N'avions-nous pas mieux à faire ?
N'avions-nous pas mieux à faire ?
N’avons-nous pas perdu notre temps en prépa ? Nous ne l’avons pas tous vécu comme cela, c’est vrai, mais pour certains, ce fut deux années d’enfermement, de privations, à étudier des choses pas franchement passionnantes tout en résistant à des profs éternellement insatisfaits, qui croyaient en nous, mais qui semblaient en attendre toujours plus. Oui, il faut toucher ses limites, donner tout ce que l’on peut … Oui mais bon …
Tout ce travail m’a paru bien ridicule, lors des écrits et encore plus lors des oraux, où l’admission dans telle ou telle école se joue en quelques dizaines de minutes. Deux ans pour ça. Deux ans sans s’être questionné sur le métier d’ingénieur, sans savoir ce que l’on veut faire, sans ouverture sur le monde, deux ans à viser une école généraliste, la mieux classée possible pour pouvoir choisir après, pour ne pas se fermer de porte. N’avions-nous pas mieux à faire à dix-huit ans ?
Tout ce travail m’a paru bien ridicule, lors des écrits et encore plus lors des oraux, où l’admission dans telle ou telle école se joue en quelques dizaines de minutes. Deux ans pour ça. Deux ans sans s’être questionné sur le métier d’ingénieur, sans savoir ce que l’on veut faire, sans ouverture sur le monde, deux ans à viser une école généraliste, la mieux classée possible pour pouvoir choisir après, pour ne pas se fermer de porte. N’avions-nous pas mieux à faire à dix-huit ans ?
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Moi, j'en connais un qui avait sûrement mieux à faire que de venir sur ce forum.
Comparatif général des prépas : http://forum.prepas.org/viewtopic.php?f=20&t=66791
Classement personnalisable des Grandes Ecoles et des Lycées (màj 2018) : http://forum.prepas.org/viewtopic.php?f=24&t=55173
Classement personnalisable des Grandes Ecoles et des Lycées (màj 2018) : http://forum.prepas.org/viewtopic.php?f=24&t=55173
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Faire 5/2 à 20 ans ?
« Occupez-vous d’abord des choses qui sont à portée de main. Rangez votre chambre avant de sauver le monde. Ensuite, sauvez le monde. » (Ron Padgett, dans Comment devenir parfait)
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
C'est vrai que je comprends que pas mal de monde préfèrent deux ans à baigner dans la médiocrité et l'absence d'exigence. Chacun son truc.
Faidherbe, Mines d'Alès, IIT Kanpur (Inde) - Aerospace
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Non, tu viens de profiter de ce qu'il y a de mieux, que tu ne retrouveras plus jamais plus tard.freter90 a écrit : ↑26 juil. 2017 23:23N’avons-nous pas perdu notre temps en prépa ? Nous ne l’avons pas tous vécu comme cela, c’est vrai, mais pour certains, ce fut deux années d’enfermement, de privations, à étudier des choses pas franchement passionnantes tout en résistant à des profs éternellement insatisfaits, qui croyaient en nous, mais qui semblaient en attendre toujours plus. Oui, il faut toucher ses limites, donner tout ce que l’on peut … Oui mais bon …
Tout ce travail m’a paru bien ridicule, lors des écrits et encore plus lors des oraux, où l’admission dans telle ou telle école se joue en quelques dizaines de minutes. Deux ans pour ça. Deux ans sans s’être questionné sur le métier d’ingénieur, sans savoir ce que l’on veut faire, sans ouverture sur le monde, deux ans à viser une école généraliste, la mieux classée possible pour pouvoir choisir après, pour ne pas se fermer de porte. N’avions-nous pas mieux à faire à dix-huit ans ?
The Axiom of Choice is obviously true, the Well-Ordering Principle is obviously false, and nobody knows about Zorn's Lemma. - Jerry Bona
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Je suis d'accord avec une chose : le manque de réflexion sur l'orientation.
