Papa je veux devenir chercheur
Re: Papa je veux devenir chercheur
Vous avez tous une vision très mathématique de l'économie parce qu'en prépa scientifique vous avez eu l'impression que les maths ça faisait tout. Cassius a une vision plus juste (et à raison...), on peut être chercheur en économie sans connaître les matrices ou autre. Tout au plus sur certains pans de l'économie, il est important d'avoir en tête l'allure de 1/x et basta. Lisez le Krugman et dites-moi si on ne peut pas faire de l'économie avec des maths de lycée Ça reste une science mais ça fait appel à des qualités bien différentes. Après chacun ses goûts mais on peut s'orienter vers de l'économie très mathématique comme très peu mathématique.
MPSI/MP* -- Lycée du Parc
École Normale Supérieure -- Ulm
Ne répond pas aux relous par MP.
École Normale Supérieure -- Ulm
Ne répond pas aux relous par MP.
Re: Papa je veux devenir chercheur
J'aimerais bien voir comment faire de l'économétrie à un niveau correct sans savoir ce qu'est une matrice.
Je suis d'accord avec ton message bien entendu, mais avoir des bases mathématiques constituent un gros plus pour faire de l'économie. Pas besoin d'être une brute en maths, cela dit.
Je suis d'accord avec ton message bien entendu, mais avoir des bases mathématiques constituent un gros plus pour faire de l'économie. Pas besoin d'être une brute en maths, cela dit.
Actuaire certifié. Compte inactif désormais.
Re: Papa je veux devenir chercheur
Ne m'étant pas encore immergé dans la discipline je ne peux me prononcer catégoriquement , je n'ai fait que donner mon avis . Juste une question , c'est quoi le Krugman ?Nico_ a écrit : Lisez le Krugman et dites-moi si on ne peut pas faire de l'économie avec des maths de lycée Ça reste une science mais ça fait appel à des qualités bien différentes. Après chacun ses goûts mais on peut s'orienter vers de l'économie très mathématique comme très peu mathématique.
2016-2017: ECS- Lycée Chaptal
Re: Papa je veux devenir chercheur
Bah il me semble avoir écrit assez explicitement qu'il n'était pas strictement nécessaire d'être allé très loin en maths pour faire de la recherche en économie. J'admets tout à fait que mon point de vue est assez local (je l'ai écrit plusieurs fois), mais toujours est-il qu'il est vraisemblablement un peu plus lié au domaine dans lequel je cherche un peu... qu'à mon passage en prépa scientifique.Nico_ a écrit :Vous avez tous une vision très mathématique de l'économie parce qu'en prépa scientifique vous avez eu l'impression que les maths ça faisait tout. Cassius a une vision plus juste (et à raison...), on peut être chercheur en économie sans connaître les matrices ou autre. Tout au plus sur certains pans de l'économie, il est important d'avoir en tête l'allure de 1/x et basta. Lisez le Krugman et dites-moi si on ne peut pas faire de l'économie avec des maths de lycée Ça reste une science mais ça fait appel à des qualités bien différentes. Après chacun ses goûts mais on peut s'orienter vers de l'économie très mathématique comme très peu mathématique.
Que l'on puisse travailler sur certaines questions avec des connaissances tout à fait élémentaires en maths (encore faudrait-il s'entendre sur ce que l'on entend par là), c'est vrai, mais il y a tout de même des limites à ce type de constat. La première étant tout de même qu'un morceau non-négligeable de la littérature repose sur des connaissances légèrement plus avancées (une fois de plus on parle de connaissances de premier cycle en maths).
Je ne sais pas si quand tu parles du Krugman tu parles d'un bouquin de vulgarisation, mais si tel est le cas ces livres donnent en général une assez mauvaise idée de la pratique concrète de la recherche en économie. Pas du tout qu'ils soient mauvais ou non-pertinents ou inintéressants, c'est juste que la pratique s'est orientée, pour un tas de bonnes et mauvaises raisons, vers la publications d'articles et non de bouquins ; si l'on veut voir "ce que font vraiment" les économistes, on risque de taper plus près en parcourant les articles de telle ou telle revue (AER, QJE par exemple) qu'avec un ouvrage grand public, certes intéressant, mais qui ne correspond en général pas tellement à ce qui est valorisé dans le monde de le recherche. Et le gap peut parfois être non-négligeable entre les deux (notamment en ce qui concerne la mise en avant de tel ou tel appareillage économétrique).
