La-erta a écrit : ↑11 juin 2018 15:28
David Monniaux il le fait dans quel théâtre son one-man show ?
un labo de recherche opérationnel (il a enseigné à l'X, je ne sais pas si c'est toujours le cas)
LoneCat a écrit : ↑11 juin 2018 15:20
Cet
autre article du Figaro a le mérite d'être lisible pas tous. On constate qu'en fait ces professeurs regrettent de ne plus pouvoir sélectionner les candidats comme ils le faisaient avant (avec une forte attractivité sur les meilleurs élèves de banlieue), et regrettent le taux de boursiers imposé ...
«Si ça ne bouge pas, 90 % de nos potentiels admis échoueront l’an prochain! Ils n’ont jamais eu la moyenne aux matières scientifiques!» (...)
Les responsables de la filière gestion des administrations et des entreprises ont voté fin mai une motion dénonçant le fonctionnement de Parcoursup. En cause: les quotas minimaux de boursiers imposés. Destinés à favoriser une mixité sociale, ils modifient également fortement les classements des IUT concoctés par les professeurs…
Ce qui pose d'une part la question des "attendus" et de l'absurdité d'accepter tous les candidats en L1 indépendamment de leur niveau, et d'autre part celle de la mixité sociale.
En plus la "carte scolaire" de cette année a tendance à lourdement créer de la ségrégation sociale (potentiellement plus que ce que contrebalance les taux de boursier, dont on a déjà vu qu'ils étaient quand même variables d'un établissement à l'autre, en général selon son prestige).
N'empêche que ça sent *très* fort l'exclusion sociale des banlieues (surtout celles défavorisées qui n'ont pas les moyens de jouer le coup de la boîte aux lettres pour contourner la sélection géographique).
Rémi Losno, le directeur de l’UFR chimie de l’université Paris-Diderot, fait partie de ces professeurs «très agacés». L’an dernier, sur les 110 places offertes en première année de chimie au sein de cette université parisienne prisée, «environ 40 % étaient occupées par des lycéens venus de banlieue ou de province». Cette année, le rectorat, via le logiciel Parcoursup, n’autorise pas la filière à prendre plus de 3 % de bacheliers non parisiens.
Cela étant dit, je comprends l'envie de ne pas vider les banlieues de leurs meilleurs éléments, comme énoncé plus bas. Malheureusement, plutôt que de choisir la voie qui consisterait à rendre les facs de banlieue attractives (par exemple P13, qui est dans une grave crise financière, on en est à lire le président de la fac affirmer avec assurance que "oui, les salaires seront versés ce mois-ci, promis" (fin de l'année dernière)), l'Etat a choisi de réorienter de gré ou de force les étudiants. Potentiellement parce que ça coûte moins cher.
Choix que je trouve plutôt discutable (euphémisme), a fortiori venant d'un gouvernement plutôt pro-libéral (au sens premier du terme, c'est-à-dire fonctionnant de manière incitative plutôt que coercitive).
Du coup, cet article insinue :
- que le taux d'échec en L1 (au moins à P7 dans les filières susmentionnées) va être bien supérieur aux années précédentes
- que la ségrégation entre Paris et la banlieue est réelle
- que les facs n'ont aucune prise ou presque sur leur recrutement, puisque le reclassement interne à PS est tout sauf marginal
Et j'ajouterais que
ce reclassement n'est a priori pas moins opaque que le mariage à la Gale-Shapley de APB, avec ou sans stratégie du premier vœu.
Pour les chiffres:
2017: 156 000 candidats n'ont pas reçu de proposition avant le 26 juin, 117 000 n'ont toujours rien reçu au second tour le 26 juin, puis encore 86 969 candidats (hors apprentissage) le 14 juillet, donc après les résultats du bac, les recalés n'étant plus pris en compte.
2018: 181 000 candidats n'ont pas reçu de proposition le 11 juin au matin, dont environ 30 000 savent qu'ils n'auront aucun de leurs vœux et peuvent chercher d'autres solutions dès aujourd'hui
2017: 400 000 candidats ont reçu une proposition le 8 juin correspondant à leur premier vœu. 252 000 ont reçu une proposition ne correspondant pas à leur premier vœu.
2018: 312 000 candidats ont validé une proposition (et 33 000 ont quitté Parcoursup) le 11 juin au matin. 277 000 ont reçu une proposition mais attendent de savoir s'ils auront d'autres choix.
1/ Visiblement les ordres de grandeurs sont similaires, pas PS est quand même sensiblement moins efficace (avec uniquement ces chiffres) que APB, que ça soit en date absolue ou en date relative (APB aurait signifié ses résultats depuis trois jours, PS trois semaines).
2/ Ce que les chiffres fournis ici ou par PS ne montrent pas, c'est la nature (d'un point de vue satisfaction) des vœux proposés. Il y a fort à parier que APB même à propositions équivalentes proposait à ses élèves de "meilleures" affectations (au singulier en fait) que PS, puisque le ruissellement était nettement plus rapide, les désistements déjà faits en amont du premier tour.