Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

vous avez des questions sur la vie en prépa ?

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Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par AxelAgility » 19 avr. 2019 00:07

Bonjour,

Je souhaite intégrer une BCPST afin d'intégrer une ENV. Cependant, l'admission étant très difficile à décrocher, je dois élaborer un plan B en cas d'échec. Après de nombreuses recherches, je pense avoir trouvé un métier qui me plairait autant que celui de vétérinaire : enseignant-chercheur.

Pour cela, il me faudrait devenir docteur et agrégé. De nombreuses interrogations me hantent :lol: Je les numérote ici afin de les rendre plus organisées.


1) La prépa BCPST est axée sur la biologie (et la géologie), les écoles proposées le sont donc également -mis à part quelques exceptions-, en s'engageant en BCPST, on ne peut donc être enseignant chercheur que de biologie/géologie ?

2) a) Les écoles d'ingénieur accessibles avec les banques de concours Agro/véto et G2E permettent-elles de déboucher par la suite sur une thèse ?
b) Si oui, alors est-ce raisonnable de passer par le cursus prépa+école plutôt que de rejoindre directement la L3 après la prépa pour préparer un master? Quels sont les avantages et les inconvénients de la fac par rapport à une école, et réciproquement?
c) Il me semble qu'un enseignant-chercheur n'enseigne pas la biologie dans sa globalité mais se spécialise dans un domaine : peut-on étudier ce domaine dans les écoles ouvertes aux BCPST?

3) a) J'ai lu que les postes à pourvoir sont très rares en université (http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/ ... cheur.html), est-ce vrai et notamment en biologie?
b) Peut-on alors espérer enseigner en université ou dans une école sans sortir d'une ENS?
c) Ce métier est-il cependant stable et peut-il être considéré comme un métier d'avenir?

4) L'agrégation est obligatoire, mais celle-ci a la réputation d'être très difficile à obtenir, c'est ce que bon nombre de mes profs m'ont dit. Est-ce que le fait de faire une thèse aide : est-ce plus facile pour quelqu'un qui a [déjà] fait 7/8 ans d'études plutôt que pour un futur enseignant qui n'a "qu'"un master? [Je pars du principe que l'agrégation est passée durant les années de thèse]

5) a) Le site de la question 3)a) indique qu'"une fois agrégé, le doctorant effectue une année de stage, puis il enseigne comme fonctionnaire de l'Éducation nationale, généralement dans un lycée". Cette année de stage est-elle obligatoire? Si oui, est-elle forcément faite dans le secondaire?
b) "Après une thèse de doctorat (de préférence assortie des félicitations du jury), le candidat doit obtenir une HDR (habilitation à diriger des recherches)." (https://www.letudiant.fr/metiers/secteu ... cheur.html) : j'ai lu sur un autre site que cette HDR n'était nécessaire que si le candidat n'était pas docteur... Qu'en est-il?

6) Une sélection est-elle faite au départ pour devenir soit maître de conférence, soit professeur des universités ou faut-il obligatoirement être maître de stage avant de devenir professeur? Dans le deuxième cas, quels sont les critères pour prétendre au post de professeur?



Merci d'avance pour vos réponses !

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par Plasmogrine » 19 avr. 2019 01:31

Salut ! Je vais essayer de répondre à une partie de tes questions en me basant sur ce que je sais du fonctionnement universitaire. J'ai pas la science infuse non plus hein donc je peux me tromper, mais je transmets ce que j'ai cru comprendre depuis que je suis arrivée à l'ENS.

AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07
Bonjour,

Je souhaite intégrer une BCPST afin d'intégrer une ENV. Cependant, l'admission étant très difficile à décrocher, je dois élaborer un plan B en cas d'échec. Après de nombreuses recherches, je pense avoir trouvé un métier qui me plairait autant que celui de vétérinaire : enseignant-chercheur.
Si tu veux un plan B plus sécurisé, je ne suis pas sûre qu'enseignant-chercheur soit la meilleure option : du point de vue de la facilité d'accès, il est plus difficile de faire carrière comme enseignant-chercheur que d'obtenir une place en école vétérinaire (comme tu le dis toi-même plus loin dans ton message, les postes fixes à pourvoir sont rares).
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

1) La prépa BCPST est axée sur la biologie (et la géologie), les écoles proposées le sont donc également -mis à part quelques exceptions-, en s'engageant en BCPST, on ne peut donc être enseignant chercheur que de biologie/géologie ?
Tout dépend de ton parcours après la prépa. La BCPST donne quand même de bonnes bases en chimie et physique ; en passant par les ENS par exemple, il est possible de rejoindre d'autres départements (c'est assez courant de passer en chimie, plus rarement en physique ou en info) et de te spécialiser dans un autre domaine. Ca doit aussi être possible en passant par la fac ; je suis moins familière avec son fonctionnement mais tu dois pouvoir valider aussi une licence dans d'autres matières scientifiques en venant de prépa et poursuivre ensuite dans le domaine en question.

AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

2) a) Les écoles d'ingénieur accessibles avec les banques de concours Agro/véto et G2E permettent-elles de déboucher par la suite sur une thèse ?
L'Agro propose un parcours La Recherche et Moi qui permet de s'orienter, comme son nom l'indique, vers la recherche, et donc de faire une thèse si tu est intéressé. Pour les autres écoles je ne sais pas trop ; ça doit être possible mais je ne sais pas si c'est aussi facile qu'à l'Agro.
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

Quels sont les avantages et les inconvénients de la fac par rapport à une école, et réciproquement?
L'école implique en général d'être passé par une prépa, et l'encadrement est très différent entre prépa et fac. Tu as déjà dû lire des trucs dessus, mais pour résumer, personne ne viendra te chercher à la fac si tu ne bosses pas par toi-même, alors qu'en prépa tu seras beaucoup plus encadré. Tout dépend de ce qui te convient le mieux.
Passer par une prépa permet d'avoir accès à des écoles difficilement accessibles depuis la fac (la plupart proposent des places en admission parallèles, mais beaucoup moins que sur le concours). Et tu pourras toujours repasser à la fac si la prépa ne te plaît pas, mais pas l'inverse.

Après pour ce qui est d'accéder à un poste d'enseignant-chercheur, que tu passes par la prépa ou la fac il faut vraiment être bon.
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

c) Il me semble qu'un enseignant-chercheur n'enseigne pas la biologie dans sa globalité mais se spécialise dans un domaine : peut-on étudier ce domaine dans les écoles ouvertes aux BCPST?
En général un.e enseignant.e-chercheur.se est en effet chargé.e de cours qui ont trait à son domaine de recherche (de près ou de loin ; parfois le lien n'est pas très étroit).
Tu peux étudier beaucoup de choses dans les écoles du concours BCPST, tout dépend de ce qui t'intéresse et de l'école que tu intègres.
Mais garde à l'esprit que la plupart des écoles sont des écoles d'ingé ; mis à part l'ENS, les écoles post-BCPST forment leurs élèves à devenir ingénieur.e, pas enseignant.e-chercheur.se. Donc une partie de ce qu'on y fait n'a rien à voir avec la recherche ou l'enseignement.

AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

3) a) J'ai lu que les postes à pourvoir sont très rares en université (http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/ ... cheur.html), est-ce vrai et notamment en biologie?
b) Peut-on alors espérer enseigner en université ou dans une école sans sortir d'une ENS?
c) Ce métier est-il cependant stable et peut-il être considéré comme un métier d'avenir?
Oui, et c'est vrai pour toutes les disciplines. En gros, c'est compliqué d'obtenir un poste fixe. Mais ça ne veut pas dire non plus que tous les enseignant.e.s-chercheur.se.s viennent des ENS, loin de là ; beaucoup sont passé.e.s par la fac.
Je ne sais pas exactement ce que tu appelles "stable" ou "métier d'avenir" : comme j'ai dit c'est dur d'obtenir un poste fixe ; après on aura toujours besoin d'enseignant.e.s-chercheur.se.s en bio...
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

