Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par monnet60 » 02 juin 2016 19:00

Lutegarde a écrit :
monnet60 a écrit :Quant aux faqueux, c'est pour beaucoup la case chômage ou guichetier en banque ou équivalent.
Ce n'est pourtant pas ce que laissent penser l'analyse par diplôme des résultats de l'enquête Emploi. Pour certaines filières, le taux de chômage est effectivement élevé, mais il reste bien inférieur à ce qu'il est pour les non-diplômés et la plupart des diplômés du secondaire. Et le taux de cadres et professions intermédiaires parmi les diplômés de l'université laisse penser que les guichetiers en banque ou équivalents ne doivent en réalité pas être si nombreux que ça.
Une fois de plus, baisse des rendements de l'éducation, c'est possible et même très probable, mais il ne faut quand même pas s'y tromper : le diplôme reste aujourd'hui un atout extrêmement important sur le marché du travail en France.
Tu as raison, le diplôme d'une manière générale est la meilleure protection. Mais il vaut mieux être ingé que faqueux, c'est une certitude. Je suis effaré du libellé de certaines formations en master. Je peux vous dresser une liste de formations bac+5 qui mènent directement au guichet de la poste. Sinon, bien sûr, on peut être glandeur et ingé (si, si, j'en connais) et les employeurs sentent le dilettante à plein nez en entretien d'embauche ou le mec trop passif. Dans ce cas, il ne faut pas se plaindre de trainer un peu à pole emploi. Ils sont généralement dans cette catégorie les ingés à la recherche d'un boulot.

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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par siro » 02 juin 2016 19:06

Jay Olsen a écrit :Monnet : l'aspect bruyant du boulot a été résolu par Bose :D
Tu veux parler de la réduction de bruit active qui peut potentiellement t'envoyer des bursts acoustiques et te rendre sourd à la longue ?
monnet60 a écrit :Alors si c'est moins bon qu'il y a 30 ans chez les ingé, cela reste un beau diplôme et il n'y a pas meilleure protection contre les aléas de la vie professionnelle. Quelque soit l'école A+ jusqu'à Z si cela existait... :D
Soyez-en tous convaincus, les amis.
C'est une évidence.
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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Jay Olsen » 02 juin 2016 19:08

siro a écrit :
Jay Olsen a écrit :Monnet : l'aspect bruyant du boulot a été résolu par Bose :D
Tu veux parler de la réduction de bruit active qui peut potentiellement t'envoyer des bursts acoustiques et te rendre sourd à la longue ?
Oui
A moi de te demander des preuves de ce que tu avances :D
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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Lutegarde » 02 juin 2016 19:51

Jay Olsen a écrit : La baisse est donc bien présente, quelle surprise.
Je n'ai jamais prétendu qu'il n'y avait pas de baisse, mais plus simplement que l'ampleur que tu annonces n'est pas établie, et paraît même franchement douteuse.
Jay Olsen a écrit : Encore une fois, je veux pas dire que la division par deux est un chiffre fiable et précis, c'est juste un seuil psychologique important.
Un seuil psychologique... vraisemblablement pas du tout atteint, pas même approché, si on s'appuie à la fois sur les résultats publiés et ton raisonnement.
Les données disponibles laissent penser qu'au niveau de la médiane et à l'entrée sur le marché du travail, la prime des diplômés du supérieur long par rapport aux non-diplômés (dont le salaire médian en début de carrière est en gros le Smic) baisse de 25%. On est ici sur l'ensemble des diplômés du supérieur long (bac+3 et plus). Pour ceux-ci au milieu des années 2000 on serait en gros sur 2,5 Smic.
Plusieurs choses alors :
- Vraisemblablement les ingénieurs sont plutôt dans le haut de la distribution de salaire des sortants de l'enseignement supérieur long, l'hypothèse d'un salaire de départ de 2 Smic en fin de période paraît peu plausible.
- Tu attribues la baisse des rendements de l'éducation à un fort taux de chômage. Force est de constater que ce taux de chômage est plutôt plus bas pour les ingénieurs que pour l'ensemble des diplômés du supérieur long (cf mon message précédent). Si ton raisonnement est juste, elle devrait donc être plus faible pour les ingénieurs. Cela je n'en sais rien, ne disposant d'aucun résultat fiable en la matière, je ne fais que m'appuyer sur ton argumentation.
Je nuance cela étant ma deuxième remarque : les mêmes données montrent une baisse de la dispersion des salaires chez les diplômés du supérieur long, il est possible que la baisse soit plus forte que 25%. Mais dans ce cas le taux de chômage n'a rien à voir avec ce phénomène. Cependant, une fois de plus, en l'absence de données détaillées, rien ne vient pour l'instant accréditer la thèse d'une division par deux du rendement du titre d'ingénieur relativement mesuré par rapport au Smic. Et le ressenti, ou quelques cas individuels ne peuvent pas être regardés comme des éléments de preuve suffisant pour s'avancer dans cette direction.