Re: Papa je veux devenir chercheur
Y a du vraicorderaide a écrit : +1, d'ailleurs x —> 1/x j'ai l'impression de ne voir que ça en micro
(A croire qu'ils ne font rien d'autre. )
Bon, plus sérieusement, et encore une fois d’un point de vue descriptif et non normatif, je crois que la réalité est un peu entre les deux. Je suis tout à fait d’accord avec les précautions de Lutegarde, même s’il met le curseur un peu trop haut à mon goût. Mais je suis aussi d’accord avec Nico lorsqu’il écrit que
La remarque de Lutegarde sur la distinction entre articles de recherche et manuels de premier cycle / livres grands public me semble importante. A mon sens, tout ce qui se fait ou presque en micro / macro, y compris des modèles compliqués, peut être expliqué sans passer par les maths (et heureusement). Au fond, les modèles ne sont là que pour formaliser des relations causales qui ne sont pas « mathématiques ». Mais quelqu’un sans un minimum de bases en maths sera incapable d’accéder à la majeure partie de la littérature scientifique en économie. De plus, sans un niveau minimum en économétrie, il ne pourra presque rien faire d’empirique, et l’économétrie demande un minimum de maths pour être bien comprise. Enfin, pour être publié aujourd’hui presque partout, il faut savoir écrire des modèles, même s’ils sont triviaux ou sans grand intérêt.Nico_ a écrit : ça fait appel à des qualités bien différentes. Après chacun ses goûts mais on peut s'orienter vers de l'économie très mathématique comme très peu mathématique.
D’un autre côté, il ne me semble pas qu’il faille forcément être capable de déchiffrer n’importe quel article d’Econometrica sans s’aider de manuels ou de cours pour faire de la bonne recherche en économie. Juste pour l’anecdote, une chercheuse publiant dans Econometrica que Lutegarde doit bien connaitre avait fait des yeux ronds d’incompréhension lorsque l’un de ses élèves littéraires en M1 avait déclaré vouloir faire une licence de maths par peur d’avoir des lacunes plus tard. Mais plus sérieusement, la majeure partie des enseignements en premier cycle d’une formation spécialisée en maths ne me semble pas servir à grand-chose dans la plupart des secteurs de recherche en économie ; il me semble que les choses à maitriser à tout prix sont vraiment très locales.
En revanche, il me semble que pour lire la plupart des articles de recherche en économie, pour ne pas se sentir trop mal à l’aise pour construire un modèle simple, et pour comprendre l’économétrie un minimum, il faut :
- Des bases en algèbre linéaire (mais rien de trop recherché ou de trop abstrait, pas besoin du tout d’aller chercher dans la théorie de Galois etc): savoir ce qu’est un espace vectoriel, une matrice, un endomorphisme, etc…
- Des bases en analyse. Le but principal est de savoir faire de l’optimisation sous contraintes et d’étudier des fonctions à plusieurs variables (sinon on n’arrivera pas à lire un seul article de recherche en micro / macro), mais pour en arriver là et expliquer un minimum les outils utilisés (toutes les formations en éco ne le font pas) on dépasse quand même pas mal le programme de terminale. Plus de l'optimisation dynamique. Et des bases sur la concavité et la convexité.
- Enfin, de bonnes bases en probas et en stats.
Ensuite, on peut toujours faire des choses parfois très pertinentes mais un peu « à la marge » de la recherche en économie mainstream sans tout ça (et encore). Notamment de la sociologie et de l’histoire économique (mais l’économétrie peut servir meme dans ces domaines), de l’HPE, de l’éco comportementale (mais même là on retrouve des modèles), de l’éco plus hétérodoxe (mais aujourd’hui la plupart des hétérodoxes font des choses très quantitatives). Ou encore, mais pas à la marge, compiler des données sur des sujets intéressants mais peu étudiés (à la Bairoch ou Piketty dans Le capital au 21e). Mais même pour tout ça, il faut arriver en thèse, et de manière générale, pas de thèse en France sans avoir fait un minimum d’éco mathématisée.
Bref, tout ça pour dire que la recherche en éco c’est pas des maths, mais qu’il faut à mon sens un bagage minimal en maths (supérieur aux maths de term mais inférieur à un niveau de L3 de maths) pour pouvoir en faire de façon générale.
