1ere année ISUP

Si vous avez une question sur une école, sur la formation proposée, les options, les débouchés.

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Re: 1ere année ISUP

Message par Adolorante » 24 juil. 2018 23:43

D55 a écrit :
24 juil. 2018 19:02
Hmm d’accord , en faite au depart j’avais l’impression que actif/passif c’etait de la finance mais je vois qu’il y a une distinction entre ce domaine et ce que tu apelles « finance pur »

Mais l’alm semble assez m’interessé
Sur ce point je peux donner plus de renseignements, ou des exemples d'application. Mais ce serait forcément très simplifié, et peut-être décousu, pour être intelligible.
F50 a écrit :
24 juil. 2018 20:42
Adolorante a écrit :
24 juil. 2018 09:34
Maintenant les processus stochastiques tels qu'on les entend (en gros les martingales et les chaînes de Markov) c'est davantage pour la culture qu'autre chose.
Je t'avoue être un peu choqué^^, j'imaginais plutôt les magasines financiers et les cours d'économie/instruments financiers comme de la culture et les notions de "martingales, sous-martingales, chaines de Markov etc..." comme des notions techniques et indispensables pour faire les métiers les plus matheux en finance/assurance.
Ok, je tiens compte de tes conseils et je ne négligerai pas les cours moins rigoureux niveau mathématiques mais qui expliquent ce qui tu as mentionné dans ton post précédent.

Merci pour ton temps et tes réponses.
Les cours d'économie/finance oui, les magasines non.

Quant aux cours de processus stochastiques, c'est bien de le savoir mais de toutes manières ce sera globalement revu en calcul stochastique, et dans un univers continu plutôt que discret.
alzeouane a écrit :
24 juil. 2018 20:45
Comme certaines personnes ici, l'ALM est aussi un sous-domaine de l'actuariat qui m'intéresse plutôt. Mais comme tu le dis, il a l'air d'y avoir de la concurrence sur ce genre de postes. Sais tu quels sont les points les plus appréciés par les recruteurs pour pouvoir accéder à ce genre de poste, notamment dés un stage de M1 + Alternance ?
Il n'y en a pas vraiment. Il existe des postes ALM en alternance, mais je ne suis pas convaincu à titre personnel de leur utilité, car pour faire de l'ALM il faut avoir des connaissances produits. Je conseille donc de faire une alternance en actuariat produits.
Je ne suis pas forcément convaincu par le fait de faire de l'ALM directement après la sortie de l'école (c'est ce que j'ai fait), car il faut avoir de bonnes bases qu'on n'a pas forcément en sortie d'école. On peut tout à fait commencer par un poste en tarification ou en provisionnement, voire comme consultant junior pour les plus courageux.
alzeouane a écrit :
24 juil. 2018 20:45
Autre sujet qui suscite des questions au niveau de l'actuariat, c'est le choix du type de structure où exercer son métier : plutôt conseil ou compagnie ; plutôt grande ou petite boîte ? Quel est ton avis sur ces 2 points ?
Ça dépend vraiment de toi.
On peut progresser plus rapidement dans un cabinet de conseil que dans une compagnie d'assurance ou de réassurance, mais je trouve le travail et (surtout) les conditions de travail bien plus pénibles dans le conseil. On y fait des horaires à la con (il faut aimer commencer tard et finir tard, voire parfois finir de nuit alors qu'en compagnie en période de rush on fait peut-être 8h/20h et c'est assez rare), on doit pouvoir se déplacer dans tout Paris et la banlieue proche, le costume est souvent imposé chez les clients même quand il fait 35°C (pensée à mes confrères consultants cette semaine) alors que nous même si on vient souvent en costume on peut venir en polo quand il fait chaud (ou chemise à manches courtes pour ceux qui n'ont pas peur du regard des autres), on vous fourre dans le bureau libre, c'est-à-dire celui dont personne ne veut (parce qu'il y fait trop chaud ou trop froid, parce que la clim est juste à-côté...).
En ce qui concerne le travail, il faut savoir que pas mal de boîtes de conseil prennent des juniors pour avoir de la "chair à travail". C'est davantage le cas dans le big four, où ils estiment le nombre de personnes démissionnaires par année (beaucoup de turnover) et recrutent en conséquence sans trop savoir ce que les recrutés feront. Veillez donc à ce que votre poste soit défini avant de donner votre accord pour recrutement.
J'aurais plutôt tendance à conseiller Deloitte dans le big four (les missions y sont globalement plus intéressantes et le salaire y est très bon, en revanche il faut être prêt à faire des horaires de merde), et parmi les petits cabinets de conseil en actuariat plutôt Milliman (les meilleurs, réputé pour être le cabinet le plus haut de gamme de conseil en actuariat en France), Actuaris (qui font des choses très intéressantes d'un point de vue S2/gestion des risques), ou bien Fixage (bons en certification de tables, ils ont de bons actuaires en modélisation vie aussi...). Je ne connais pas tous les cabinets de conseil en actuariat (en particulier les petits), mais si vous faites des recherches vous pouvez voir la réputation des différents cabinets.
Il faut aussi savoir, pour passer les points positifs, qu'il est plus facile de progresser en passant par le conseil au départ, et aussi que vous y êtes très bien payé. Maintenant, en tant qu'actuaire on est toujours bien payé, donc la rémunération peut être un argument mais vous ne vous demanderez pas comment finir vos fins de mois si vous avez des dépenses normales.