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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Jay Olsen » 02 juin 2016 21:10

Permet moi de contredire tes chiffres
D'abord :
Lutegarde a écrit : On est ici sur l'ensemble des diplômés du supérieur long (bac+3 et plus). Pour ceux-ci au milieu des années 2000 on serait en gros sur 2,5 Smic.
Le smic net est à 1144€, donc ça porterait le salaire médian de l'ensemble des diplômés bac+3 et + à... 2860€ nets soit environ 45k€.
Laisse moi rire de cette valeur :lol: Le salaire médian de tous les ingés et tous les commerciaux c'est environ 33-34k€ en sortie.
Les bac +3 ont moins (tu me crois ou bien tu veux une source pour ça aussi ? :p )
Alors soit entre le milieu des années 2000 et 2016 on a perdu 25%, soit ton chiffre est un petit peu faux.
Lutegarde a écrit :
Sur le net à payer dans le secteur privé (donc primes incluses), l'étude que j'ai sous les yeux montrerait au niveau de la médiane et sans expérience une réduction de l'ordre de 25% de l'écart relatif de salaire toutes choses égales par ailleurs entre titulaires d'un diplôme supérieur ou égal à la licence et non-diplômés (au sens aucun diplôme, pas même le brevet des collèges), en France entre 1976 et 2004.
Ajoute dix ans de part et d'autre de cette période pour avoir la période dont je parle moi.
2004 c'était déjà une période bien plus heureuse pour le travail.
Lutegarde a écrit : Plusieurs choses alors :
- Vraisemblablement les ingénieurs sont plutôt dans le haut de la distribution de salaire des sortants de l'enseignement supérieur long, l'hypothèse d'un salaire de départ de 2 Smic en fin de période paraît peu plausible.
2 smics c'est environ 36k€. Le salaire médian est en dessous, avec cette fois ci une source qu'elle est belle et qu'elle te donne tort :)
Voilà des choses tirées d'une enquête IESF récente :
http://www.letudiant.fr/static/uploads/ ... ginal.docx

https://i.gyazo.com/79a7a2b4af16bb4b0a7 ... 9c0db8.png
En sachant que les ingés de moins de 30 ans ont en moyenne 4 ans d'xp ;)
Image
- Tu attribues la baisse des rendements de l'éducation à un fort taux de chômage. Force est de constater que ce taux de chômage est plutôt plus bas pour les ingénieurs que pour l'ensemble des diplômés du supérieur long (cf mon message précédent). Si ton raisonnement est juste, elle devrait donc être plus faible pour les ingénieurs. Cela je n'en sais rien, ne disposant d'aucun résultat fiable en la matière, je ne fais que m'appuyer sur ton argumentation.
Je nuance cela étant ma deuxième remarque : les mêmes données montrent une baisse de la dispersion des salaires chez les diplômés du supérieur long, il est possible que la baisse soit plus forte que 25%. Mais dans ce cas le taux de chômage n'a rien à voir avec ce phénomène. Cependant, une fois de plus, en l'absence de données détaillées, rien ne vient pour l'instant accréditer la thèse d'une division par deux du rendement du titre d'ingénieur relativement mesuré par rapport au Smic.
Tu oublies un élément important..
Le salaire minimum... est un minimum. Il ne peut donc plus baisser ! (s'il baisse le travailleur ne peut plus survivre)
Le salaire des ingénieurs, à l'inverse, est libre de baisser aussi bas que le surplus d'ingénieurs
Il est bien plus rapide de perdre la partie de ton salaire entre 1.5 et 3 smics que celle entre 0 et 1 smics, parce que la première n'assure que ton confort matériel, alors que la seconde assure ta survie.

