Si le message initial me parait excessif (bien que je le crois fondamentalement sincère) il me semble aussi qu'il est plus symptomatique qu'une marque de tendance générale chez les étudiants.
Je vais essayer de reprendre les points importants en tant que prof et ancien élève de prépa, le tout en minimisant les quote. Ca ne sera pas facile ...
Déjà, comme vient de l'écrire Cerise,
la prépa ce n'est pas pour tout le monde ! C'est certainement le plus gros défaut du système que de faire croire que sans la prépa, point de salut. C'est une erreur, une grosse erreur. Et ça met d'autant plus la pression sur les étudiants.
Reprenons quelques arguments :
lueurmatinales a écrit :Ce que j'ai apprécié :
- L'encadrement, les profs nous connaissent et nous ne sommes pas dans un amphi, c'est je pense une très bonne chose.
- Un enseignement soutenu et bien plus large qu'en FAC, me permettant de découvrir les joies de la chimie, mais aussi faire des maths.
- Des contrôles (DS/kholles) fréquents qui m'ont permis de bosser plus régulièrement que je ne l'aurais fait.
Je me permet de remarquer que tous ces points sont des points intrinsèques au
système (un prof par classe, des emploi du temps complets, du contrôle continu)
lueurmatinales a écrit :
Par contre il y a certains points que je n'ai pas pu supporter...
- L'esprit de compétition, [...]
- Les gens qui se mettent la barre archi haut, [...]
- Les gens qui sont là sans aimer les sciences, [...]
- Et peut être l'enseignement, trop axé dans l'optique d'un concours, [...]
Et là que voit-on ? 4 arguments dont les 3 premiers sont totalement indépendant du système. Vous allez me dire que le système favorise l'esprit de compétition ? Peut-être, mais peut-être, j'y reviendrai après. Il n'en demeure pas moins que "ceux qui font ça sans aimer les sciences ou qui se mettent la barre archi haut, ce n'est pas un objectif de formation. Non. C'est un choix personnel.
Quant à l'enseignement trop axé sur l'optique concours, même chose : ce n'est pas dans le programme, c'est une déviance qui, cette fois, est due aux profs. Pourquoi ? Parce qu'avant on pouvait enseigner des sciences mais maintenant l'écart entre la fin de terminale et les concours est si grand qu'on doit faire au plus pressé. D'ailleurs c'est mon choix depuis quelques années. Si reviendrai et développerai ma position si cela intéresse quelqu'un.
Mais je crois qu'au fond tout vient de là :
Wellwisher a écrit :Moi la prépa, j'en ai fait trois ans, ça n'a pas été facile tout les jours, mais quand je vois ce que j'ai été capable d'accomplir, au changement par rapport au flemmard que j'étais en terminale, et bien je constate que ça ne m'a fait que du bien. Je n'intègre pas une école du groupe A, mais cela n'a jamais été mon objectif, je n'ai jamais recherché à devenir le major de promo ou d'écraser les autres, je me suis simplement fixé un objectif et on verra demain si cela a porté ses fruits...
Et tout cela s'est fait car je suis allé dans une "petite prépa de Province", où les profs essaient d'avoir des moyennes aux DS entre 8et10, où les effectifs dépassent rarement les 30élèves en Sup, où les plus faibles ne sont pas écrasés mais où on les aide à réfléchir à une autre voie que la prépa... et la liste est non-exhaustive.
C'est ce que je ne cesse de répéter tout au long de ce forum, toute l'année :
Wellwisher a écrit :Alors je sais que toutes les grosses prépa ne sont pas des centres de torture, mais en y allant, on prend le risque d'y trouver des "petits Einstein", des profs qui te démontent si tu n'as pas le niveau... Donc tu as pris le risque, tu ne t'en prends qu'à toi même...
Et même si on habite "juste à côté" de ces prépa cotée,
on a le choix d'aller ailleurs si on se connaît et si on sait qu'on ne veut pas de ces "petits Einstein". Mais pour cela il faut se connaître !
A Fabert, il ne fait aucun doute que certains n'ont pas aimé la prépa, pour diverses raisons, mais il est tout aussi certain que la très grande majorité recommanderait d'aller à Fabert faire une prépa, ce qui montre que globalement et tout compte fait, ils ont bien vécu la prépa. Je me souviens encore de ces témoignages de "nouveaux intégrés" me disant qu'effectivement dans les 1A il y avait une bonne proportion de "dégoûté de la prépa" alors que les fabertiens ne l'étaient pas.
Alors je le répète :
la prépa ce n'est pas pour tout le monde de même que
toutes les prépas ne sont pas pour tout le monde. Et si la prépa c'est quand même quelques années (2 ou 3 en général) exigeantes, éprouvantes voire épuisantes, ce n'est ni le bagne, ni l'enfer.