4) L'agrégation est obligatoire, mais celle-ci a la réputation d'être très difficile à obtenir, c'est ce que bon nombre de mes profs m'ont dit. Est-ce que le fait de faire une thèse aide : est-ce plus facile pour quelqu'un qui a [déjà] fait 7/8 ans d'études plutôt que pour un futur enseignant qui n'a "qu'"un master? [Je pars du principe que l'agrégation est passée durant les années de thèse]
Je suis pas sûre que l'agreg soit obligatoire pour enseigner en fac (à vérifier auprès d'une source plus sûre cela dit).
La thèse et l'agreg n'ont rien à voir : l'agrégation est un concours à l'issue duquel les candidat.e.s ayant réussi se voient attribuer un poste d'enseignant (qu'iels peuvent aller occuper directement ou non). La préparation de l'agrégation est une occupation à plein temps, tout comme la réalisation d'une thèse. Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de quelqu'un.e qui ait mené les deux de front.

Pour ce qui est de la difficulté d'obtention : oui, le concours est difficile ; après je ne sais pas trop quels sont les taux de réussite hors ENS.

Je ne suis pas sûre que la thèse aide tellement pour l'agreg : ce n'est pas du tout le même travail. Préparer l'agrégation, c'est absorber énormément de connaissances générales (en SVT ou en biochimie selon l'agreg que tu passes) alors que la thèse est un travail de recherche spécialisé.
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07

b) "Après une thèse de doctorat (de préférence assortie des félicitations du jury), le candidat doit obtenir une HDR (habilitation à diriger des recherches)." (https://www.letudiant.fr/metiers/secteu ... cheur.html) : j'ai lu sur un autre site que cette HDR n'était nécessaire que si le candidat n'était pas docteur... Qu'en est-il?
L'HDR est, comme son nom l'indique, nécessaire pour diriger une équipe de recherche, mais pas pour en faire partie. En gros le début de carrière se fait après le doctorat, et une fois que tu as un certain nombre de travaux à ton actif et que tu veux devenir directeur de recherches, tu passes une HDR (dont tu as besoin pour diriger des recherches, même si tu es déjà docteur).
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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par Hibiscus » 19 avr. 2019 03:34

Plasmogrine a écrit :
19 avr. 2019 01:31
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07
b) "Après une thèse de doctorat (de préférence assortie des félicitations du jury), le candidat doit obtenir une HDR (habilitation à diriger des recherches)." (https://www.letudiant.fr/metiers/secteu ... cheur.html) : j'ai lu sur un autre site que cette HDR n'était nécessaire que si le candidat n'était pas docteur... Qu'en est-il?
L'HDR est, comme son nom l'indique, nécessaire pour diriger une équipe de recherche, mais pas pour en faire partie. En gros le début de carrière se fait après le doctorat, et une fois que tu as un certain nombre de travaux à ton actif et que tu veux devenir directeur de recherches, tu passes une HDR (dont tu as besoin pour diriger des recherches, même si tu es déjà docteur).
Juste un petit détail là-dessus..
Sinon impossible, c'est ultra-méga-improbable d'obtenir ce genre de poste, ou de titre, ou d'habilitation immédiatement après une thèse. (c'est fonction des domaines, certes, mais en règle générale).
Quand on fait une thèse, on connait vite fait son sujet, et c'est marre. Le reste, on connait rien, on comprend rien, à part des trucs qu'on a entendu à droite à gauche qu'on croît comprendre, mais qu'on ne maîtrise pas assez pour communiquer à des gens sérieux là-dessus, et encore moins pour enseigner.
Dans la plupart des pays et des domaines, une certaine durée de post-docs, ajoutant quelques articles, quelques collaborations, quelques trucs jolis au parcours sera nécessaire ne serait-ce que pour être considéré comme "un type à qui on envisagerait éventuellement de laisser faire un mini-cours/séminaire". Et à ce moment-là, les seuls cours qu'une université moyenne confierait à un type qui sort d'à peine 2 ans de post-doc, sont des cours de L1-2. On est encore loin de l'HDR. On fait son truc, sous la direction de quelqu'un, sous la tutelle d'un labo, sous la tutelle d'une université, et on a ura vite fait la chance de faire cours à de jeunes élèves. Et au fur à mesure, on gagne de l'indépendance dans ses recherches, et on a accès à des cours un peu plus haut. Une fois qu'on est tout en haut ou juste en dessous du vrai statut de professeur, l'HDR intervient, on peut avoir ses propres étudiants & thésards.