Sources sur le trop plein d'ingénieurs : La vérité sur la pénurie d'ingénieurs en France (indice : elle est fausse, et imaginée par des gens qui ont intérêt à le faire croire)
http://www.challenges.fr/emploi/2013120 ... rance.html

Chiffres :
Image
Tirés de : https://fr.wikipedia.org/wiki/Formation ... atistiques

Sur les gens nés en 1986 (promo 2008), 14.2% ont eu un diplôme d'ingénieur
Sur les gens nés en 1968 (promo 1990), 6.4% ont eu un diplôme d'ingénieur

Si je prends la source de wikipedia, je peux enfin remonter aussi loin que la promo 1963, ce que je voulais :
Image

Sur les gens nés en 1952 (promo 1974), 4% étaient taupins 18 ans après
Sur les gens nés en 1990 (promo 2012), 10.2% étaient taupins 18 ans après

Et ce chiffre de 4% est surestimé : "(5) Les effectifs d'étudiants en diplôme d'études comptables et financières ont été comptés en CPGE avant 1990 et avec les autres établissements et formations ensuite."

On a donc fait entre 1974 et 2012 x2.5 sur la proportion d'une génération qui a fait CPGE (et donc GE ensuite). Entre 2008 et 1990, on a x2.2 sur la proportion de gens qui ont un job d'ingénieur (incluant les diplomés non CTI qui volent les postes aux diplomés CTI :p)

Dans l'enquête IESF on lit :
"Entre 2010 et 2013, le nombre d’ingénieurs est passé de 722 000 à 817 000, soit une croissance annuelle de 4,2 %."
Tu crois qu'entre 2010 et 2013 le PIB a augmenté de 4.2% ?
Et le ressenti, ou quelques cas individuels ne peuvent pas être regardés comme des éléments de preuve suffisant pour s'avancer dans cette direction.
Cette phrase tombe à pic : au moment où je te prouve certains de mes chiffres en ayant sorti des sources :) (ça aide d'avoir un vrai PC chez soi au lieu de son tel au boulot..)


Pour résumer :
En 1970, un ingénieur est une denrée rare. Et ce qui est rare est cher.
De plus, à l'époque la croissance est de 5.7% par an, les grands projets se multiplient et ont une demande réelle et sérieuse d'ingénieurs (autrement dit, sans recrutements d'ingénieurs en masse, pas de concorde, pas de tgv, pas d'airbus, pas de voitures en masse, pas de grands projets immobiliers..)
En 2015, les ingénieurs sortent des écoles par énorme paquets, ils sont bien diplômés donc réussissent à s'insérer sur le marché du travail, mais à moins de deux smics car ils sont beaucoup moins rares. Et en prime on a plus réellement besoin d'eux (tu me cites un grand projet industriel actuel, pour rire ? :lol: Rien que les ingénieurs déjà en poste ne peuvent pas faire seuls )

Pour finir, je ne résiste pas à l'envie de te montrer la réponse de cet inconnu qui va parfaitement dans mon sens :D
https://fr.answers.yahoo.com/question/i ... 337AAZOeu5
Tu vas pas aimer mais moi c'est mon petit plaisir coupable ;)

Alors, c'était pas plus simple de demander tout simplement à un diplômé ~1970 au hasard quel était son salaire ? Il y avait vraiment besoin de faire une heure de recherche sur les tréfonds d'internet pour te convaincre ?

