Jammy a écrit :J'ai l'impression que le plus absurde dans tout ça c'est de ne réformer que le collège, et pas ce qu'il y a avant et surtout après.
À la limite, supprimer certaines notions de maths en 3e, pourquoi pas : faut se mettre à la place des enseignants qui font face tous les jours à 30 gamins en début de puberté qui se foutent royalement de ce qu'est un triangle rectangle, et qui veulent aller faire quelque chose de leurs mains, quelque chose de "concret" qui "sert dans la vraie vie" (même si introduire les homoteties ou je sais pas quoi sans donner les bases c'est pas malin).
Par contre, le vrai problème du second cycle c'est le nivellement par le bas du programme de lycée, avec pour cause la hype du Bac S. La plupart des meilleures éléments en 2nde préfèrent le bac S parce que le CIO a dit que ça ouvrait le plus de portes, et c'est vrai. Mais de là part le problème. On se retrouve ensuite avec le bac ES qui est en quelque sorte un sous bac S, pour les élèves moyens de 2nde. Idem pour le bac L, sauf vocations littéraires.
En conséquence, on a des élèves ambitieux qui vont se taper 2 ans de physique/svt alors qu'ils s'en tapent profondément des cellules et des lentilles convergentes, pour après aller en prépa commerce.
Ce qu'il faudrait faire alors, à mon sens, c'est une réforme globale du 2nd cycle :
-Avec un niveau au collège assez bas, tout le monde même les futurs CAP auront quelques bases dans tous les domaines.
-Un vrai bac S, avec retour des équations différentielles, de l'intégration par partie, de l'electrocinetique, etc.. quitte à diminuer les volumes horaires des matières non - scientifiques, ou à les fusionner (français - philo par exemple), pour pas être largué en sup.
-Un vrai bac ES, et pas un super STMG, avec un vrai programme de maths (du type l'actuel programme de S, en rajoutant quelques probas peut être et en supprimant les complexes (bah ouais on fait pas de diagramme de Bode, même en ECS)), qui fournirait les outils nécessaires aux futurs étudiants de prépa commerce/Cachan.
-Pour les bacs techniques j'en sais rien je connais pas.
-Enfin se pose le problème de la 2nde, qui pourrait être vue comme une année de rattrapage de ce qui a été perdu au collège.. Peut être des options supplémentaires types maths/physique au 2e trimestre pour les futurs S ?
En tout cas, ça éviterait que tout soit décousu, et ça réduirait l'écart collège/2nde/1ereS, et celui lycée/prépa.
Je plussoie vivement ce message, sauf la partie sur l'allègement des programmes du collèges. J'avais pas vu le problème sous cet angle, mais il est clair en y réflechissant que faire "un vrai bac S" et "un vrai bac ES", ca aiderait quand même beaucoup...
J'ai pris le temps de lire la réforme... Ben tout a été dit plus haut.
Je pense pas que l'Education Nationale fasse du mauvais esprit, même si j'ai parfois l'impression qu'ils font des réformes pour faire des réformes (y a pas un minimum de réformes à faire par an ou un truc du genre, d'ailleurs ?), et loin de moi l'idée de remettre en cause leurs capacités !! Mais il me semble que le problème prend (aussi) source dans l'évolution (pas terrible selon beaucoup... et j'en fais partie) de la conception de l'éducation dans nos sociétés. Parce que l'école, c'est un lieu majeur dans l'éducation.On a l'impression qu'actuellement, la clé de voûte d'une bonne éducation, c'est le laxisme. Pour beaucoup de parents et de membres de l'EN, en gros : "Faut surtout pas que j'impose des règles ou des activités à mon enfant, le pauvre il serait malheureux. Surtout qu'il ne fasse rien de pénible ou qui le fatigue, qu'il s'amuse autant qu'il peut, et vive la liberté !". M'enfin faut faire un peu de philo quand même dans la vie, faire ce que veut c'est pas trop la définition de la liberté qui ressort, et s'amuser, c'est pas la meilleure définition de l'éducation selon moi. Qu'on le veuille ou non, l'éducation ca passe par l'inculcation de certaines valeurs et l'apprentissage de règles, (attention justifiées et qui ont du sens !) donc forcémemt, au début, ca plait pas à l'enfant. C'est comme apprendre à être poli, c'est comme tout. Perso au collège, si on m'avait dit : tu préfères aller jouer H24 et faire des activités amusantes pluridisciplinaires, ou aller faire 5h de maths et de français par semaine ? Ben je pense que j'aurais pas hésiter longtemps à prendre la première option. Et pourtant maintenant je suis ultra contente (bon ok je me plains parfois, mais au fond je suis quand même contente
) d'aller en cours de maths, de français ou de philo. Et même si j'aime pas les SVT, bah je suis contente qu'on ait cru en moi et qu'on ait pris la peine de m'en enseigner les bases. Il est peut-être temps de nous donner le goût de l'effort, sans attendre la prépa.
Que des collégiens bossent 30h-35h par semaine à l'école, ca me choque pas. Qu'on propose des programmes ambitieux aux lycéens adaptés à leur filières avec un volume horaire adapté à ces ambitions, ca me choque pas non plus, d'autant plus qu'ils ont choisi leur filière. Après, il fat quand même que les ingé sachent écrire, et que les littéraires comprennent ce qu'ils font avec leur compte en banque. La sur-spécialisation précoce, c'est pas le top non plus bien sur, un minimum d'équilibre n'est pas mauvais. Mais l'équilibre, c'est pas un joyeux mélange. Selon moi, c'est pas les EPI. Les maths, c'est les maths et le français, c'est le français. Les corrélations entre ces deux matières peuvent être faites EN COMPLEMENT (et non en remplacement) de l'enseignement de celles-ci, et sur la base de la curiosité de l'élève qui approfondit chez lui. L'approche littéraire des progrès scientifiques, c'est passionnant hein ! Mais on peut pas dire qu'on fait une heure de maths quand on fait une heure d'EPI.
On pourrait répondre : "Oui mais ca fait trop ! Les élèves en difficultés ils font comment ?" Ben et les élèves à l'aise, avec le nivellement par le bas, ils font comment ? Allez hop mise en place de 2-3 heures de soutien (et en soi les heures Accompagnement Personalisé c'est une bonne idée je trouve) pour les élèves en difficulté ou d'heures d'approfondissement pour les élèves à l'aise : Moins d'ennui pour tout le monde, et une éducation plus personnalisée
Mais aller réduire les horaires pour fuir la difficulté, c'est pas trop la bonne solution je pense. On aurait fait comment pour progresser avec cet état d'esprit ?