Petite dépression de fin de term...

Pour toutes les questions sur une discipline non présente au dessus.
koala (h4pc*)

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par koala (h4pc*) » 04 août 2008 18:09

c'est pourquoi à mon sens la réforme fillon n'était pas une aberration (elle s'orientait vers une quasi-suppression du bac, qui ne sert à rien, coûte cher, et donne des objectifs idiots)

cerise

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par cerise » 05 août 2008 08:31

Il ne sert à rien parce que on fixe un objectif qui est que 80% des élèves l'obtiennent. Les réformes précédentes ont conduit à ce qu'il ne serve plus à rien. Mais ce n'est pas une bonne chose qu'il ne serve à rien et ce n'est pas une bonne idée de le supprimer. Au contraire, mieux vaudrait le revaloriser, mais pour ceci il faut accepter que tout le monde ne l'ait pas, ou pas du premier coup.
Les dernières réformes n'ont fait que repousser un même problème toujours plus loin dans les études. Et je ne peux que citer la dernière phrase de CBP :
De toute façon, à mon avis, toute réforme qui ne modifie pas sensiblement l'objectif de l'éducation nationale (collège unique, 80 % au bac) mais qui ne modifie que les moyens d'arriver à des objectifs similaires est vouée à l'échec.

koala (h4pc*)

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par koala (h4pc*) » 05 août 2008 11:22

On sait bien que ce qui compte maintenant, c'est le nombre d'années et les diplômes reçus après le bac. Vous allez me dire que c'est à cause du fait que 80% des gens aient le bac. Certes, mais cet état de faits ne peut pas être modifié avant de longues années, on ne peut changer brutalement les programmes (puisque le problème prend sa source en sixième, voire avant) . Alors que supprimer le bac est tout à fait envisageable (il suffit d'introduire une grosse part de contrôle continu et de diminuer le nombre d'épreuves et d'options, ce que voulait faire fillon). Une fois le bac supprimé en tant qu'examen rituel sacré de passage à l'age adulte et autres bétises, on pourra faire un lycée plus personnalisé (puisqu'il n'y aura pas de programme unique à la fin), et faire avancer plus vite les meilleurs élèves sans niveler par le bas le niveau. Cela permettrait des économies financières, et aussi d'éviter de plonger des générations dans l'ennui face à des programmes de collège et lycée indigents qui ne peuvent pas combler la curiosité d'un bon élève, et sont construits sur la base de l'élève qui ne comprend rien.
Il est essentiel de sortir de ce système du collège unique puis du lycée "quasi-unique" dans les faits, comme l'ont fait nos voisins européens. Si vous voulez faire un grand prix d'automobile, vvous ne mettrez pas les formule 1 et les 2 chevaux dans la même catégorie et ça vous paraitra stupide! Alors pourquoi est-ce un fait communément accepté dans l'éducation, au point que personne n'y trouve rien à redire?????

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Re: Petite dépression de fin de term...

Message par Quetzalcoatl » 05 août 2008 11:48

Je ne vais pas répondre sur tout, mais sur une chose, un préjugé.
koala (h4pc*) a écrit :on pourra faire un lycée plus personnalisé (puisqu'il n'y aura pas de programme unique à la fin), et faire avancer plus vite les meilleurs élèves sans niveler par le bas le niveau. Cela permettrait des économies financières, et aussi
Faire de l'enseignement personnalisé coûte, au contraire, extrêmement cher car cela signifie, si l'on veut respecter le principe d'égalité, de fournir à peu près partout, toutes les options possibles. Donc il faut multiplier les profs pour des groupes de 15 élèves. Ca coûte cher.

En plus, si un élève va super vite en maths et est très lent en langue, comment faire ? Il aura toutes ses UV de maths à 15 ans et en sera encore à la 2e à 20 ? Pourrait-on l'accepter dans un établissement supérieur ?

Faire de la personnalisation d'enseignement, c'est très joli très beau sur le papier. Mais cela conduit à :
:arrow: une augmentation énorme des coût (humains et matériels)
:arrow: une multiplication excessive des cas particuliers qui opacifie l'ensemble de la formation suivie.

A la fin, que se passe-t-il ? L'effet mouton : au bout de quelques années, tout le monde suivra un parcours devenu normalisé, avec quelques options pour le fun (musique, latin, ...) et on sera revenu au point de départ à savoir, point de salut en dehors des clous ! :?
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macbland

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par macbland » 05 août 2008 16:27

Juste : la vie, ce n'est pas forcément un grand prix d'automobile. :roll:

Marre de cette métaphore compétitive.

koala (h4pc*)

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par koala (h4pc*) » 06 août 2008 18:30

la vie n'est pas un grand prix mais je juge ma métaphore juste: on ne met pas dans le meme catégorie des gens qui n'ont pas les memes capacités: sinon c'est au détriment des tetes de classes qui s'ennuient et se démotivent, et des derniers qui pensent qu'ils ne peuvent pas réussir de toute manière, et donc ne font pas d'effort

François Schnepf

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par François Schnepf » 06 août 2008 20:12

koala (h4pc*) a écrit : sinon c'est au détriment des tetes de classes qui s'ennuient et se démotivent, et des derniers qui pensent qu'ils ne peuvent pas réussir de toute manière, et donc ne font pas d'effort
Ce n'est pas vrai !