Certes, avoir les chiffres de salaire écrits noir sur blanc pour 1970, c'est pour le moins CHAUD. Une piste possible ce serait de demander.. aux caisses de retraite ! Si tu me crois toujours pas je prendrais contact avec eux pour leur poser la question :mrgreen:
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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Lutegarde » 02 juin 2016 22:52

Jay Olsen a écrit : Le smic net est à 1144€
Le résultat que je cite date de 2004. C'est la figure 4 de ce papier. Les résultats portent sur le net à payer, c'est-à-dire primes comprises. J'ai aussi oublié de préciser qu'il ne concerne que les hommes, ce qui peut aussi avoir son importance compte-tenu de l'ampleur des écarts salariaux entre hommes et femmes, notamment parmi les cadres, en France.
Jay Olsen a écrit : Alors soit entre le milieu des années 2000 et 2016 on a perdu 25%, soit ton chiffre est un petit peu faux.
J'entends tout à fait qu'il se discute. De fait c'est le produit d'une régression économétrique, le modèle peut tout à fait être contesté. Les données qu'il utilise sont des données sociales produites par l'Insee. Cela ne le rend pas juste, mais disons qu'a minima on sait un peu comment il est produit.
Cela étant une version ultérieure de la même étude me paraît donner des résultats effectivement un peu plus proches des tiens. Sur le net à payer des hommes travaillant à temps plein dans le secteur privé ayant un an d'expérience, au niveau de la médiane, on passerait d'un rapport de 2,7 entre les salaires des diplômés du supérieur long et ceux des non-diplômés en 1967 à un rapport de 1,7 en 2009 (figure 3). Toujours pas de 4 à 2, mais j'admets que la baisse est plus sensible que sur ma première référence, et cela me paraît en effet légèrement plus réaliste.