J'ai choisi personnellement de travailler dans une compagnie de réassurance. En premier lieu mon travail peut se faire indépendamment en assurance ou en réassurance, mais on est sur des capitaux plus élevés par salarié, on a plus d'aléa, mais si on gagne on peut bien mieux s'en sortir qu'en compagnie d'assurance. Il y a donc un petit peu plus de travail et un petit peu plus de pression qu'en compagnie d'assurance. Mais globalement ça reste à peu près la même chose : pour moi, le plus gros avantage à travailler en compagnie est d'avoir la possibilité de voir les choses sur le long terme, contrairement au conseil où on fait davantage de court terme. Je peux voir les progrès qu'on a fait dans nos processus sur un an, ou bien ressortir une étude qui a eu lieu il y a trois ans et voir si, aujourd'hui, on a les capacités de l'exploiter alors qu'on ne pouvait pas le faire auparavant. On travaille aussi toujours avec les mêmes personnes, toute la semaine, pendant plusieurs années, alors que dans le conseil les clients changent. Ça peut être positif comme négatif. Les horaires sont beaucoup plus cool qu'en conseil (je peux choisir assez bien mes conseils, je n'hésite pas à faire 7h30/19h30 quand nécessaire, mais si j'ai fini mon travail et rien à faire je peux me barrer à 16h si je le souhaite...), mais on est nettement moins bien payé que dans le conseil.

