PHILO !

Pour toutes les questions sur une discipline non présente au dessus.
Sparks

Message par Sparks » 14 juin 2008 22:47

Oups! Les gars...

J'ai l'impression que vous continuez à opposer littéraires et scentifiques en deux classes antinomiques et que vous mélangez cette opposition à mon avis illégitime (même si, ou justement parce que l'intelligence peut prendre mille formes) avec celle des élèves des deux filières, qui sont en effet en partie séparés sur la base de leur niveau général...

J'ai surtout l'impression Edp que tu ne comprends pas trop ce que je dis de l'épistémologie et de la capacité à prendre ses distances à l'égard du type de méthode et de vérité d'une discipline : tu t'entêtes à nous parler de rapidité à faire des exercices... comme si réfléchir c'était comme faire le rubikscube en moins de X secondes... Lol

déformation professionnelle I think...
je te prescrirai bien une dose d'épistémologie de la paléontologie et deux doses de recul philosophique chaque matin...
Mais bon je suis pas un coach... Lol

edp

Message par edp » 14 juin 2008 22:53

Gladstone a écrit :
ça fait plusieurs fois que tu fais ce constat edp, mais ça me dérange toujours un peu^^.
Comment tu expliquerais ce phénomène ?
Désolé je n'ai aucune explication ; mais ce qui est plus grave, c'est que cela se voit en aval.

Moi j'ai choisi l'ENSAE pour son côté pluri-disciplinaire et pluri-recrutement qui est à mon avis une richesse ; j'ai choisi ensuite d'enseigner dans une fac de sciences humaines qui me permettait d'être aussi en contact avec les économistes, puisque je travaille avec eux avec des projets de long terme ; et bien sais tu ce qu'il se passe comme tractations dans ma fac ? Les philosophes essaient de faire venir les matheux et économistes dans leur école doctorale, car cela permettrait de faire chuter le taux d'anciens étudiants de l'ED qui mettent très longtemps à trouver un emploi (et avec les réformes à la c.. du gouvernement, cela va se voir). Les philosophes, que j'apprécie pourtant beaucoup, sont très embêtés d'afficher ce taux incroyablement élevé de chômeurs ... Evidemment pour des gens qui pensent ...

Et je vais rencontrer mercredi prochain M-C Treilhou, réalisatrice de films (en l'occurence couleur d'orchestre qui sera projeté ce mercredi). Sais tu quels ont été ses premiers métiers après une licence de philo : caissière puis ouvreuse de cinéma pornographique (véridique, marqué sur l'affiche publicitaire du cinéma faisant la rencontre avec elle ce mercredi). Je ne suis pas certain que ses connaissances de Kant lui aient été utiles pour ses premiers métiers ...

edp

Message par edp » 14 juin 2008 22:58

... supprimé car écrit deux fois par erreur ; cf ci-dessous
Dernière modification par edp le 14 juin 2008 23:38, modifié 1 fois.

edp

Message par edp » 14 juin 2008 23:38

Sparks a écrit : je te prescrirai bien une dose d'épistémologie de la paléontologie et deux doses de recul philosophique chaque matin...
Mais bon je suis pas un coach... Lol
OK, pour info j'ai eu ma maîtrise de philo avec mention Bien. Mais je vais suivre ton conseil, je vais me replonger un peu dedans, car d'une part c'est vieux, et je n'avais pas pu trop bosser (je faisais simultanément ma troisième année d'Ecole, plus le DEA de maths que j'ai bcp bossé car il fallait majorer pour avoir une bourse de thèse)... Et j'ai eu 18,3 de moyenne en terminale (bon d'accord 02 au bac donc je n'ai pas du comprendre ce que j'ai fait) ; puis le bac c'est très vieux...

C'est vrai que j'aimerais me replonger dans la philo, mais là je manque malheureusement de temps (je suis enseignant-chercheur en maths, je participe également à un projet de long terme en économie).

Cela dit, je commence à travailler (niveau recherche évidemment) sur l'épistémologie des sciences économiques, avec une philosophe et deux économistes. Cela me rapproche très légèrement (d'une branche ultra-spécialisée) de la philo.

Cela dit, je pense pouvoir écrire, peut-être à tort, que je ne suis pas un ignare total en la matière.

