Bonjour,
Si je peux apporter ma pierre à l'édifice en tant qu'étudiant qui vient de finir sa licence 2 qui vise un top10 et notamment SupAéro à l'issue de sa licence 3.
Il faut déjà comprendre qu'en licence, on t'impose d'avoir obtenu ta licence en 3 ans. Déjà cela élimine 85% des étudiants car seulement 15% le font en 3 ans. Ensuite, sur les 15% restant, peut-être 1 élève sur 3 se destine à passer les concours et encore ... Dans ma promo nous sommes 3 à vouloir une école d'ingé top10 sur 80 élèves. (En L3 cela fera 3 sur 50).
Maintenant, le rythme n'est pas pareil. J'ai entendu le rythme de certains étudiants qui ont intégré l'X et cela m'a fait peur. Certains parlaient de 18h par jour de travail ? Comment est-ce humainement possible ? Comment ne faites-vous pas de burn out ? énorme respect à vous.
A contrario, notre parcours se fait en 3 ans et non 2 (sauf ceux qui font une 5/2 mais cela ne représente "que" 20% de ceux qui intègrent l'X par exemple et vous êtes des fous furieux encore une fois respect). Et 3 années où tu n'as PAS DU TOUT la même ambiance de travail. Dans ma promo, si on prend le classement, je majore avec plus de 18,5 de moyenne générale à l'année (rien à voir avec vos moyennes héhé), et le 10è sur 80 tourne à 14.5. Donc si cela peut vous donner un ordre d'idée, pour être dans le top 10% d'une promo, il faut quand même taffer, c'est loin d'être donné comme on peut l'entendre parfois. Car 14.5 en FAC, c'est pas du tout la fleur au fusil qu'on l'a. Alors oui ce n'est pas DU TOUT le même rythme. Avec mon trio de potes, on vise le top10 et on travaille selon les semaines entre 50 et 70h par semaine, vacances comprises, week-end compris (heures de cours comprises). Ce qui semble dérisoire par rapport au rythme de beaucoup d'entre vous j'en ai bien conscience. Mais pourtant, il ne faut pas croire, l'ambiance n'a rien à voir avec la prépa. Si tu ne décides pas de mettre ton réveil à 7h30 pour aller réviser 2h avant ton cours de je ne sais quoi, personne ne va te l'imposer. On se responsabilise beaucoup plus et seuls les ultra déterminés y arrivent. J'ai plusieurs camarades qui aimeraient les grandes écoles mais qui ne s'en donnent malheureusement pas les moyens alors qu'en bossant plus ils auraient d'excellentes moyennes. C'est vraiment un combat du quotidien et une discipline à s'imposer.
D'ailleurs pour donner un ordre d'idée après en avoir discuté avec les enseignants, pour intégrer une école top10 il faut tourner à 15.5/16 minimum en L3 (sauf un qui a réussi a 14.5 mais qui avait un charisme fou et qui m'a beaucoup inspiré
). Et 15.5/16 en L3, on sera max 5 sur les 50 à l'avoir (je croise les doigts). Donc le top 10% pour ma FAC est un chiffre assez représentatif, mais on oublie qu'en L1 on commence à 300 ... on est plutôt sur du top 2% dans la réalité.
Maintenant il faut bien avoir conscience d'autre chose. La façon dont nous travaillons en FAC n'a vraiment rien à voir. Nous faisons beaucoup moins d'exercices. Tant mieux ou tant pis là n'est pas la question, c'est plus une approche complètement différente de l'enseignement. Nos profs nous préparent des exams où en connaissant ton cours et en ayant vraiment bien révisé, globalement tu assures un 14/15 minimum. Mais les points qu'il reste c'est bien souvent (pas toujours) du talent/de l'instinct et le fait d'avoir vraiment compris le cours à 100% dans les moindres détails. Souvent, il faut repartir d'une démonstration et la modifier en fonction de l'exercice (chose que je trouve vraiment difficile).
Maintenant en concours universitaire, il y a environ 200 places (grosso modo) pour les universitaires. Mais 200 places pour TOUS les universitaires ==> Maths/Méca/Physique/Physique-Chimie etc ... Donc au niveau de la France, cela fait quand même du monde et être dans ce top200 est très loin d'être chose facile.
Mais globalement et en toute franchise, je pense qu'intégrer un top10 par prépa est plus difficile que par voie universitaire. Alors certes, ce n'est pas 100x plus dur, mais quand on voit les brutasses que sont certains et les rythmes de travail sur 2 ans ... C'est assez effrayant.
Alors maintenant on pourrait parler du fait que ceux de prépas/université qui intègrent le top10 viennent à 70% des universités/prépas parisiennes ... Et là on soulèverait à mon sens, un déséquilibre bien plus important en comparant Paris/province que de comparer Prépa/université
. Car au final qui dit parcours différent, dit qu'on a des choses différentes à apporter et qu'au final une fois en école on peut se pousser vers le haut avec des visions du monde différentes
.
Paix sur vous