Je rappelle que l'HDR est la plus haute qualification universitaire qu'une personne académique puisse recevoir dans beaucoup de pays (avec professeur emeritus etc..)
En France, l'habilitation à diriger des recherches (HDR) « sanctionne la reconnaissance du haut niveau scientifique du candidat, du caractère original de sa démarche dans un domaine de la science, de son aptitude à maîtriser une stratégie de recherche dans un domaine scientifique ou technologique suffisamment large et de sa capacité à encadrer de jeunes chercheurs
- "large" c'est tout sauf une thèse et les années qui suivent. (ya un graphe connu là-dessus d'aileurs).
Ensuite c'est le titre universitaire le plus élevé en France. Ca n'a rien à voir avec la fin d'un cursus universitaire (qui est le doctorat), c'est une haute distinction.
AxelAgility a écrit :
19 avr. 2019 00:07
quels sont les critères pour prétendre au post de professeur?
Etre reconnu comme remplissant les critères pour prétendre aux postes de chercheur/chargé de recherche, puis d'assistant professeur, puis de professeur adjoint/associé, tout en ayant accompli des avancées significantes, dans un spectre scientifique large, avec un outreach important (IF des articles, etc..), sans parler des invitations à conférences, etc..
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Message par AxelAgility » 19 avr. 2019 11:10

Merci pour vos réponses :D

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par AxelAgility » 19 avr. 2019 11:20

Si tu veux un plan B plus sécurisé, je ne suis pas sûre qu'enseignant-chercheur soit la meilleure option : du point de vue de la facilité d'accès, il est plus difficile de faire carrière comme enseignant-chercheur que d'obtenir une place en école vétérinaire (comme tu le dis toi-même plus loin dans ton message, les postes fixes à pourvoir sont rares).
En fait, je cherche des alternatives qui puissent me mener à des métiers que j'aime si je ne parviens pas à entrer en école véto. Passer en L3 en cas d'échec aux ENV, c'est tout à fait faisable, même si la poursuite d'études est plus compliquée et les postes à pourvoir sont plus rares.
Tout dépend de ton parcours après la prépa. La BCPST donne quand même de bonnes bases en chimie et physique ; en passant par les ENS par exemple, il est possible de rejoindre d'autres départements (c'est assez courant de passer en chimie, plus rarement en physique ou en info) et de te spécialiser dans un autre domaine. Ca doit aussi être possible en passant par la fac ; je suis moins familière avec son fonctionnement mais tu dois pouvoir valider aussi une licence dans d'autres matières scientifiques en venant de prépa et poursuivre ensuite dans le domaine en question.
C'est bon à savoir, merci !
L'Agro propose un parcours La Recherche et Moi qui permet de s'orienter, comme son nom l'indique, vers la recherche, et donc de faire une thèse si tu est intéressé. Pour les autres écoles je ne sais pas trop ; ça doit être possible mais je ne sais pas si c'est aussi facile qu'à l'Agro.
"L'Agro", c'est-à-dire toutes les écoles d'agro ?

