Sinon, une autre méthode :
On va d'abord montrer que :
$ \lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n |\cos n| $
$ = \lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n (\lim_N \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} \mathbf{1}_{[\frac{i-1}{N},\frac{i}{N}[}(|\cos n|)) $
$ = \lim_n \lim_N \sum_{k=1}^n \sum_{i=1}^N \frac{i}{nN} \mathbf{1}_{[\frac{i-1}{N},\frac{i}{N}[}(|\cos n|)) $
$ = \lim_N \lim_n \sum_{k=1}^n \sum_{i=1}^N \frac{i}{nN} \mathbf{1}_{[\frac{i-1}{N},\frac{i}{N}[}(|\cos n|)) $
$ = \lim_N \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} (\lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n \mathbf{1}_{[\frac{i-1}{N},\frac{i}{N}[}(|\cos n|)) $
$ = \lim_N \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} (\lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n $$ \mathbf{1}^{\pi}_{[-\arccos(\frac{i-1}{N}),-\arccos(\frac{i}{N})[ \bigcup ]\arccos(\frac{i}{N}),-\arccos(\frac{i-1}{N})]}(n)) $
Alors, qu'est-ce que j'ai démontré, qu'est-ce que je n'ai pas démontré ?..
Il faut que je montre que $ \lim_N \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} \mathbf{1}_{[\frac{i-1}{N},\frac{i}{N}[}(|\cos n|) = |\cos(n)| $, et même que la convergence est uniforme en $ n $, ça prouverait qu'on peut inverser les deux limites.
Et pour le reste, c'est juste de la réécriture...
Soit $ \alpha \in [0,1[ $, $ |\alpha - \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} \mathbf{1}_{[\frac{i-1}{N},\frac{i}{N}[}(\alpha)| \leq \frac{1}{N} $, ce qui assure la convergence uniforme.
En fait, on peut voir cette somme comme une fonction en escalier (qui tend vers l'identité) évaluée en $ \alpha $.
Et si on suppose acquis le fait que la suite des entiers est équirépartie modulo $ \pi $ (et ça tu as beau dire que c'est HP, je trouve la définition tellement naturelle qu'il ne m'a pas fallu d'attendre de l'avoir sous les yeux pour la connaître...), on a :
$ \lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n |\cos n| $
$ = \lim_N \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} (\lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n $$ \mathbf{1}^{\pi}_{[-\arccos(\frac{i-1}{N}),-\arccos(\frac{i}{N})[ \bigcup ]\arccos(\frac{i}{N}),-\arccos(\frac{i-1}{N})]}(n)) $
$ = \lim_N \sum_{i=1}^N \frac{i}{N} \frac{2(\arccos(\frac{i-1}{N}) - \arccos(\frac{i}{N}))}{\pi} $
$ = \frac{2}{\pi} \lim_N (\sum_{i=0}^{N-1} \frac{i+1}{N} \arccos(\frac{i}{N}) - \sum_{i=1}^{N-1} \frac{i}{N} \arccos(\frac{i}{N})) $
$ = \frac{2}{\pi} \lim_N (\sum_{i=0}^{N-1} \frac{1}{N} \arccos(\frac{i}{N}) + \frac{1}{N}) $
$ = \frac{2}{\pi} \int_0^1 \arccos(t)dt $
$ = \frac{2}{\pi} $.
Il reste juste à montrer que les entiers sont équirépartis modulo $ \pi $, ce qui constitue véritablement la seule partie un peu HP.
Mais je trouve cependant l'idée très naturelle, et pour cause on l'utilise souvent.
Il faut voir qu'on cherche à montrer que $ \lim_n \frac{1}{n} \sum_{k=1}^n \mathbf{1}^\pi_A(n) = \frac{1}{\pi} \int_{-\frac{\pi}{2}}^{\frac{\pi}{2}}\mathbf{1}^\pi_A(t)dt $, pour tout intervalle $ A \subset [-\frac{\pi}{2}, \frac{\pi}{2}] $.
Par linéarité, c'est la même chose que de le montrer pour des fonctions en escalier.
C'est en fait la même chose que de le montrer pour des fonctions continues, en effet on peut approcher uniformément les fonctions continues par des fonctions en escalier (cf. la preuve sur l'intégratio nau sens de Riemann ;p).
Et réciproquement, si c'est vrai pour les fonctions continues, c'est vrai pour les indicatrices, il suffit de construire lesdites fonctions continues

Ensuite, si c'est vrai pour les fonctions continues, ça l'est pour les $ t \mapsto e^{2imt} $ pour tout entier $ m $, et la réciproque est vraie par Weierstrass trigonométrique.
On montre finalement que c'est bien bien vrai pour les $ t \mapsto e^{2imt} $ pour tout entier $ m $, et ainsi donc que les entiers sont équirépartis modulo $ \pi $.
Comme je suis resté très allusif, je vous renvoie à un poly sympa dessus, ça s'appelle le critère de Weyl (je précise qu'on l'a fait en cours...) :
http://florian.bouguet.free.fr/doc/deve ... e_Weyl.pdf
Pour ceux à qui la méthode semble opaque, en fait cette méthode ne part que d'une intuition, la limite que l'on nous demande calculer ressemble à une espérance.
Et la deuxième forme que je donne ressemble à une méthode pour calculer une espérance, plutôt que de sommer en moyenne les valeurs prises par la fonction, je me demande quelle est la probabilité qu'elle prenne une valeur dans un petit intervalle, que je multiplie par la "valeur" de cet intervalle (comme il est petit ça pourrait être la borne inférieure ou supérieure selon votre goût).
En gros j'opère une moyenne pondérée, en pavant l'intervalle des valeurs de la fonction (ici $ |\cos| $), "à la façon de Riemann".
L'idée me semble assez claire, mais sans tableau pour vous expliquer physiquement, je risque d'avoir du mal à vous convaincre que cette méthode est intuitive ^^
En tout cas, c'est ce que j'aurais essayé à l'oral de l'X...
Lycée du Parc, Lyon.
2011-2012 HX4
2012-2013 MP*1
École Polytechnique, X2013.