Jesus

Message par Jesus » 15 juin 2008 11:15

Là j'ai dû rater une étape, je ne comprends plus bien le débat... Nous parlions de l'ouverture des classes scientifiques (plus particulièrement en Taupe je crois), puis nous avons basculé sur le fait que les grands économistes sont des matheux (ce dont je ne doute pas, mais je ne conçois pas le rapport direct entre les deux), sur l'incapacité des philosophes à trouver du travail (même si finir réalisatrice n'est pas mal, et je pense que le fait d'avoir étudié la philo aide pour les arts, la preuve avec quelqu'un comme Valère Novarina), et maintenant sur le niveau en philosophie de edp...

Y'a-t-il quelqu'un pour m'éclairer ? Je suis un peu perdu là...

Leg

Message par Leg » 15 juin 2008 11:24

Jesus a écrit :Nous parlions de l'ouverture des classes scientifiques

Ouais, et je ne sais toujours pas ce que c'est qu'une ouverture de classes scientifiques si ce n'est ouvrir une porte d'une salle de classe. :) Quand les mots sont galvaudés, on arrive à mettre le concept "d'ouverture d'esprit" à des objets ou à des concepts.
Y'a-t-il quelqu'un pour m'éclairer ? Je suis un peu perdu là...
C'est là tout l'art de rebondir sur la dernière phrase, et ce, sans cesse : l'on arrive sur un débat qui est à 1000 lieux de celui initial. Ce qui fait que, bientôt, on aura un point Godwin si ça continue. :)

edp

Message par edp » 15 juin 2008 13:56

Jesus a écrit : Y'a-t-il quelqu'un pour m'éclairer ? Je suis un peu perdu là...
Désolé d'avoir fait dévier ... Mais cela était fait pour montrer que même en dehors de leurs domaines de prédilection, les taupins (pas les S, mais les taupins), en moyenne, n'assurent pas si mal...

J'en reviens donc à la question première. La culture générale dépend davantage de ton milieu social, c'est triste à dire mais c'est comme cela. J'avais fait une étude sociologique démontrant que quelqu'un issu du milieu ouvrier ou agricole avait beaucoup plus de chances de s'en sortir en sciences qu'en lettres. Je ne sais pas si cette étude demeure d'actualité, mais si c'est le cas, c'est dramatique : si les sciences peuvent se révéler facteur d'ascension sociale, il y a une quinzaine d'années les lettres servaient surtout à transmettre de génération en génération l'appartenance à une "élite" (intellectuelle ou financière).

Et j'avais trouvé que limiter la culture générale à la littérature ou à la philo c'est plus que réducteur.

A mon avis, la présence du français en prépa est faite pour que les gens ne perdent pas l'habitude de rédiger, et je pense que c'est une très bonne chose.

Il ne faut pas lui donner une importance démesurée (culture générale...) que de toutes façons peu de profs de français seraient incapables de te donner en dehors de leur domaine. Sur le romantisme par exemple (parce que moi c'est une période qui m'intéresse, j'ai effectivement lu Mme de Staël, Chateaubriand, Hugo essentiellement mais aussi d'autres auteurs) ; bien entendu là dessus tu es dépassé par ton prof de français (de première avec lequel j'ai étudié cette période) ; mais dès que j'ai vu qu'il était incapable de te parler de peinture, architecture, musique, que le nom même de C-M. von Weber lui était inconnu alors que ce dernier a été l'un des précurseurs dans la fusion de tous les arts par sa théorie du grand opéra, c'est hallucinant ! Et lire son ouvrage "Tonkuentslers Leben" est fortement intéressant, malgré l'aspect fouilli qui pourrait sembler en jaillir. La littérature est une part, certes importante, mais pas non la part majeure, du romantisme.

Jesus

Message par Jesus » 15 juin 2008 14:44

Je suis d'accord en partie avec ce que tu dis pour la culture: elle dépend du milieu sociologique. Néanmoins, la culture est question d'instruction autant que d'éducation, et ce n'est pas parce qu'on est fils d'ouvrier qu'on est condamné à n'aller jamais au musée. La culture reste un facteur d'ascension sociale, mais peut-être plus restreint que les sciences (car elle demande un "rattrapage" plus important pour les milieux "moins cultivés")

Après, il est vrai qu'il serait bon de définir "culture": quelles "matières" doit-elle inclure ? Littérature, philosophie, histoire, arts seulement ? Des connaissances du monde scientifique ? Economique ? Automobile ?

Quant à la présence du français, elle est faite pour que les gens continuent à écrire très probablement, mais cela n'empêche pas une ouverture vers la culture. Ceci dit, restreindre les profs de français à leur domaine est très réducteur: parmi les professeurs que je connais, la plupart sont très savants dans leur domaines et possèdent une culture impressionante dans les autres.