Jay Olsen a écrit : Voilà des choses tirées d'une enquête IESF récente
Je ne trouve pas d'éléments de méthodologie sur cette enquête.
Jay Olsen a écrit : Tu oublies un élément important..
Le salaire minimum... est un minimum. Il ne peut donc plus baisser ! (s'il baisse le travailleur ne peut plus survivre)
Le salaire des ingénieurs, à l'inverse, est libre de baisser aussi bas que le surplus d'ingénieurs
Il est bien plus rapide de perdre la partie de ton salaire entre 1.5 et 3 smics que celle entre 0 et 1 smics, parce que la première n'assure que ton confort matériel, alors que la seconde assure ta survie.
Comme on parle de rapports au Smic je ne comprends pas le sens de ta remarque. Les données que je proposais prennent le Smic pour une constante, le fait qu'il varie plus ou moins vite que je ne sais quoi n'a rien à faire là-dedans.
Jay Olsen a écrit : Sources sur le trop plein d'ingénieurs : La vérité sur la pénurie d'ingénieurs en France (indice : elle est fausse, et imaginée par des gens qui ont intérêt à le faire croire)
Je n'ai jamais prétendu le contraire, ma seule demande depuis le départ est une évaluation sérieuse de la diminution du rendement du titre d'ingénieur. Baisse qui existe certainement, et est très probablement liée à l'augmentation du nombre de titulaire je n'en doute pas non plus. Tout ce que je souhaite c'est savoir si elle a déjà été mesurée de façon fiable, et dans ce cas quelle est la référence, avec une préférence affirmée de ma part pour des publications relativement fiables, c'est-à-dire à mon sens soit issue de la statistique publique, soit d'une revue scientifique. Ou a minima avec une source, une enquête dont la méthodologie est expliquée quelque part, des données administratives, que sais-je encore.
Cela étant je n'ai aucun problème avec ces données sur les effectifs, et l'on trouve facilement des résultats comparables ailleurs.
Cette phrase tombe à pic : au moment où je te prouve certains de mes chiffres en ayant sorti des sources :) (ça aide d'avoir un vrai PC chez soi au lieu de son tel au boulot..)
Pour résumer
Tu ne prouves rien de ce que j'avais demandé en réalité. Je n'ai jamais contesté la baisse du rendement du titre, je demande s'il en existe une mesure, et sinon ce qui te permettais d'affirmer qu'à l'entrée sur le marché du travail, la valeur du titre rapportée au Smic avait été divisée par 2 en 40 ans. Tu m'as fourni des éléments qui montrent qu'il est plausible qu'il y ait eu une baisse. Je n'en doutais pas vraiment.
Pour finir, je ne résiste pas à l'envie de te montrer la réponse de cet inconnu qui va parfaitement dans mon sens
https://fr.answers.yahoo.com/question/i ... 337AAZOeu5
Tu vas pas aimer mais moi c'est mon petit plaisir coupable ;)
L'inconnu n'a aucun intérêt car nous n'avons aucun moyen de contrôler son affirmation. Si tu retrouves le papier de Lacharme cité en-dessous, cela m'intéresse beaucoup en revanche (je n'ai pas réussi par moi-même).
Alors, c'était pas plus simple de demander tout simplement à un diplômé ~1970 au hasard quel était son salaire ? Il y avait vraiment besoin de faire une heure de recherche sur les tréfonds d'internet pour te convaincre ?
Je ne suis convaincue de rien, et surtout pas de la pertinence de demander de façon incontrôlée à quelqu'un son avis sur la question. Encore une fois je suis convaincue qu'il y a baisse du rendement du diplôme, je veux une mesure de cette baisse simplement.
Certes, avoir les chiffres de salaire écrits noir sur blanc pour 1970, c'est pour le moins CHAUD.
Je le sais, c'est bien pour cela que c'est la seule chose qui m'intéresse. Le raisonnement sur un coin de table je sais le faire moi-même, l'estimation économétrique aussi, ma seule question porte sur les données disponibles.
J'admets douter de la pertinence des caisses de retraite, car il me paraît peu plausible qu'elles aient des données par niveau de diplôme. Mais sait-on jamais. Peut-être y a-t-il moyen de faire des choses avec l'enquête Emploi, il faudrait que j'y réfléchisse et que je me renseigne.

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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Jay Olsen » 02 juin 2016 23:34

Ca commence à être long donc je reviens sur les points majeurs :
Je ne trouve pas d'éléments de méthodologie sur cette enquête.
IESF interroge un panel représentatif..
Comme on parle de rapports au Smic je ne comprends pas le sens de ta remarque. Les données que je proposais prennent le Smic pour une constante, le fait qu'il varie plus ou moins vite que je ne sais quoi n'a rien à faire là-dedans.
Le smic ne peut pas trop baisser en niveau de vie parce qu'il est déjà un minimum qui assure la survie.
Le salaire d'un ingénieur, supérieur au smic, peut baisser parce qu'il assure toujours largement un niveau de vie correct. L'ingénieur ne va pas descendre dans la rue parce qu'il ne peut plus bouffer.

Quoique, j'étais très surpris quand j'ai visité mes premières entreprises, en 3A, de voir que les ingénieurs étaient syndiqués !
J'ai rapidement compris pourquoi par la suite :p
L'inconnu n'a aucun intérêt car nous n'avons aucun moyen de contrôler son affirmation. Si tu retrouves le papier de Lacharme cité en-dessous, cela m'intéresse beaucoup en revanche (je n'ai pas réussi par moi-même).
Ce serait quand même fort qu'on soit deux à dire un chiffre quasi identique (4 et autour de 3.5 à 4) en se plantant tous les deux :p
Je le sais, c'est bien pour cela que c'est la seule chose qui m'intéresse. Le raisonnement sur un coin de table je sais le faire moi-même, l'estimation économétrique aussi, ma seule question porte sur les données disponibles.
J'admets douter de la pertinence des caisses de retraite, car il me paraît peu plausible qu'elles aient des données par niveau de diplôme. Mais sait-on jamais. Peut-être y a-t-il moyen de faire des choses avec l'enquête Emploi, il faudrait que j'y réfléchisse et que je me renseigne.
La caisse de retraite n'a-t-elle pas les intitulés de poste des gens ?
Sinon tu peux demander à ton entreprise (si tu bosses dans une entreprise..) des infos sur les grilles de salaire de début datant de cette époque lointaine.

