Je vais répondre en vrac sur certains points (flemme de faire des citations de citations
) en essayant d'être le plus objectif possible, bien que vous aurez deviné que je suis plutôt satisfait de mon cursus à Phelma.
- Les cours à la fac en parallèle à Phelma
Il faut s'accrocher, je comprends la peine que Preskovitch ai eu à suivre deux formations complètes en parallèle. En 3A, il y a bien sur des doubles-diplômes M2R que l'on peut valider en même temps car les enseignements se recoupent largement (ça ne rajoute que ~6h).
Sinon, il est clair qu'il faut pouvoir sacrifier des cours pour suivre cette deuxième formation. Évidemment, la scolarité ne sera pas très contente de ce choix pour des raisons économiques/morales (je vous rappelle qu'un étudiant ingénieur coûte beaucoup plus cher aux impôts que les 600€ d'inscription). A cela s'ajoute la faculté de l'étudiant à valider des cours sans y assister. Selon les cas, les profs peuvent s'y opposer fermement, et ça me semble normal.
A mon avis, il me semble impossible de valider un diplôme de Phelma + un master quelconque en 3 ans. Ça peut se négocier avec une année (voir deux ?) de césure, mais seulement si on est bon en 2A.
- Le niveau des cours à Phelma et leur aspect théorique
Pour la 1A, il faut garder à l'esprit que cette année de tronc commun est une année de choix d'une future filière. Les enseignements de ces filières ont des rapports théorie/pratique très hétérogènes, alors il est évident que la 1A suive cette tendance.
Pour tous ceux qui se la balade en physique quantique en 1A, félicitations. C'est typiquement le profil des étudiants qui finissent en PNS, GEN, voir Nanotech car ils y sont à l'aise. Mais Phelma n'existe pas que pour ces filières, et il faut comprendre que le cours de 1A est loin d'être suffisant. C'est une INITIATION.
Cela vaut bien sur pour tous les cours de 1A.
Il y a aussi des TP/BE d'électronique. Ils sont là pour montrer aux étudiants s'ils ont envie de continuer vers cette voie, car dans la réalité : le boulot d'un ingénieur dans l'électronique est à 90% sur un logiciel de CAO (et heureusement, sinon on en serait pas là niveau microélec).
Evidemment, il faut savoir poser un problème sur feuille, résoudre les caractéristiques d'un circuit, etc.. Mais aujourd'hui, la complexité est telle que ces "cas d'école" sont loin de la réalité. Les logiciels de simulation/fitting disposent de solveurs, qui ont à disposition des modèles complexes des composants.
Le pari de Phelma (que je trouve bon) est d'initier les étudiants à des logiciels utilisés et connus pour qu'ils puissent se débrouiller en stage/1er emploi. En 1A, c'est du design de cartes électroniques. En 2A SEI (par exemple), c'est du design de circuit microélectronique. Mais ces enseignements très pratiques sont nécessaires en 1A pour savoir si cela plaît ou non.
En résumé : En 1A, il y a de tout, pour les 360 étudiants, qui vont se répartir dans la douzaine de filières. Le niveau peut décevoir si on est à l'aise, mais certains enseignements peuvent aussi être une bonne surprise.
- La pédagogie des enseignants à Phelma
Gros morceau. J'ai aussi, personnellement, eu affaire à des profs qui étaient une énigme. Comment peut-on être maître de conférences et hésiter à ce point en TD niveau licence ? Comment est ce que moi, petit 1A, je peux mieux expliquer que ce gars là ?
Il s'avère que seulement deux profs que j'ai eu correspondaient à cette description en 3 ans. En plus, il y avait 3 enseignants vacataires qui ne semblaient faire ça que pour valider leur doctorat ou gagner plus d'argent.
C'est malheureux, mais ces deux types d'enseignants sont présents partout. En allant plus loin, je me suis renseigné sur ces deux MCF, pour comprendre. Il s'avère que ce sont deux chercheurs renommés, qui produisent une recherche considérée comme qualitative. Ils ne sont juste pas doués pour enseigner.
Preskovitch est peut-être tombé sur un combo, c'est évidemment malheureux. A mon avis, ce sont plusieurs facteurs (niveau théorique de certains cours décevants, incapacité d'en suivre d'autres donc mauvaise connaissance de la réalité, présence de quelques profs douteux) qui se sont mélangés, puis dilués, pour finalement appliquer tous ces point négatifs à l'ensemble du cursus en 1A. Je peux bien sur me tromper.
- Orientation recherche de Phelma
On ne peut pas statuer sur l'orientation de Phelma vers la recherche en 1A. Je suis bien placé pour le savoir, l'école dispose des partenariats et infrastructures nécessaires pour se préparer à poursuivre en doctorat.
J'ai poursuivi dans une filière nettement orientée vers l'industrie, donc nous n'étions que 3/40 à vouloir aller en doctorat, que nous avons eu. La proportion est bien supérieure dans les filières plus proches de la physique des semi-conducteurs/nucléaire par exemple (plus de 75%).
Évidemment que "la recherche ça rapporte pas assez à l'école". C'est pas fait pour, ça rapporte à la société, aux entreprises qui peuvent se baser dessus. Dans le même genre, on pourrait dire "les étudiants ça rapporte pas assez à l'école" : ce n'est pas fait pour.
C'est très bien de s'intéresser à la recherche dès la 1A, mais ce n'est pas le moment de commencer un double-diplôme à la fac, chaque chose en son temps. Il faut faire mûrir le projet professionnel, et être cohérent dans ses choix. Si un étudiant veux faire une thèse dans la continuité de sa formation d'ingénieur, il y a les M2R en parallèle prévus pour. Si un étudiant veux faire une thèse dans un domaine différent que ceux proposés à Phelma, il s'est trompé d'école.
Dans cette optique, c'est une perte de temps de commencer une licence quelconque en parallèle de la 1A dans l'optique d'un doctorat. Si c'est pour la culture, pourquoi pas. Si c'est pour poursuivre dans le master lié à la licence, puis un doctorat lié à ce master quelconque, pourquoi une école d'ingé dès le départ ?
Bref, il est bien sur possible et répandu (par comparaison avec les autres écoles d'ingé) de continuer en doctorat après Phelma, si le doctorat correspond à la formation. Par contre, personne ne prend les étudiants par la main pour aller faire les démarches, et beaucoup de profs (à raison) ont peur des débouchés dans le secteur académique.
C'est pour ça que je pense qu'un 1A n'a pas le recul nécessaire pour construire son projet et prendre l'initiative.