[Désolé pour le hors sujet]
Sur le fond, je suis complètement d'accord avec piroud, mettre le nom d'un établissement connu sur votre CV ne vous rendra pas plus intelligent, et celui-ci ne devrait -- en théorie -- pas être un critère de décision lors d'un recrutement. Seules les compétences (techniques ou non) comptent. Mais dans les faits, en particulier lorsque l'on se restreint au cas français (quoiqu'on pourrait critiquer le système américain également), le prestige des établissements fréquentés peut s'avérer déterminant.
Je pense que dans certains cas, sélectionner sur le diplôme est un bon moyen de recruter de bons candidats assez rapidement (c'est juste une hypothèse) : ça peut être assez long (et cher) d'évaluer un ensemble de candidats rigoureusement, et du moment que les pré-requis sont vérifiés, autant prendre celui avec le meilleur diplôme. Pour parler en termes d'optimisation, si on veut minimiser les erreurs de recrutement, choisir sur le diplôme fournirait un minimum local pas trop mauvais.
Dans d'autres cas (intersection non nulle), je pense que c'est clairement de l'élitisme (ou peut-être le réseau, comme mentionné par piroud). L'un des exemples les plus fragrants est sans doute celui des X, avec un système qui les favorise explicitement (e.g. accès à des bourses de thèse pour aller dans un labo français, accès à la fonction publique beaucoup plus simple), ou des recruteurs (e.g. ancien X) qui ne considèrent pas d'autres candidats. On pourrait aussi dire qu'il y a des équipes remplies d'anciens Ponts, centraliens ou autres, montrant l'importance du réseau, mais l'élistime reste là.
Autre exemple "drôle", au moment de choisir ma thèse, entre des offres dans certaines des "meilleures universités au monde" ("top 5") et une offre dans une université beaucoup moins connue mais qui m'apporterait plus de compétences utiles, on m'a littéralement dit que si je voulais faire de la finance plus tard, il fallait que j'aille dans l'université la plus connue, absurde (encore plus pour une thèse !).
qntoi a écrit :
Le prestige ou la notoriété de l'école est très utile dans certaines fonctions pour lesquelles la crédibilité intellectuelle est importante, par exemple la R&D.
[...]
Par contre si tu te destines à des fonctions non techniques, comme le commerce ou le management, et à des entreprises de petites tailles, ce sont plus tes qualités humaines et entrepreneuriales qui te permettront de réussir.
Je trouve que c'est plutôt l'inverse : c'est en R&D où les compétences sont les plus importantes, et dans le conseil/finance que le prestige de l'école joue beaucoup (cf ce que je dis plus haut).
qntoi a écrit :
Je travaille pour une multinationale française très technologique et je peux vous dire qu'être diplomé d'une école reconnue y est très utile, mais pas indispensable.
Je ne sais pas si j'ai envie de critiquer la mentalité des multinationales françaises (ou certaines d'entre elles pour éviter de généraliser à tort) ou l'adjectif "très technologique", je vais plutôt passer mon tour ici.
piroud a écrit :
Et si l'ecole faite a 20 ans determine route la carriere, ca, c'est plutot decourageant pour des milliers d'eleves
J'ai l'impression qu'à l'époque, ça fonctionnait assez comme ça. Les personnes ayant fait leurs études il y a 30/40 ans étant pour certaines encore en fonction, cette mentalité est encore présente aujourd'hui, même si j'espère qu'elle disparaîtra à terme. Je trouve toujours ça gênant quand une personne en fin de carrière aborde le sujet de l'école très tôt dans une conversation, avec ensuite l'impression d'être jugé dans la seconde qui suit.