Symétries en électromagnétisme

EuroPhysics

Message par EuroPhysics » 01 déc. 2007 11:14

omamar3131 a écrit :
EuroPhysics a écrit :
JMD a écrit :oui, les considérations de symétrie s'appliquent
à tous les problèmes concrets,
en particulier à tous les problèmes de physique
Bonjour,

Et merci pour votre réponse.

Je voudrais préciser ma question.

En régime variable peut-on dire, de la même manière qu'en électrostatique ou en magnétostatique, que :

1 ) E(M) est contenu dans tout plan de symétrie de la distribution de charges-source passant par M

2) B(M) est orthogonal à tout plan de symétrie de la distribution de courants-source passant par M

J'ai l'impression que ce n'est pas aussi simple qu'il y parait de prime abord.

Je n'ai pas, pour l'instant, de réponse à ces questions.
Je propose une explication dont je ne suis pas très très sûr:
Modulo le fait que les théorèmes d'existence et d'unicité sont admis (une variante du théorème de Cauchy-Lipschitz peut-être?) , si les conditions initiales sont aussi "symétriques" par rapport à ton plan de symetrie, alors la réponse à tes question ne pourrait être autre que oui.(En gros, si on considère que la physique de prépa est détérministe)
Bonjour Omamar3131,

L'argument est intéressant mais quel lien existe t'il entre une propriété SPATIALE d'invariance de la source (que tu appelles "les conditions initiales symétriques" et que j'appellerais plutôt "les conditions aux limites symétriques") et la causalité qui est plutôt une absence de symétrie TEMPORELLE.

EuroPhysics

Message par EuroPhysics » 01 déc. 2007 11:22

CBP a écrit :
EuroPhysics a écrit :Le caractère "pseudo vecteur" de B et "vrai vecteur de E" se perdrait donc dés que l'on passe en régime variable ?
Non, ça n'a rien à voir, "pseudo vecteur" ça signifie que son sens est basé sur une convention d'orientation de l'espace (présence d'un produit vectoriel dans la définition et / ou les lois fondamentales)
Quelle pourrait en être la raison a la simple vue des équations de Maxwell ?
Il y a rupture de symétrie spatiale lorsque l'aspect temporel est présent : il s'agit des dérivées partielles dans les équations de Maxwell-Faraday et Maxwell-Ampère.

En fait, lorsqu'on néglige la propagation des champs, il me semble bien qu'il suffit de négliger la dérivée temporelle dans Maxwell-Ampère. Celui dans Maxwell-Faraday peut rester : c'est l'induction. :)
Bonjour CBP,

Le fait qu'en électrostatique B(M) soit orthogonal à tout plan de symétrie de la distribution de courants qui le crée est bien lié au fait que sa loi de transformation par les symétries de l'espace est très particulière.
Ceci peut se voir de façon simple sur la loi de Biot et Savart, issue des équations de Maxwell, qui indique clairement que B est un produit vectoriel et donc un pseudo vecteur.

EuroPhysics

Message par EuroPhysics » 01 déc. 2007 11:45

KaiM a écrit :Pour répondre à la question initiale, je tente une réponse qui me semble logique :
Quand tu raisonnes en régime permanent, il n'y a que la répartition spatiale des sources du champ électromagnétique qui t'intéresse, et donc il suffit de chercher les plans et axes de symétrie et d'antisymétrie de cette répartition.
Quand on se place en régime variable (et pas forcément en ARQS), on doit pouvoir utiliser les mêmes arguments de symétrie, à condition que les symétries considérées soient réalisées à tout instant antérieur à celui où on étudie les champs.

Par exemple, considérons un fil rectiligne infini, et un point O sur ce fil. A un instant t, un courant commence à se propager dans le fil, partant du point O et se propageant dans les deux sens du fil (oui, je sais, dit comme ça c'est probablement physiquement impossible). Si on s'intéresse par exemple au champ créé dans le plan passant par O et perpendiculaire au fil, on doit pouvoir dire qu'il s'agit d'un plan de symétries pour les sources car cette symétrie est vérifiée à tout instant.