Les données chiffrées c'est clair qu'elles clotureraient le débat.
Je ne suis convaincue de rien, et surtout pas de la pertinence de demander de façon incontrôlée à quelqu'un son avis sur la question. Encore une fois je suis convaincue qu'il y a baisse du rendement du diplôme, je veux une mesure de cette baisse simplement.
Au final nous sommes bien d'accords sur les faits, c'est le principal.
Pour la quantification précise des faits c'est toujours difficile.. Quoique il semblerait qu'on commence à tomber bien d'accords !

Je reprends les chiffres que tu me sors :
2.7 à 1.7 entre 1967 et 2009. Ca fait 1.6
Maintenant, 2009 à 2016 c'est super proche et on peut trouver toutes les données qu'on veut pour poursuivre le rapport !
Le smic (dont on s'accorde sans soucis à dire que c'est le salaire des non diplômés en médiane) à gonflé de 10% (en euros courants) :
http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees ... =000879878
Le salaire des ingés et commerciaux a lui, un petit peu baissé entre 2009 et 2016 !
http://www.challenges.fr/emploi/2014061 ... coles.html
En euros courants, le salaire a augmenté de 2%. Note, du coup, la baisse de pouvoir d'achat en euros constants.

Je multiplie les deux rapports, j'arrive à une division du salaire des bac+5 par 1.71 entre 1967 et 2014
Je disais 2, sur la base d'un seul témoignage. 15% d'erreur, c'est pas mal pour une estimation à la louche, non ? :D

On s'accorde sur le chiffre final de 1.7 ? C'est pas négligeable, c'est pas spectaculaire, c'est 1.7 quoi..
Peut-être que le facteur 2 c'est pour les écoles du top qui auraient pris plus cher, que les autres par le même argument que les ingénieurs vs les employés au smic : ils étaient mieux lotis que la moyenne et ont donc pu baisser plus facilement. Imaginez un X qui s'attend à avoir 1.5 fois le salaire médian des ingés débutants en 1967. En 1975 après le premier choc pétrolier il se dit que 1.4 fois c'est toujours mieux que la médiane. Puis après le second choc pétrolier il se dit que 1.3 fois c'est toujours mieux que la médiane. etc.. (chiffres uniquement illustratifs cette fois ci, des chiffres plus réalistes seraient probablement de 1.37 à 1.17, le 1.17 étant un minimum sourcé et le 1.37 n'est rien d'autre que 1.17*2/1.7...)
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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par loupi » 03 juin 2016 00:09

Après avoir lu ce débat et entendu mon père dire souvent que le salaire d'embauche des ingénieurs n'avait pas vraiment augmenté en 30ans, je n'ai pas pu résister à lui demander son salaire d'embauche : ingénieur informaticien en 1986 avec un salaire d'embauche annuel brut à 190KF (29K€) dans une SSII, le smic étant à l'époque aux alentours de 690€ brut par mois http://france-inflation.com/smic.php.
Il y avait donc déjà (en 86) un rapport nettement supérieur à 3.

Il m'a également confirmé que ses collègues (jeunes diplômés ingénieurs informaticiens) dans la même entreprise avaient en 86 un salaire d'embauche entre 160 et 210KF en fonction de l'école et de la négociation à l'entretien. Par contre, je ne sais pas si ces salaires étaient représentatifs de la moyenne des ingénieurs tous métiers/entreprises confondus.

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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Lutegarde » 03 juin 2016 00:18

Jay Olsen a écrit : IESF interroge un panel représentatif..
J'aimerais justement savoir exactement comment cette représentativité est assurée, quelle est la méthode d'échantillonnage, le champ, le taux de non-réponse...

