mais je ne suis pas non plus ingénieur. Même si après, ingénieur c'est un titre plus ou moins scientifique qui regroupe des choses très différentes : de la méca/conception (ce que j'appelle l'ingénieur "de base" sans que ce soit péjoratif), de l'informatique, du financier, du mathématique, de l'électronique, de l'aéro, de la chimie, de l'agronomie... et dans chacun de ces sous-domaines on retrouve pas mal de métiers différents, il est peu probable que deux ingénieurs en conception mécanique aient des postes très semblables.Cela dit, je peux en profiter pour expliquer mon métier, car étant donné tes questions sur ce qu'est un ingénieur, j'en déduis que tu n'es pas encore très avancé dans ton processus d'orientation (rien de grave pour le moment), donc autant te faire connaître d'autres possibilités après une prépa.
Je suis actuaire, ce qui correspond très vulgairement à un poste de mathématicien des assurances. En gros, les deux tâches principales c'est de la tarification, c'est-à-dire calculer un prix pour une garantie d'assurance via un modèle linéaire généralisé, et le provisionnement, c'est-à-dire prévoir le coût futur en sinistres d'un ensemble de contrats d'assurances, par des méthodes déterministes ou probabilisées/stochastiques.
Pour ma part, je travaille encore dans un sous-domaine différent, qui est celui de la gestion des risques et qui est de plus en plus émergent. Pour vulgariser à mort ce que je fais, je fais des calculs pour voir si on arrive à rembourser des assurés dans des scénarios catastrophes (genre cyclone, combiné à une baisse drastique de la valeur des actifs financiers, surmortalité...).
Comme je l'ai dit je ne suis pas ingénieur, j'ai malgré tout fait une MPSI, une MP puis ai intégré une école d'actuariat (bon plan quand, comme moi, on aime les maths et on y est plutôt bon, et qu'on n'aime pas du tout la physique et qu'on y est très mauvais), sur un modèle semblable aux écoles d'ingénieurs car j'ai eu un tronc commun d'un an (j'aurais pu finir biostatisticien ou data scientist par exemple).
Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à imaginer ce qu'est une "journée type" pour moi car ça varie beaucoup. J'ai environ quatre mois de rush par an où je dois travailler beaucoup (dix heures par jour en moyenne) qui sont plutôt concentrés en début d'année (je viens de sortir de trois mois de rush là) mais légèrement dispatchés à chaque trimestre, et le reste du temps je suis très tranquille, mais ce rythme est dû à mon poste et à mon entreprise, beaucoup d'actuaires ont une charge de travail plus linéaire. Pour le moment je n'ai pas encore trop de réunions bullshit, je peux passer une grande partie de mon temps à réfléchir pour construire des modèles actuariels, coder, générer des résultats, optimiser, vérifier... mais ça ne m'empêche pas de présenter des résultats trimestriels à ma directrice financière par exemple. Et le bonus, c'est qu'on me fait pas mal confiance, mon directeur me demande régulièrement de le représenter (que ce soit en comité, ou même lors des colloques de l'Institut des Actuaires).
Si je devais faire une balance positif-négatif :
+ : Travail globalement intéressant, pourvu qu'on soit capable de choisir son poste
+ : Travail peu à moyennement stressant, selon les postes. Je préfère franchement sous-estimer un choc financier plutôt que de sur-estimer le poids supporté par un pont...
+ : Conditions de travail, salaire, horaires... on est franchement sur un excellent compromis
- : Environ 90% des opportunités professionnelles en France se trouvent en IDF, pour moi c'est positif car c'est là que je suis à l'aise, mais ça peut être très négatif pour des provinciaux
- : L'assurance c'est pas sexy on va pas se mentir, va pécho quand tu dois expliquer pendant 1h ton métier parce que l'autre ne comprend rien (et avec mon poste actuel, c'est plutôt 2h en fait).
+++ : Comme personne ne connaît ton métier, tout le monde croît que tu es acteur.
).
) mais je ne me suis pas penché sur le sujet pour le moment.