Mais peut-être que ce raisonnement est bidon, je sais pas...
Bonjour KaiM,

Je pense que tout le monde te rejoindra en ce qui concerne ton affirmation que je résume par :

Pour calculer le champ B(M,t) il faut considérer la structure et la symétrie de sa source dans le passé.

Le problème est de s'entendre sur ce qu'est exactement ce "passé".

Deux cas sont, à mon avis, à distinguer :

1) La source S du champ B est ponctuelle : alors ce "passé" doit être considéré comme étant la date t-(SM/c). La quantité SM/c représentant le temps mis par l'information issue de S pour atteindre le point M d'observation du champ.

2) La source S du champ B est étendue : alors ce "passé" devient très ambigu car les points de la source ne sont plus équidistants du point M. Ainsi, le champ B(M,t) dépendra t'il de l'état du point S de la source à la date t-(SM)/c, de celui du point S' de la source à la date t-(S'M)/c, de celui du point S" de la source à la date t-(S"M)/c etc.......
C'est ce que tu veux dire, je crois, lorsque tu parles du courant "qui commence à se propager"
Dans cette situation, et si l'on admet que l'on puisse toujours appliquer les fameuses propriétés de "symétrie-antisymétrie", il faudrait examiner les symétries d'une étrange source composite qui serait constituée de l'assemblage des fragments de ce qu'étaient ses points à différentes dates.
Notons qu'à l'ARQS le problème ne se pose pas (c'est ce que dit CBP à juste titre) car tout les points de la source font la même chose en même temps.


Reste à savoir si dans les cas 1) et 2) on a le droit d'appliquer ces fameux raisonnements. Pour ma part je suis toujours dans l'expectative mais nous progressons.
Dernière modification par EuroPhysics le 01 déc. 2007 11:59, modifié 3 fois.

EuroPhysics

Message par EuroPhysics » 01 déc. 2007 11:53

Joran a écrit : Il suffit alors de travailler directement avec les équations liants les sources et les champs, soit les expression des potentiels retardés, en y réfléchissant, il y a probablement (probablement) un gag du à la propagation, mais il semble plus facile à déméler que dans un système d'EDP couplées.
Bonjour Joran,

Effectivement et d'ailleurs, ces solutions intégrales des équations de Maxwell, que sont les potentiels retardés, ne sont que les illustrations mathématiques du cas N° 2) que je décrivais dans ma réponse à KaiM ci dessus.

JMD

Message par JMD » 01 déc. 2007 17:15

Si la solution d'un problème est unique,
si l'énoncé de ce problème est invariant dans une certaine symétrie
et si les lois gouvernant ce problème sont invariantes dans cette symétrie,
alors la solution de ce problème est invariante dans cette symétrie

Démonstration : si la solution n'était pas invariante,
il y aurait deux solutions, la solution et sa symétrique.

Les lois de l'électromagnétisme sont des lois normales,
invariantes dans les opérations de symétrie usuelles.
A noter que par contre, l'interaction faible n'est pas invariante
dans la symétrie par rapport à un plan.

EuroPhysics

Message par EuroPhysics » 01 déc. 2007 18:39

JMD a écrit :Si la solution d'un problème est unique,
si l'énoncé de ce problème est invariant dans une certaine symétrie
et si les lois gouvernant ce problème sont invariantes dans cette symétrie,
alors la solution de ce problème est invariante dans cette symétrie

Démonstration : si la solution n'était pas invariante,
il y aurait deux solutions, la solution et sa symétrique.

Les lois de l'électromagnétisme sont des lois normales,
invariantes dans les opérations de symétrie usuelles.
A noter que par contre, l'interaction faible n'est pas invariante
dans la symétrie par rapport à un plan.
Bonjour Jean-Marc,

Merci pour cette précision.

Connaissez-vous le problème de la boule fluide (le fluide présente une certaine viscosité) en rotation uniforme autour de son diamétre vertical ?
Les effets de pesanteur sont négligés.

Un probléme où la symétrie de révolution azimuthale est, de toute évidence, acquise.

Tout un chacun affirmera que, lorsqu'elle tourne, la surface de la sphére est une surface de révolution.

