http://www.lemonde.fr/campus/article/20 ... 01467.htmlDevenir ingénieur, d’accord, mais pour faire quoi ?
LE MONDE | 06.01.2016 à 10h59 • Mis à jour le 07.01.2016 à 15h55 | Par Benoît Floc'h
Qu’est-ce qu’un ingénieur ? L’Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile (Estaca) vient de lancer une plate-forme de vidéos permettant aux jeunes qui s’intéressent à ce type d’études de comprendre ce à quoi ils se destinent. Bordeaux INP fera de même dans les semaines qui viennent. « Quand on se rend sur les forums ou les salons, que l’on discute avec les jeunes, explique Pascale Ribon, directrice générale de l’Estaca, on se rend compte que les études d’ingénieurs sont attractives car elles conduisent à l’emploi, mais que les jeunes ne connaissent pas les métiers auxquels elles mènent. »
La plate-forme propose huit vidéos. Romain Mabille, diplômé en 2010, y explique par exemple en quoi consiste son métier d’« ingénieur d’essais systèmes avioniques sur le programme A350 » : le jeune homme teste les commandes des avions dans des simulateurs très proches de la réalité, voire en vol. « Pour moi, témoigne Sébastien Klein, diplômé en 2012, l’automobile, c’était vraiment un choix depuis tout petit. Une passion qui me rappelle des grands prix de formule 1 que je regardais avec mon père. »
Le jeune homme ne pilote pas de bolide, comme il l’envisageait au départ, mais il a trouvé une place chez Jaguar Land Rover France. Il y gère une flotte de deux cents voitures qui sont notamment utilisées pour des événements promotionnels. « Ce que j’aime dans mon métier, dit-il, c’est de pouvoir être sur le terrain quand je suis sur des événements, être en relation avec des agences pour faire de la communication. Je suis aussi régulièrement à l’atelier. »
« Les métiers ne sont pas visibles »
« On pourrait former beaucoup plus d’ingénieurs en France, ¬estime Mme Ribon. Mais toutes les écoles ne remplissent pas leurs classes. Notamment parce qu’une partie des jeunes capables de suivre ces études se censurent. ¬Les métiers ne sont pas visibles. Il n’y a pas de héros ingénieur au cinéma. Ils ne s’expriment pas dans la presse. Ils ne sont pas au pouvoir, comme Angela Merkel en ¬Allemagne… »
Et même ceux qui choisissent cette filière ne savent pas forcément dans quoi ils s’engagent. « On s’en rend compte quand ils arrivent dans nos écoles, indique François Cansell, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs. Deux tiers d’entre eux, et notamment parmi les élèves qui ont bachoté en classe préparatoire, n’ont pas de représentation de ce que va être leur métier. Ils le découvrent en faisant des stages et la plupart d’entre eux arrivent à se construire un projet professionnel cohérent avec leurs envies. »
Car les études d’ingénieurs ouvrent beaucoup de portes. C’est d’ailleurs ce que montrent les vidéos de l’Estaca. On trouve donc toujours une voie qui correspond à ses centres d’intérêt. Et c’est aussi en raison de cette diversité foisonnante que les jeunes ont du mal à percevoir les débouchés de ces études.
« C’est une formation qui ouvre un champ très large de possibilités, abonde Gérard Duwat, président de l’Observatoire des ingénieurs et scientifiques de France, du chercheur en bureau d’études à la fonction de PDG. On trouve des ingénieurs partout, à tous les niveaux de décision, dans toutes les entreprises et dans tous les pays. »
Ce sont les caractéristiques des études d’ingénieurs qui expliquent cette diversité de parcours, estime M. Duwat. « Ces études, c’est d’abord une formation technique et scientifique d’excellence, indique-t-il. Mais on apprend également aux élèves à analyser une situation, à comprendre un problème complexe et à y apporter une solution. Une capacité que le diplômé pourra appliquer à des problèmes techniques, mais également à des problèmes d’organisation, de management ou de gestion. » Au reste, les sciences humaines et sociales occupent une place toujours plus importante dans les cursus.
Mais cette variété de débouchés est mal connue. « Les élèves ingénieurs, constate M. Duwat, ne savent pas que les sociétés de service, de conseil notamment, emploient beaucoup d’entre eux. Et quand ils le savent, ils en ont une image négative. Or, cela représente souvent un tremplin pour eux… »
mention special au commentaire de MARINA FIALLO qui apparemment ne sait pas que la majorite des ecoles d'inge dependent du meme ministere que les universites