Quant à la taille de la boîte ça dépend vraiment de toi. C'est assez différent, j'ai bossé dans une grosse boîte et maintenant je bosse dans une plus petite boîte. En termes de confort strict, je préfère la petite boîte : on sait directement à qui s'adresser quand on a le problème, et la résolution est assez facile, car beaucoup plus modulable. On peut même avoir des solutions sur-mesure. On acquiert des responsabilités qu'on n'aurait pas dans une grande boîte, par exemple j'expose directement au directeur financier nos résultats, chose qui serait impensable chez AXA ou Allianz.
Le point noir, c'est que c'est difficile d'y évoluer. Pour peu que vos N+1 et N+2 soient jeunes, votre évolution peut se retrouver bloquée. C'est bien plus facile dans les grosses boîtes, et plus particulièrement chez Generali où il y a pas mal de managers sous les 30 ans.
Dans une petite boîte vous voyez également toujours les mêmes têtes (il faut aimer, c'est toujours pareil), et tout le monde se connaît au moins de prénom, avec tout ce que ça peut impliquer niveau petites histoires, ragots et autres.
Je me demande aussi comment je vais faire pour valoriser mon travail le jour où je partirai de ma boîte actuelle. Je fais un travail très généraliste, qui serait fait par 10 ou 15 personnes (en beaucoup mieux que moi par contre) dans une grosse boîte. Je ne suis pas très spécialisé, ce qui est à la fois un avantage ou un inconvénient. Je pense que la vision d'ensemble que j'ai appris à avoir m'aiderait bien à devenir manager dans une autre boîte, mais est-ce que je peux passer de mon travail actuel à celui d'un modélisateur bien plus précis que le mien, et bien plus cloisonné en termes de sujets ?
alzeouane a écrit :
24 juil. 2018 20:45
Et selon toi, qu'en est-il des opportunités à l'étranger pour un actuaire français ? J'entends des avis assez divergents autour de moi, entre ceux qui jugent le SOA indispensable, d'autres le trouvant sans intérêt...
Le titre d'actuaire est reconnu en France, avec plusieurs grades :
- Associé : le grade que tu as lorsque tu as validé ton mémoire (le mien, car je ne suis pas actuaire depuis très longtemps)
- Qualifié : après au moins 3 an d'xp pro avec dossier à faire (faudrait que je m'y mette...)
- Certifié : il faut être qualifié et suivre de la formation continue régulièrement (pas ultra prenant si on s'y prend bien, avec trois jours de formation par an normalement on s'en sort, et si on se débrouille on peut même se la faire payer par sa boîte (j'en ai déjà profité))
- Expert : il faut avoir suivi une formation complémentaire d'un an (de trois jours par mois) sur un sujet particulier. J'ai un peu de mal à en appréhender la plus-value.

Lorsqu'on est actuaire certifié, on est reconnu internationalement comme un "fully-qualified actuary". Mais ça c'est la théorie. En pratique, on peut (et on va) te demander tes exams SOA, CAS ou je ne sais de quelle entité actuarielle américaine (le système actuariel américain faisant foi internationalement, mais est relativement illisible). Mais il y a une grosse différence entre devenir associé (passer deux trois exams un peu bullshit) et devenir fellow (là c'est bien plus chaud). Les boîtes américaines incitent fortement à devenir fellow, mais ça demande énormément de temps, à concilier avec vie pro et vie familiale.
Ainsi, être membre de la SOA peut aider pour s'insérer à l'étranger alors qu'en pratique être certifié en France ne vaudra pas grand chose en-dehjors de l'Europe. En revanche, le must have c'est d'être fellow pour avoir accès aux postes les plus prestigieux/intéressants/mieux payés, et ça demande énormément de travail. Beaucoup de jeunes étudiants se disent ainsi "je vais faire le SOA" et ils vont passer P, peut-être FM et après vont arrêter parce que les conditions de travail en France sont parmi les meilleures au monde (et elles se trouvent en Europe), et surtout parce que ça demande un temps fou.
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Re: 1ere année ISUP

Message par alzeouane » 25 juil. 2018 20:17

Je vois, c'est intéressant ! Merci pour ton témoignage :wink:

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Re: 1ere année ISUP

Message par Peaceful98 » 25 juil. 2018 21:26

On te remercie infiniment Adolorante pour toutes tes réponses.

Pour répondre à Alzeouane, tu parlais de SOA qui a surtout de la valeur en dehors de l'Europe, c'est à dire USA, Canada, Asie, Australie et etc ... Mais tu nous as pas parlé des opportunités des actuaires Francais en Europe et plus précisément au Royaume Uni, Suisse, Allemagne et etc ? J'aimerais bien avoir une idée sur ça et si possible des exemples de ta promo ou de ton école ( parcours )

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Re: 1ere année ISUP

Message par Adolorante » 25 juil. 2018 21:45

Normalement pas trop de problèmes pour ceux qui le veulent. On m'a proposé plusieurs opportunités à l'étranger, notamment en Suisse (qui est une assez grosse place de l'actuariat, plus particulièrement Zurich) et au Luxembourg (plutôt les cabinets de conseil).
Maintenant c'est une option peu choisie car on est très bien traité en France...