Pour le reste, c'est plus mal d'apprendre à bosser pendant deux ans, ne voir que l'admission serait quelque peu réducteur.
Pour le reste, c'est plus mal d'apprendre à bosser pendant deux ans, ne voir que l'admission serait quelque peu réducteur.
Actuaire certifié. Compte inactif désormais.
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Deux ans pour un bon métier pendant toute une vie c est un bon contrat. Mon père est Medecin. Et la oui on peut se poser la question vu la longueur et la difficulté permanente des études année après année. Alors que dans notre cas après deux ans c est bien plus cool
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Je peux répondre en tant que maman, j'ai vu mon fils gagner en maturité pendant la prépa, en rigueur, solidarité, ténacité. Franchement j'ai rencontré ses copains de prépa et j'ai vu des ptits gars à la tête bien pleine et surtout bien faite, avec une capacité de réflexion bien supérieure à celle de jeunes de leur âge et une analyse critique de la société et de l'actualité plutôt réjouissante. C'est pas des maths et de la physique mais c'est peut être plus important.
Manque l'orientation gros bémol de la prépa tout à fait d'accord.
Les résultats de concours peuvent être cruels mais tu iras dans une école ou les stages et éventuellement échanges internationaux pourront te permettre de construire ton parcours pro, c’est pas fini !
Manque l'orientation gros bémol de la prépa tout à fait d'accord.
Les résultats de concours peuvent être cruels mais tu iras dans une école ou les stages et éventuellement échanges internationaux pourront te permettre de construire ton parcours pro, c’est pas fini !
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Pour les etudes tu as raisonjustinbridoux a écrit : ↑27 juil. 2017 09:41Deux ans pour un bon métier pendant toute une vie c est un bon contrat. Mon père est Medecin. Et la oui on peut se poser la question vu la longueur et la difficulté permanente des études année après année. Alors que dans notre cas après deux ans c est bien plus cool
Pour le job, cela depend du genre de medecin et du genre d inge...
Re: N'avions-nous pas mieux à faire ?
Je ne pense pas vénérer la prépa (il y a d'autres voies pour devenir ingénieur - mais globalement je reste convaincue que celle-ci forme bien les têtes si on la prend dans le bon sens). En tout cas je viens d'une bonne prépa (sans être le top du top), mais je n'ai pas fait de classe étoile, et j'étais complètement hors concours pour les écoles A++.JustSayin' a écrit : ↑27 juil. 2017 12:23Les gens vénèrent la prépa sur ce site... Presque tous viennent de bonnes prépa et presque tous terminent à l'X/ECP/ENS (quoique depuis le départ de tous les anciens à cause du bug de 6 mois ça a l'air d'être un peu moins visible), ce qui n'est pas le cas de l'immense majorité des étudiants de prépa.
Et quand bien même, le résultat obtenu après la prépa n'a pas de corrélation directe avec la façon dont la prépa a été vécue. Les lycées "A++ top prestige ***", ce n'est pas l'enfer mais ce n'est pas non plus les bisounours. Tout le monde n'arrive pas en cours le matin en chantant joyeusement son bonheur d'être heureux. C'est la même chose pour les moins sélectives.
Je commence à avoir croisé pas mal d'étudiants (anciens et actuels) en prépa et en école d'ingénieurs (dans le cadre de ce forum, de mon emploi et... d'une autre activité moins rémunératrice ), la majorité étant en début de carrière ou pas encore diplômés (disons que 90% de la tranche va de 17 à 35 ans environ), et on retrouve à tous les niveaux de prépa et d'école des personnes qui ont été très épanouies comme en souffrance.
S'il faut être moins laconique dans la réponse (je doute que ça soit utile, si ça se trouve le posteur ne se reconnectera jamais ^^) :
- si on vit la prépa comme un enfermement et une privation, FAUT SE BARRER ! Il y a d'autres voies pour devenir un bon ingénieur, même pour intégrer les écoles "prestigieuses". Mon très cher compagnon, qui n'avait pas l'intention de se laisser "priver" et "enfermer", faisait la fête les jeudi, vendredi, samedi et dimanche soir pendant sa première année de prépa . Bon du coup pour la suite, il est parti en DUT. Mais je ne pense pas qu'il aurait obtenu une meilleure école (en fait il en aurait probablement obtenu une moins bonne) s'il avait moins fait la fête et qu'il avait continué en spé.