Le smic ne peut pas trop baisser en niveau de vie parce qu'il est déjà un minimum qui assure la survie.
Le salaire d'un ingénieur, supérieur au smic, peut baisser parce qu'il assure toujours largement un niveau de vie correct. L'ingénieur ne va pas descendre dans la rue parce qu'il ne peut plus bouffer.

Quoique, j'étais très surpris quand j'ai visité mes premières entreprises, en 3A, de voir que les ingénieurs étaient syndiqués !
J'ai rapidement compris pourquoi par la suite :p
Les cadres sont en moyenne beaucoup plus syndiqués que les autres salariés, c'est quelque chose d'assez connu en réalité. Il paraît donc peu vraisemblable d'expliquer la baisse des inégalités de salaire entre diplômés et non-diplômés par la moindre mobilisation professionnelle des cadres.
Ce serait quand même fort qu'on soit deux à dire un chiffre quasi identique (4 et autour de 3.5 à 4) en se plantant tous les deux :p
Cela n'aurait absolument rien de surprenant au contraire. D'une part l'avis d'un quidam quelconque sur un phénomène économique n'a absolument aucune raison d'être pertinent a priori, c'est-à-dire sans preuve empirique, d'autre part les illusions, les erreurs et les falsifications sont au contraire d'autant plus tenaces qu'elles sont plus répandues et se confirment entre elles, ce sur quoi reposent généralement les clergés de toutes sortes et les commentateurs professionnels de toutes espèces.
La caisse de retraite n'a-t-elle pas les intitulés de poste des gens ?
Pour évaluer le rendement d'un diplôme, l'intitulé d'un poste n'a qu'un intérêt secondaire.
Sinon tu peux demander à ton entreprise (si tu bosses dans une entreprise..) des infos sur les grilles de salaire de début datant de cette époque lointaine.
En admettant même que je travaille dans une entreprise, ce qui n'est pas le cas, et que celle-ci dispose de données sur cette époque et me les communique, ce qui est peu probable, il n'y a pas de raison de supposer que les rémunérations de cette entreprise soient particulièrement représentatives de ce qu'étaient les rémunérations de 1970. Il est même vraisemblable que les entreprises qui ont survécu de 1970 à 2016 aient eu en 1970 des pratiques de rémunération significativement différentes de celles de l'ensemble des entreprises existant en 1970, et en 2016 de celles de l'ensemble des entreprises existant en 2016.
Au final nous sommes bien d'accords sur les faits, c'est le principal.
Nous sommes d'accord sur le fait qu'il est vraisemblable qu'il y ait eu baisse du rendement du titre d'ingénieur sur longue période si c'est ce que tu veux me faire dire. En revanche il n'existe à ce stade aucune mesure fiable de cette baisse.
La source me paraît contestable. Le taux de réponse à l'enquête est faible si j'en crois la documentation 2015. Le taux de réponse est plus important et semble progresser plus vite chez les femmes que chez les hommes, ce qui doit avoir tendance à accentuer le biais vers le bas au cours du temps, compte-tenu des écarts salariaux entre hommes et femmes. Le rapport 2015 ne fait aucune mention d'intervalle de confiance ou de seuil de significativité, autrement dit on ne sait pas c'est autre chose que du bruit qui est mesuré.
Peut-être que le facteur 2 c'est pour les écoles du top qui auraient pris plus cher, que les autres par le même argument que les ingénieurs vs les employés au smic : ils étaient mieux lotis que la moyenne et ont donc pu baisser plus facilement.
Cela me paraît peu probable, sur la période dont on parle, lesdites écoles ont vu une part croissante de leurs anciens élèves s'orienter vers la finance, au sein de laquelle les rémunérations ont complètement divergé d'avec le reste des salariés.

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Re: Concrêtement, que fait un(e) ingénieur(e) ?

Message par Jay Olsen » 03 juin 2016 00:40

Une part croissante vers la finance, tu es sûre de ça ? :p
C'est une fonction hautement non monotone ;)
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