Tout à fait d'accord qu'on peut valider à peu près n'importe quelle formation en économie (pas qu'en économétrie, en micro et macro ça marche aussi) avec du par coeur et du bourrinage d'exos, mais on en ressort pas bien avancé .Adolorante a écrit :Mais oui, avoir compris comment fonctionne une matrice ou comment on calcule une dérivée partielle, c'est plus qu'utile. (Voire même comment on calcule des dérivées matricielles.)
Par la suite, t'as peut-être besoin d'un cours de stats/probas afin de ne pas avoir de problèmes en économétrie. Quoique, un des profs que j'ai eu (justement en économétrie, sachant qu'en gros pour moi c'est... des stats) s'était contenté d'apprendre un peu tout par coeur sans comprendre "mathématiquement" comment ça se passait, et visiblement ça ne lui a pas posé de problème.
Re: Papa je veux devenir chercheur
Bah en fait je pense qu'on est tout à fait d'accord sur le contenu, et qu'on a essentiellement une divergence sur le mot qu'on met sur tout ça... Quand je dis qu'il faut des bases sérieuses en maths je ne parle pas d'autre chose... c'est juste que "bien savoir" tout ça (c'est-à-dire savoir penser linéaire sans difficulté, savoir raisonner dans un espace euclidien, comprendre ce que c'est que dériver et intégrer dans un cas "assez" général (bien plus général que celui qui est aujourd'hui mal enseigné dans le secondaire) et savoir le faire sans problème lorsque c'est nécessaire, savoir correctement manipuler des probas et notamment des densités), c'est essentiellement le coeur de l'enseignement de premier cycle en maths (au sens où on n'apprend pas forcément que ça, mais où si on comprend bien ça on n'a pas normalement pas trop de difficulté sur le reste). Il n'y a certes pas qu'en cursus de maths qu'on apprend ça, mais "bien" maîtriser ça c'est en réalité loin d'être trivial.Cassius a écrit :Mais plus sérieusement, la majeure partie des enseignements en premier cycle d’une formation spécialisée en maths ne me semble pas servir à grand-chose dans la plupart des secteurs de recherche en économie ; il me semble que les choses à maitriser à tout prix sont vraiment très locales.
En revanche, il me semble que pour lire la plupart des articles de recherche en économie, pour ne pas se sentir trop mal à l’aise pour construire un modèle simple, et pour comprendre l’économétrie un minimum, il faut :
- Des bases en algèbre linéaire (mais rien de trop recherché ou de trop abstrait, pas besoin du tout d’aller chercher dans la théorie de Galois etc): savoir ce qu’est un espace vectoriel, une matrice, un endomorphisme, etc…
- Des bases en analyse. Le but principal est de savoir faire de l’optimisation sous contraintes et d’étudier des fonctions à plusieurs variables (sinon on n’arrivera pas à lire un seul article de recherche en micro / macro), mais pour en arriver là et expliquer un minimum les outils utilisés (toutes les formations en éco ne le font pas) on dépasse quand même pas mal le programme de terminale. Plus de l'optimisation dynamique. Et des bases sur la concavité et la convexité.
- Enfin, de bonnes bases en probas et en stats.
Re: Papa je veux devenir chercheur
Je pense qu'on est d’accord dans ce cas ! Vu que je ne viens pas du tout d'une formation en mathématiques au départ, peut-être aussi que je mets trop de choses pas forcément très utiles à un économiste (notamment arithmétique, géométrie affine et euclidienne, anneaux, corps, polynomes, théorie de Galois, théorie des ensembles, espaces de Hilbert et transformée de Fourier, fonctions holomorphes, théorie de la mesure et de l'intégration, processus stochastiques) dans les maths du premier cycle.
On est également d'accord sur le fait que les mathématiques pour l'économie dont on parle ne sont pas triviales (mais encore une fois, tout dépend de pour qui on parle; mon message initial s'adressait à une centralienne). Je m'excuse en tout cas d'avoir semblé te contredire pour rien.
On est également d'accord sur le fait que les mathématiques pour l'économie dont on parle ne sont pas triviales (mais encore une fois, tout dépend de pour qui on parle; mon message initial s'adressait à une centralienne). Je m'excuse en tout cas d'avoir semblé te contredire pour rien.