En fait, cette solution existe mais seulement en deçà d'une certaine vitesse angulaire critique.

Au dela de cette vitesse angulaire critique la boule prend la forme d'un oeuf dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de rotation ne respectant plus de ce fait la symétrie évoquée ci-dessus.

Qu'en pensez-vous ?

Par ailleurs, à l'éclairage de ce que vous dites, quelle est votre position quant à la question posée en électromagnétisme ?

En régime variable, E(M,t) appartient t'il à tout plan de symétrie de la source passant par M ?

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Message par Quetzalcoatl » 01 déc. 2007 18:46

EuroPhysics a écrit :Qu'en pensez-vous ?
Que la solution n'est pas unique, comme dans beaucoup de problème d'équilibre. Les solutions ont une stabilité qui varient en fonction de paramètres.


Sinon, plus ou moins HS : d'où viennent ces questions si différentes les unes des autres ? Vous êtes en train de faire quoi en classe ?
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EuroPhysics

Message par EuroPhysics » 01 déc. 2007 18:53

CBP a écrit :
EuroPhysics a écrit :Qu'en pensez-vous ?
Que la solution n'est pas unique, comme dans beaucoup de problème d'équilibre. Les solutions ont une stabilité qui varient en fonction de paramètres.


Sinon, plus ou moins HS : d'où viennent ces questions si différentes les unes des autres ? Vous êtes en train de faire quoi en classe ?
Bonjour,

Ce ne sont pas des questions mais des sujets de réflexion pour avoir l'avis des uns et des autres. C'est toujours intéressant de discuter de physique.

omamar3131

Message par omamar3131 » 01 déc. 2007 20:11

EuroPhysics a écrit :
Bonjour Omamar3131,

L'argument est intéressant mais quel lien existe t'il entre une propriété SPATIALE d'invariance de la source (que tu appelles "les conditions initiales symétriques" et que j'appellerais plutôt "les conditions aux limites symétriques") et la causalité qui est plutôt une absence de symétrie TEMPORELLE.
JMD a très bien exprimé ce que je voulais dire.

En ce qui concerne le problème de la boule fluide (que je ne connais pas), il me semble contradictoire de pouvoir montrer l'unicité de la solution proposée. Car en changeant de repère (inversons par exemple le sens de l'axe de rotation), on parvienderait à montrer que c'est un oeuf dans l'autre sens. Cela défie le sens commun.

XD

Message par XD » 01 déc. 2007 20:59

Tout un chacun affirmera que, lorsqu'elle tourne, la surface de la sphére est une surface de révolution. En fait, cette solution existe mais seulement en deçà d'une certaine vitesse angulaire critique. Au dela de cette vitesse angulaire critique la boule prend la forme d'un oeuf dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de rotation ne respectant plus de ce fait la symétrie évoquée ci-dessus.
C'est un exemple de brisure de symétrie. Le principe de Curie affirme que les effets ont au moins les symétries des causes... et là il semble violé (perte de la symétrie de révolution autour de l'axe de rotation). En fait, il se généralise pour tenir compte des brisures de symétrie (Curie n'en avait pas tenu compte). En gros :
- soit la solution est unique, et elle a toutes (voir plus) les symétries du problème
- soit elle n'est pas unique, et elle n'a pas toutes les symétries du problème initial, mais les dfférentes solutions (enfin, celles qui sont géométriquement équivalentes, càd obtenues essentiellement par des rotations) prises ensemble ont la symétrie de départ. Dans le cas cité, une rotation de "l'oeuf" autour de l'axe de rotation donne une nouvelle solution, et on voit bien que l'ensemble des "oeufs" obtenus par rotation autour de l'axe de rotation a la symétrie de révolution attendue !

La physique regorge de brisures de symétries : beaucoup d'instabilités en mécanique des fluides, des systèmes mécaniques (flambage des poutres, ou encore l'exo classique avec un ressort dont une extrémité est attachée en un point d'un axe vertical et l'autre qui peut se déplacer sur un axe horizontal : un ou deux positions d'équilibre stable suivant la longueur à vide du ressort...), transitions de phase...
Dernière modification par XD le 01 déc. 2007 21:06, modifié 2 fois.

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