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par AxelAgility » 19 avr. 2019 11:27

Dans la plupart des pays et des domaines, une certaine durée de post-docs, ajoutant quelques articles, quelques collaborations, quelques trucs jolis au parcours sera nécessaire ne serait-ce que pour être considéré comme "un type à qui on envisagerait éventuellement de laisser faire un mini-cours/séminaire". Et à ce moment-là, les seuls cours qu'une université moyenne confierait à un type qui sort d'à peine 2 ans de post-doc, sont des cours de L1-2. On est encore loin de l'HDR. On fait son truc, sous la direction de quelqu'un, sous la tutelle d'un labo, sous la tutelle d'une université, et on a ura vite fait la chance de faire cours à de jeunes élèves. Et au fur à mesure, on gagne de l'indépendance dans ses recherches, et on a accès à des cours un peu plus haut. Une fois qu'on est tout en haut ou juste en dessous du vrai statut de professeur, l'HDR intervient, on peut avoir ses propres étudiants & thésards.
Si je résume, on est maître de conférence une fois qu'on est employé par une université, mais on n'est pas indépendant : on est sous tutelle. C'est bien ça ? Ce n'est qu'en fin de carrière qu'on peut prétendre au statut de prof et à l'obtention de l'HDR ?
Que faire alors lors des 2 ou 3 années suivant la thèse, si on ne peut pas être engagé par une université ?

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par U46406 » 19 avr. 2019 11:37

Si tu trouves pas de poste de MCF, tu vas t'exiler à l'étranger temporairement.

Ici le parcours d'un normalien (Ulm) géologue passé par l'Afrique du sud pour arriver finalement à Saint-Étienne (c'était cette uni parce qu'un poste y a été ouvert) :
http://jfmoyen.free.fr/spip.php?rubrique36


Prof d'uni, certains ne le seront jamais même en fin de carrière.
Certains le seront à 40 ans. Je ne sais pas si c'est expliqué quelque part sur le site du Ministère http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr ou dans les guides Onisep .
« Occupez-vous d’abord des choses qui sont à portée de main. Rangez votre chambre avant de sauver le monde. Ensuite, sauvez le monde. » (Ron Padgett, dans Comment devenir parfait) :mrgreen:

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par Puffin » 19 avr. 2019 13:06

Je réponds en tant qu'enseignant-chercheur (maître de conférences, qui prépare son HDR à moyen terme).
A priori en science, l'agreg ne sert pas à décrocher un poste. Je connais pas mal d'étudiants normaliens agrégés en thèse, ils ne s'en sortent pas mieux que les autres, en fait dans mon entourage le meilleur normalien doctorant est le seul qui a raté l'agreg :mrgreen:

Le seul pré-requis pour passer les concours d'enseignant-chercheur c'est d'avoir obtenu sa qualification, qui elle-même requiert un doctorat ainsi qu'un peu d'expérience d'enseignement.

Pour l'inscription en thèse, il faut avoir un master 2 ou assimilé. Un diplôme d'ingénieur est équivalent à un master.

La situation se répète pour passer de MCF à Professeur des Universités (PU) : il faut avoir obtenu sa qualification aux postes de PU, qui requiert d'avoir une HDR ainsi que pas mal d'expérience de management de l'enseignement ou de la recherche (direction d'un master, co-encadrement de thèses, etc.).

Pour avoir un poste d'enseignant chercheur il y a donc trois étapes :
1. obtenir le diplôme demandé (thèse, puis HDR quelques années après)
2. obtenir la qualification qui n'est pas un concours mais une barre, il suffit d'avoir le dossier qui va bien, cela sert à éviter aux jurys des concours de perdre du temps à étudier des dossiers trop faibles
3. obtenir un poste, là par contre c'est un concours car on est généralement loin d'être le seul candidat...