- Perso (et je rappelle, j'étais en classe non étoilée, et ECP/Mines Paris/Etc n'étaient pas du tout dans mon viseur, j'en étais trop loin) , je me suis rarement autant éclaté intellectuellement qu'en prépa. Les maths c'était passionnant, vraiment, et on en trouve d'autres comme moi, qui ont clairement aimé faire de l'algèbre. De même, la physique de sup me paraissait très calculatoire, mais certaines tranches du programme de spé (en PC) sont extrêmement intéressantes. J'ai mal vécu le vide intellectuel qui a suivi en école (et dans une partie de ma vie professionnelle) : j'ai adoré faire des sciences à un tel niveau de rigueur intellectuel et avec une telle précision.
- Même si l'on est jeune en prépa, il faut vite comprendre que ce ne sont pas les profs qu'il faut chercher à satisfaire (comment être heureux si vous attendez que ça soit une autre personne qui vous offre sa satisfaction ? C'est peine perdue... J'espère que vous n'êtes pas pareil en couple, ça doit être l'enfer...), c'est soi-même. Si vous êtes satisfait de vous-même cela suffit. En prépa, on est le seul à se mettre la pression. (autre exemple : ma petite sœur qui avait pour objectif de faire une prépa pour acquérir des bases solides, et ensuite passer en L3 en université. Elle ne s'est pas mis une pression monstre, elle s'est mis la pression nécessaire à faire l'effort pour atteindre le niveau nécessaire. Ca aurait été stupide de s'en demander 4 fois plus...). Si les profs en attendent toujours plus c'est parce qu'ils sont là pour ça, c'est leur rôle de pousser chacun à donner le meilleur de soi-même. On peut choisir de ne pas recevoir tout ce qu'ils ont à transmettre, comme on peut choisir de se pendre à leurs lèvres. Chacun sa croix : ne prenez pas de force celle que quelqu'un d'autre aimerai vous faire porter mais choisissez-en vous-même le poids.
En revanche pour le questionnement sur le métier d'ingénieur et sur l'ouverture sur le monde... C'est davantage discutable, là on a de vrais arguments sur les limites de la classe préparatoire. C'est un système qui n'est pas fait pour s'ouvrir sur le monde en réalité, on considère que cette part là viendra en école d'ingénieur (qui d'ailleurs, si elle est pauvre en terme d'avancée intellectuelle, est très riche en terme d'ouverture).
On peut difficilement tout faire à la fois : apprendre la rigueur et le dépassement de soi demande du temps, et les journées ne font que 24h.
Et l'ouverture sur le monde, en soi, elle a normalement commencé bien longtemps avant l'entrée en prépa... Une fois en classe, on est adulte, on a le droit d'ouvrir les journaux, de profiter des grandes vacances pour voyager, de lire des livres.
(autre anecdote : en sup, moi la PCSI, je lisais davantage de livres que mes colocataires en hypokhâgne... )
Le métier d'ingénieur... Les mieux placés pour en parler, ce sont les ingénieurs. Les profs de lycée sont paumés sur le sujet (ils savent juste que bonnes notes = viser une prépa). Les profs de prépa, cela dépend beaucoup de sur "qui on tombe" : certains ont été ingénieurs et savent bien en parler, les autres sont souvent beaucoup moins renseignés et manquent de vécu.
Disons que pour moi, l'idéal serait de prévoir des conférences d'orientation et des tables rondes pour inciter les élèves à se poser les bonnes questions avant de s'inscrire pour les concours...
Faidherbe, Mines d'Alès, IIT Kanpur (Inde) - Aerospace