Volte a écrit : ↑17 févr. 2019 10:56
zede a écrit : ↑17 févr. 2019 10:47
Quelques occurrences ne font pas une règle,
éventuellement, il la rendent supportable.
J'ajoute:
L’affectation des élèves dans les classes de Seconde, Première et Terminale des Lycées publics est prononcée par Monsieur le Directeur académique des services de l’éducation nationale, en fin d'année scolaire.
L'admission plus particulière au Lycée Louis-le-Grand est prononcée à l'issue d'une commission d'admission spécifique réunie en juin.
L'admission est ouverte à tous les élèves issus de la classe de 3ème des collèges publics ou privés des académies de Paris, Créteil, Versailles, et à ceux dont les familles ont un domicile en Île-de-France.
Les candidats sont sélectionnés uniquement en fonction de la qualité de leur dossier scolaire (notes et appréciations) quelles que soient leurs origines familiales et géographiques.
http://louislegrand.org/index.php/admis ... lesmenu-46
Je ne connais pas un seul lycée en province ou en banlieue qui puisse se prévaloir de recruter de cette manière. Peut-être même pas un seul autre dans Paris. Il y a peut-être des passes-droits.
Mais à la fin, il y a de vraies différences, injustes ou pas, et il ne faut pas les ignorer.
Nul jugement moral dans ce que je viens d'écrire, chacun aura son opinion.
edit: je parle bien de lycée
public.
Peut être parce qu'en province, plusieurs lycées ne cohabitent pas au sein d'une même zone d'affectation géographique ?
Quand tu as Fénelon, Henri IV, et LLG dans la même zone, l'affectation à l'un ou l'autre n'est pas un droit de l'homme ayant vocation à être défendu devant une commission de l'ONU...
J'irai même jusqu'à dire que là ou une admission à Henri IV nécessite des parents fortunés capables de résider à proximité de l'établissement, un élève brillant du 93 peut accéder au Graal sur la simple valeur de ses résultats.
Si ça, ce n'est pas républicain...
H4 et LLG sont mal choisis : ils recrutent hors secteurs et sur dossier. Ce sont les seuls lycées publics à faire ça en France sauf erreur de ma part. Il y a effectivement un biais pour Henri IV car le collège est sectorisé et c'est un problème car les élèves du collège veulent souvent rester au lycée et ils sont alors sur-représentés dans les classes.
Dans une prépa du style H4 ou LLG, c'est très souvent :
- un quart du lycée H4 ou LLG
- un quart de Paris
- un quart de région parisienne
- un quart de province
En ayant écouté le discours de mes profs aux JPO d'H4, ils tiennent à cette dispersion relative du recrutement - bien qu'inégalitaire. Les élèves d'H4 en prépa vont bien souvent finir répartis de façon homogène dans le classement. Néanmoins l'avantage pour les profs est que ces élèves savaient ce qui les attendait en prépa et sont rarement des erreurs de casting.
Le seul objectif des profs de prépa est de recruter des élèves qui ne craquent pas sous la pression et qui soient capble d'assimiler la masse de connaissance qu'on leur fait ingurgiter. Ils utilisent différents indicateurs sur le dossier scolaire, que ce soit les notes - il y a un tableau excel qui est fait tôt ou tard, les élèves qui sont deuxième ou troisième dans un lycée inconnu en province sont bien souvent expulsés en fin de classement -, ou les appréciations extrêmement positives des professeurs ("élève exceptionnel") ainsi que toutes les activités extra-cursus au sens strict qui peuvent être sacrifiées sur l'autel de la prépa (langues anciennes, concours généraux, musique ou sport à haut niveau... etc.)
Ils s'appuient sur leur expérience des recrutements passés dans les lycées pour estimer ce que valent les appréciations de tel ou tel professeur. Donc les bons lycées sont favorisés, puisqu'ils sont dans un cercle vertueux, et les deuxième ou troisième de Condorcet ou Charlemagne ont une chance d'être recrutés, contrairement à ceux de Trifouillis-Les-Oies..
Encore une fois, leur but est simple : ce n'est pas de recruter le futur major d'Ulm, puisque de toute façon les résultats au lycée sont faiblement corrélés aux résultats aux concours, c'est de recruter des élèves qui tiennent en classe prépa; et ils n'ont pas de formule mathématique pour faire leur recrutement, même si la part d'erreurs de casting est assez faible chaque année; et ce quitte à reproduire les inégalités sociales de la carte scolaire des lycées.
Après l'anonymisation va avoir deux conséquences, je me permets d'imaginer.
Cela va introduire tout d'abord une part plus grande d'aléatoire dans le recrutement des élèves en classe prépa. Des élèves de grands lycées vont se retrouver dans des prépas moins côtées car ils seront moins favorisés qu'auparavant. On trouvera alors plus de "bons éléments" partout et de "mauvais élèves" partout. On aura donc une homogénéisation plus grande des niveaux des élèves rentrant en classe prépa.
À partir de là : si les professeurs gardent leurs méthodes pédagogiques :
- soit le recrutement auparavant permettait effectivement d'éviter les erreurs de castings, et on assistera à une augmentation du nombre d'explosions en vol dans les grandes prépas, ainsi qu'une préparation moins adaptée à leur niveau pour les élèves allés dans une prépa moins côtée et donc un gâchis de talent
- soit au fond qu'on soit le deuxième d'un lycée de province ou le deuxième de Condorcet ne préfigure pas vraiment les résultats aux concours, et finalement malgré un retard possible à l'allumage, les élèves se mettent à travailler aussi bien que les autres et le niveau ne change pas tant que ça.
Si les professeurs changent leurs méthodes pédagogiques en considérant que le recrutement est le même que ce soit à Hoche, à H4 ou à Paul Valery, alors on ira vers une homogénéisation du niveau des prépas dans les résultats à la sortie, et peut-être à un gâchis de talent.
D'autre part, les grandes prépas vont garder une part de leur prestige pour un bout de temps, et dans ce cas les parents aisés qui connaissent le système pédagogiques vont peut-être fuir les grands lycées en préférant envoyer leurs enfants dans des lycées moins côtés en se disant que leur marmaille n'est pas non plus géniale et qu'ils ont plus de chance d'être premiers avec cours de maths à côté dans des lycées moins bons; on verra alors une homogénéisation du niveau des lycées.
Évidemment, tout ceci est purement hypothétique, et je ne dis rien de l'ampleur des phénomènes. L'idée générale est la suivante : perte d'information => randomization => homogénéisation.