La-erta a écrit : ↑08 oct. 2018 16:30
Près du quart (21 et quelques arrondis à 25...) ou 30 % ?
Il suffit d'aller voir les chiffres de l'INSEE et consorts, selon l'année et la catégorie. Je n'ai fourni l'article que par soucis de sourçage.
Professions manuelles salariées me semblerait effectivement plus juste qu'ouvriers, si tant est qu'elles le soient au moins à plus de 50% de leur temps de travail.
Oh wait, regardons le dictionnaire : "
OUVRIER, -IÈRE, subst. et adj. I. Substantif
A. 1. a) Travailleur, travailleuse qui exécute pour le compte d'autrui, moyennant salaire, un travail manuel" (source : TLF)
C'est précisément la définition d'un ouvrier, celui qui fournit un travail manuel en suivant des ordres (contrairement à un artisan).
De même que 9% et des brouettes d'employés me semble très peu, à moins qu'un facteur, un fonctionnaire de catégorie C ou assimilé ou autre cas semblable soit systématiquement classé en "ouvrier".
Là encore, employé englobe des boulots d'exécutants (mais non manuels), à distinguer des cadres et des professions intermédiaires.
La classification des CSP, c'est précis et ça mérite mieux que ces propos de comptoir.
Cet élargissement de l'appellation d'ouvrier ne serait-elle pas faite pour cacher la dégringolade de l'industrie manufacturière française en une génération et demie ?
Non, merci d'éviter les propos de comptoir concernant l'INSEE.
De toute façon l'X c'est 400 gonzes par an donc peanuts par rapport au nombre d'ingénieurs et rien du tout par rapport au nombre d'actifs, et tous ne finiront pas hauts fonctionnaires ou dirigeants d'une entreprise du CAC 40 phagocytée par l'interventionnisme de l'état, loin de là.
Cela reste un sujet important, parce que l'X est l'une des écoles qui forment l'élite socio-économique de demain, et que la représentation sociale au sein de l'école est un signal important quant à la capacité de la France à fournir un ascenseur social pas trop brisé. Les raisonnements appliqués à l'X peuvent s'appliquer aux ENS (en particulier en lettres), aux écoles de commerce du top 3, aux autres écoles d'ingé A+ (les Mines de Paris étant socialement assez fermée aussi, ECP maintenant CentraleSupélec étant par contre traditionnellement plus ouverte), à l'ENA, etc.
En réalité, c'est nettement plus que 400 gonzes par an. C'est juste que le recrutement de l'X est spécifique, et que l'étude n'a pas étudié plus large. Ce qui n'est pas un mal en soi.
Cela vaut-il la peine d'en débattre ?
Oui. Rien ne vous oblige à y participer d'ailleurs.
N'y a-t-il pas d'autres priorités ?
Que je sache, les gens intervenant ici ne sont pas monomaniaques à ce sujet et sont capables d'intervenir sur d'autres priorités.
Et ouvrir ce débat ne serait-ce pas prêter le flanc à ceux qui sont contre le système des classes préparatoires scientifiques et qui auraient beau jeu de prendre ce cas atypique pour extrapoler et argumenter contre les prépas ?
Non. Cela sert à justement améliorer le système des prépas, en identifiant les points faibles et en cherchant des solutions. Faire l'autruche est
précisément la pire chose à faire concernant le recrutement de l'X et le système prépa plus généralement.
( Je serais plus enclin à tirer sur les ENARQUES, même si moins nombreux, non pas en terme de provenance sociale mais en terme de nocivité
)
Sauf que ça reste eux qui font tourner la machine étatique... si on supprimait l'ENA là maintenant, l'administration française risquerait un beau gadin. Toute grosse administration a besoin de bons administrateurs.
Si LLG et la BJ fournissent un gros bataillon de l'X c'est parce que ces prépas classées d'élite (elles le sont historiquement et se sont toujours maintenues au niveau) attirent un grand nombre d'excellents profils qui permettent à ces lycées de préparer au mieux des promos très homogènes à réussir les concours les plus durs.
Heureusement que l'article publié sur Sci-Hub, mais aussi les retours d'expériences d'élèves, disent précisément que l'origine des élèves est tout sauf la seule raison. Vous l'avez lu l'article ou vous commentez sur des manchettes de journaux ?
Et dans les gros pourcentages provenant des cadres supérieurs ET professions intellectuelles il y a aussi beaucoup d'enfants dont un ou les parents sont enseignants. Et allez savoir combien ont des grands parents ou arrières grands parents qui étaient boucher ou boulanger ou autre profession "non intellectuelle" ?
Et donc ? Passé deux générations, l'héritage plus ancien n'a absolument pas le poids de la génération parentale et grand-parentale. Je ne comprends pas ce que vous essayez de démontrer (et à mon avis, ça sent la mauvaise foi).
De l'ascension sociale il y en a peut être de moins en moins (à voir) et en débattre serait hors sujet
Ben non, c'est précisément le sujet, et le recrutement à l'X est l'une des instances emblématiques de la reproduction sociale et de l'ascenseur social en France.
mais on oublie aussi qu'il y a de moins en moins d'ouvriers (au sens restrictif du terme) comme ceux qui allaient au boulot en mobylette, déménageaient en charette à bras et rentraient plutôt fatigués de leur journée, ce qui était commun il y a 40 ans dans les (ex) bassins industriels.
Cf la vraie définition d'ouvrier. On ne parle pas d'ouvrier d'usine, mais d'ouvrier tout court.
Si vous av(i)ez des connaissances d'origine modeste ou ayant travaillé l'été, vous connaîtr(i)ez sans doute des personnes ayant exercé des métiers ouvriers (typiquement les vendanges, la manutention, ouvrier agricole, etc. sont des boulots ouvriers que les saisonniers font régulièrement). Ce sont des professions pas forcément faciles à mécaniser, et pas la peine vu que la main-d’œuvre coûte que dalle.