On a un système qui fait de son mieux pour offrir ses chances au plus grand nombre, mais c'est au lycée qui l'écart se fait, oui. Et c'est à ce niveau que le travail drastique de sélection doit se faire. Parce que fatalement, tous les lycéens ne finiront pas à l'X ou à Centrale Pa, c'est la vie. Ca a TOUJOURS été le cas, et certains parents ont la mémoire bien courte..

[Paige]

Quand on diminue le niveau requis pour le bac, on diminue la qualité du diplôme, on diminue également le service rendu aux jeunes.
Ceux dont les parents ont les moyens, intellectuels ou financiers, s'en sortiront aussi bien qu'avant, voire mieux.
Car les autres, eux, verront leur niveau baisser.

Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse Jay Olsen! Merci de l'avoir si bien dit!

Ce sont les élèves les moins nantis (au sens large, financièrement, culturellement, socialement, etc...) qui s'en sortent le moins bien face aux méandres de l'université. En prépa tout le monde est logé à la même enseigne et extrêmement bien encadré. C'est de fait, bien plus "juste"


Bien sûr que le pbme est en amont. Mais on achète la paix sociale en donnant un diplôme et les moins nantis (au sens large encore) en sont nécessairement plus dupes que les autres...

ça me met extrêmement en colère, moi qui suis complice (même à l'insu de mon plein gré comme dirait l'autre (les plus vieux comprendront^^)) de ce système!

[merov]

Donc ça n'est pas qu'une question de volonté et de travail, mais aussi de personnes pour te guider et te tirer vers le haut. Et ça, c'est extrêmement dépendant de ton milieu.

+1
Les articles du Monde (journal que je lis avec plaisir par ailleurs) sur les prépas sont effectivement toujours caricaturaux. Ce n'est pas pour autant qu'il faille nier la difficulté à sortir de son "milieu" dans tous le sens du terme. A titre d'exemple ... MOI Ce que je dis remonte à une époque lointaine et je sais que le niveau d'information, les process d'orientation, etc, ... ont changé mais je pense que le mécanisme reste le même.

Très bon élève depuis le CP, dans une famille de classe moyenne dans laquelle je serai le premier à décrocher le bac. Jeunesse dans une ville à forte culture ouvrière. Depuis tout petit, mes parents me disent que je ferai des études et que si je travaille bien, je pourrai même aller à l'université .... Ca devient le graal pour moi.

Passionné de sciences et surtout de bio, je décide en seconde d'aller dans la voie D, et non pas C, contre l'avis de mes professeurs. Première erreur, mais je sais - je crois - que pour faire de la biologie, il faut l'étudier dès que possible ...

Arrive la terminale. Je me pose des questions sur mon avenir et ne sais plus ce que je veux faire. Je prends conscience que j'aurais dû faire bac C qui ouvre plus de portes sans que je sache vraiment lesquelles. J'hésite entre redoubler en C et aller à la fac.

Premier coup de chance : en avril des amis nous parlent des écoles d'agro et du parcours classe prépa. Je n'avais jamais entendu parler ni des premières ni des secondes ... De façon générale, je n'avais pas entendu parler des écoles d'ingénieurs à par l'X dans les romans de Jules Vernes. Et un ami de la famille était "ingénieur maison". Surement un truc de ouf !

Je vais voir la conseillère d'orientation. Elle m'explique ce qu'est une classe prépa et que c'est très difficile. Elle me le déconseille (sans regarder mon dossier)

Deuxième coup de chance : je ne sais tellement pas quoi faire que je dépose un dossier pour la prépa malgré tout, 1 semaine avant la date limite.

Au final, je suis pris en prépa Math Sup Bio. Je suis le seul élève de terminale de mon lycée à avoir poser une candidature pour une prépa scientifique.

Nous sommes 2 élèves venant du bac D sur 45 élèves pour une prépa qui se veut "Mathématiques et Biologie". Il me faut toute la sup pour rattraper mon retard en math (le programme de math était bien plus lourd à l'époque) et en physique. Mais je suis major en bio

J'intégre en 3/2, je suis devenu ingénieur, j'ai eu la carrière dont je ne rêvais même pas ... Mes enfant font/feront des études supérieures et comme je suis informé, je peux les accompagner. Enfin, je crois ...

Bref, malgré des parents qui m'encourageaient, sans quelques coup de chance, j'aurai fini laboratin (je sais, il n'y a pas de sot métier, mais il y en a de mieux payés que d'autres )

Encore une fois, je sais que les choses sont différentes aujourd'hui mais je crois sincèrement qu'on a tendance à sous-estimer le poids de la non-connaissance qui reste intangible au fil du temps. Et j e pense qu'il y a vraiment quelque chose à faire au niveau de l'orientation dès le début (école primaire, collège, ...) et en continu jusqu'à la terminale. Au moment du bac, c'est bien trop tard.

[siro]

C’est pour ça que je lutte contre les discours majoritairement négatifs sur la prépa. Pas parce que c’est disneyland mais parce que la seule catégorie de personnes que ça dissuade c’est les gens qui ne sont pas initialement du sérail.
C’est aussi pour ça que j’ai un peu tendance à l’imposer ici je crois.