Je connais deux trois personnes qui travaillent au Luxembourg, rien de spécial à y dire... les actuaires français (donc avec le titre français, au niveau associé) y sont acceptés, mais on demande souvent de très bien parler anglais. Ils ne cherchaient pas spécialement à travailler à l'étranger mais pas en France non plus. Mais ça se fait davantage chez les jeunes diplômés que chez les confirmés (et encore, je me retrouve à expliquer à des RH qui veulent m'envoyer à Zurich que je me suis acheté un appart....
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Re: 1ere année ISUP

Message par Peaceful98 » 25 juil. 2018 22:11

Perso, si on est au moins aussi bien traité au Luxembourg et en Suisse qu'en France, je suis preneur car vivre à Paris pour toujours avec tout le stress que ça englobe et etc ... c'est pas évident. Surtout que d'après ce que j'ai compris, en tant qu'actuaires on sera surement amené à travailler en région parisienne.

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Re: 1ere année ISUP

Message par Adolorante » 26 juil. 2018 08:57

Pas d'énormes différences. Néanmoins au Luxembourg tu peux souvent passer par Paris. En Suisse t'es plus tranquille, mais on te demande un peu d'expérience en général.

Néanmoins tu n'es pas obligé de vivre dans Paris.
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Re: 1ere année ISUP

Message par Peaceful98 » 26 juil. 2018 19:50

Adolorante a écrit :
26 juil. 2018 08:57
Pas d'énormes différences. Néanmoins au Luxembourg tu peux souvent passer par Paris. En Suisse t'es plus tranquille, mais on te demande un peu d'expérience en général.

Néanmoins tu n'es pas obligé de vivre dans Paris.
Ah bon ? Mais tu seras obligé de vivre au moins en région parisienne ?

Sinon pour la rémunération comment sont les salaires proposés en Suisse par rapport à la France ?

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Re: 1ere année ISUP

Message par Adolorante » 26 juil. 2018 20:09

Oui, bien-sûr. Faire son école en France sans avoir eu aucun poste sur Paris ou en proche banlieue me paraît très improbable mais possible si on le souhaite vraiment (on m'avait proposé un premier poste intéressant à Lyon notamment, mais aller dans une ville morte très peu pour moi). Néanmoins, il arrive souvent de faire ses deux trois premières années à Paris pour se trouver un poste en province après.
Le problème, c'est qu'entre 80% et 90% des postes d'actuaires sont en IDF et que les actuaires travaillant en province l'ont souvent vraiment souhaité il y a moins de turnover, souvent moins de possibilités d'évolution etc.

Tu es bien mieux payé en Suisse qu'en France mais la Suisse étant très chère je ne sais pas comment ça se rapporte au coût de la vie. Je ne connais pas de stat à ce niveau-là spécifiquement consacrée aux actuaires. Si tu en as l'audace tu peux demander à des actuaires travaillant en Suisse s'ils peuvent te donner des tendances de salaire.
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Re: 1ere année ISUP

Message par D55 » 26 juil. 2018 22:42

As-tu une fourchette du salaire d’actuaire en compagnie d’assurance et en conseil car comme tu le dis et ce que je vois sur internet , il y a apparemment une réelle différence ( pour un débutant)

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Re: 1ere année ISUP

Message par Adolorante » 27 juil. 2018 07:53

Vous pouvez taper "salaire institut des actuaires" et vous aurez accès aux enquêtes de rémunération faites par l'Institut des Actuaires, en séparant conseil/courtage/réassurance du reste.
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