A moins que les élèves en tête de classe ne soient farouchement individualistes - c'est très rare dans un lycée de province comme le mien - ils sont amenés à aider leurs camarades qui ont plus de mal.

Ils y gagnent sur de multiples tableaux : d'une part les élèves plus faibles restent motivés et continuent à travailler régulièrement, donc les cours peuvent aller plus vite et plus loin; d'autre part, cela les force à réorganiser leurs connaissances pour pouvoir les partager. Ce faisant, ils progressent eux-mêmes ... souvent plus que les gens qu'ils aident !

Le mécanisme n'est enrayé que quand les premiers sont hyper-individualistes, ou qu'il y a un élément perturbateur dans la classe. Mais ça, ça peut arriver aussi bien à LLG que dans mon modeste lycée de l'est.

koala (h4pc*)

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par koala (h4pc*) » 06 août 2008 20:13

je veux dire que les têtes de classe s'ennuient en cours, et ce au collège et dans une moindre mesure au lycée, car tout avance trop lentement. En dehors des cours, c'est évidemment différent

cerise

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par cerise » 07 août 2008 08:45

Hum...
Koala, les réformes que tu défends n'ont eu de cesse de "niveler par le bas" (ou disons par le milieu) et la dernière réforme envisagée propose un large socle commun de matières au lycée (ce qui va dans le sens du lycée unique)...

edp

Re: Petite dépression de fin de term...

Message par edp » 07 août 2008 13:41

koala (h4pc*) a écrit : l'éducation nationale comme une entreprise en virant les incompétents et en récompensant les bons profs, et bien les salaires seraient plus hauts pour ceux-ci, et ça ne vous déplairait pas.J'en ai marre de cette obsession de l'égalité en France, ce qui compte c'est l'équité, et c'est un peu d'équité que ces réformes tentaient d'introduire.

L'éducation nationale est une grosse structure. Si tu veux la comparer à une entreprise, compare là à une grosse structure. Je vais te raconter une anectode : une filliale de Suez avait un très gros client qui a été amené à licencier pour raison économique. Le client a fait savoir à cette filliale qu'il changerait de fournisseur si jamais ce dernier n'embauchait pas un certain nombre de ces personnes mises au chômage. C'est ainsi que mon frère se retrouve à diriger des ingénieurs qui ne sont pas formés et qui n'ont aucune expérience de ce sur quoi ils travaillent. Très peu ont accepté d'aller suivre des formations pour se recycler. Ils sont payés à ne rien faire, ils savent que cette filliale de Suez tient tellement à ses marges qu'elle n'osera pas les licencier. Dans mon unversité, on a clairement des personnes pas très compétentes, notamment au niveau de la comptabilité parce que les règles de la compta publique changent régulièrement. Je m'occupe des finances de mon labo, je reçois en moyenne par an 2500 pages de règles, de nouveautés, etc. Il y a des glandeurs, mais je n'en connais aucun au point décrit dans l'exemple ci-dessus.

La personne embauchée comme fils de ou fille de dans le privé c'est très courant. Actuellement l'accès aux postes de fonctionnaires se font par concours. C'est évidemment un système imparfait, mais tu as l'anonymat des épreuves écrites. Et même à l'oral, tu essaies de juger le plus objectivement possible.

Et puis dans le privé il faut relativiser. Sais tu par exemple que l'ancien chef de Kerviel est un camarade de promo ? Il est allé dans le privé car on n'a pas voulu de lui dans le monde de la recherche ! En un an, il a gagné plus que ce que je gagnerai de mon entrée dans le système jusqu'à mes 65 ans, âge actuel de la retraite pour les enseignants chercheurs. Bref, même si à ce niveau de rémunération on ne bossait qu'un an dans sa vie et on était au chômage le reste du temps, ce ne serait pas (financièrement) dramatique. Alors l'argent qui circule dans le privé (pour des personnes moins qualifiées en plus) est sans commune mesure avec ce qui circule dans le public, et à plus forte raison dans les ministères traditionnellement sacrifiés (santé, justice, éducation).

Alors il y a certainement des choses à améliorer ; mais je ne crois pas que ce soit en "dégraissant" que cela ira forcément mieux.

Et pour info, je suis loin d'être marxiste, je fais partie des rares enseignants qui ne votent pas à gauche.

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