Une carrière dans l'enseignent supérieur se séquence généralement ainsi :
  • obtention d'un doctorat (avec pas mal de publis si on se destine à la recherche, cela dépend du domaine)
  • post-doctorat (ie chercheur contractuel) dans un ou plusieurs labos, souvent étrangers, cela dure de plusieurs mois à plusieurs années, le but est de s'émanciper des travaux effectués avec son directeur de thèse. Au CNRS par exemple il faut avoir publié sans son directeur de thèse pour avoir un dossier recevable.
  • passage de la qualification dès qu'on peut, sachant qu'elle n'est valable que 4 ans
  • scrutage des ouvertures de postes dans les universités / écoles d'ingé pour avoir un poste, sinon retour à l'étape post-doc (âge moyen : 33 ans)
  • une fois en poste : on commence à développer ses propres thématiques et à co-encadrer des thèses avec des séniors, on prend aussi des responsabilités administratives en enseignement ou recherche, idéalement on commence à être invité à des séminaires divers et variés
  • une fois assez de thèses co-encadrées et qu'on peut montrer qu'on est capable de mener des travaux sur le long terme, avec des doctorants ayant faits de bonnes thèses, on passe sa HDR (ordre de grandeur : vers 40-45 ans)
  • dans la foulée (ou pas car elle n'est valable que 4 ans) on passe sa qualification aux postes de PU
  • on scrute encore une fois les postes de PU dispos (âge moyen : 43 ans)
À ça on peut rajouter éventuellement des mutations, mais elles sont assez difficiles à obtenir (en gros, quand on postule quelque part il faut s'attendre à y rester longtemps).

Certains MCF ne passent jamais leur HDR car ils ont décroché (volontairement ou non) de la recherche.
Parmi ceux qui la passent, certains n'obtiennent jamais (ou très tard) un poste de PU. En pratique la HDR permet de diriger des thèses, donc le contenu du travail d'un MCF HDR et d'un PU sont très similaires.
Le principal intérêt d'être PU est de passer sur une grille salariale plus intéressante.

Note que je n'ai pas parlé des cours car ils n'ont strictement aucune influence sur le déroulement de la carrière, je connais des PU de classe exceptionnelle qui sont de piètres enseignants, tout comme des vieux MCF non HDR à la pédagogie extraordinaire.

Au final, tout ce qui est avant la thèse on s'en fout un peu. Dans mon entourage il y a des ingénieurs, de grandes ou moins grandes écoles, des masters, des masters étrangers... Dans la recherche académique, ta vie commence le jour de ta soutenance de thèse.

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par U46406 » 19 avr. 2019 14:15

Puffin a écrit :
19 avr. 2019 13:06
post-doctorat (ie chercheur contractuel) dans un ou plusieurs labos, souvent étrangers, cela dure de plusieurs mois à plusieurs années, le but est de s'émanciper des travaux effectués avec son directeur
Un but caché est de s'émanciper d'une inscription avec son Pole emploi.

> quand on postule quelque part il faut s'attendre à y rester longtemps
parfois jusqu'à la retraite.
« Occupez-vous d’abord des choses qui sont à portée de main. Rangez votre chambre avant de sauver le monde. Ensuite, sauvez le monde. » (Ron Padgett, dans Comment devenir parfait) :mrgreen:

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Re: Enseignant-chercheur (après BCPST?) : formation et débouchés

Message par AxelAgility » 19 avr. 2019 14:21

Merci, c'est très clair, tout ce que je recherchais !

Les places dans les labos (pour l'étape de post-doctorant) sont-elles nombreuses ?
Est-ce qu'on peut tout de même s'assurer une bonne situation -revenus tous les mois, etc- lorsqu'on cherche à évoluer professionnellement (entre le doctorat et le passage de la qualification, entre la qualification et le scrutage des ouvertures de posts)?
Le fait de passer la qualification oblige-t-il à quitter immédiatement le post de chercheur occupé dans la période de post-doctorant ? Si oui, alors que faire en cas d'échec à la qualification ?
Tout ça m'inquiète, j'ai l'impression que toutes ces étapes sont un frein pour avoir une vie stable, avec des revenus constants...
Je suppose aussi qu'il est absolument indispensable d'avoir un bon niveau d'anglais, notamment scientifique. Est-ce que c'est le cas ?

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