Qu'un professeur de français parfois soit incapable de parler peinture et ne connaisse pas Weber n'est à mon avis pas pertinent: c'est un cas isolé, et je ne suis pas sûr qu'il reflète le niveau de tous les enseignants de français, ou des matières littéraires en général.

Si nous revenons à "l'ouverture" des filières scientifiques, je ferai ce simple constat, dont la valeur est approximative puisque ce n'est qu'une expérience personnelle : dans mon lycée (ma prépa), ceux qui vont le plus à l'opéra, au musée et au théâtre sont des khâgneux (A/L et B/L), pas des taupins. Et c'était la même chose lors de mes années lycéennes.

Je ne sais pas s'il en va de même dans d'autres lycées, je me garde bien de faire des conclusions hâtives, mais pour ce que j'en ai vu, l'ouverture culturelle, ou du moins artistique puisque nous ne savons pas bien ce qu'est la culture, est plus importante chez les littéraires.

edp

Message par edp » 15 juin 2008 15:33

Jesus a écrit : Si nous revenons à "l'ouverture" des filières scientifiques, je ferai ce simple constat, dont la valeur est approximative puisque ce n'est qu'une expérience personnelle : dans mon lycée (ma prépa), ceux qui vont le plus à l'opéra, au musée et au théâtre sont des khâgneux (A/L et B/L), pas des taupins. Et c'était la même chose lors de mes années lycéennes.

Je ne sais pas s'il en va de même dans d'autres lycées, je me garde bien de faire des conclusions hâtives, mais pour ce que j'en ai vu, l'ouverture culturelle, ou du moins artistique puisque nous ne savons pas bien ce qu'est la culture, est plus importante chez les littéraires.
Là dessus, je te donne raison.

Mais aller au théâtre et à l'opéra, s'il est vrai que maintenant cela s'est démocratisé, ce n'était pas forcément facile d'accès lorsque tu viens d'un milieu ouvrier ; je me souviens notamment que pour m'acheter une calculatrice en seconde qui coûtait à l'époque environ 300 F (45 €) et qui m'a servi jusqu'en spé, mes parents avaient dû se sacrifier. Mon prof de maths leur avait expliqué que ce serait un investissement pour plusieurs années ... Alors si en plus je demandais une place à l'opéra (qui à l'époque, avant Bastille, était moins accessible) !!! Cela dit, je me suis beaucoup rattrapé dès que j'ai eu un métier, et ai pu subvenir à mes besoins et aider ma famille ... Enfin si dans ta famille et connaissances personne ne va dans ces lieux, c'est vrai que tu n'y penses naturellement pas.

Autre aspect si tu limites aux préparationnaires ; le but est d'intégrer un concours ; si effectivement aller au théâtre est un bon investissement pour les K y compris pour leur concours , ce n'est pas un investissement de court terme pour les taupins, qui ont davantage intérêt à travailler dans l'esprit du concours. Moi je ne vois pas à quel moment j'aurais pu, en tout cas en prépa, me payer le luxe d'une sortie "régulière" au théâtre, si ce n'est en sacrifiant l'activité sportive qui m'était essentielle pour tenir, ou en voyant encore moins mes amis.

Jesus

Message par Jesus » 15 juin 2008 16:18

Je suis d'accord que ce n'est pas évident d'aller à l'opéra ou au théâtre, mais les prix en effet se sont démocratisés dans certains théâtre publics. S'il est vrai que dans certaines familles on ne pense pas à y aller, je crois que cela fait partie du rôle des enseignants de montrer la voie à leurs élèves.

Pour ce qui est du fait d'aller au théâtre (ou au musée, ou à quoi que ce soit du genre), ce n'est pas dans un but pragmatique que j'y vais. Je m'en fiche pas mal de savoir si je pourrai utiliser au concours les oeuvres que j'ai vu dans tel ou tel musée, ou la pièce à laquelle j'ai assisté. Ce n'est pas un investissement, du moins la plupart du temps, mais bien une volonté de se cultiver. Peut-être est-ce là le problème des filières scientifiques (ou HEC etc.): on n'incite pas les élèves à se cultiver, et peut-être est-ce pour cela qu'ils cultivent le court-terme. Le temps d'une sortie au théâtre est un temps volé au sport ou aux amis si on le subit, mais rien n'empêche de sortir au théâtre avec des amis (ce que je fais dès que je peux). Il n'y a pas d'opposition antagoniste entre la culture et la vie, pas plus qu'entre un khâgneux qui se cultive et un taupin qui se cultive (ou un L et un S).

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