Je n'ai pas l'habitude de poster ici, mais j'aimerai ajouter deux/trois petites choses. (PS : désolé, c'est un peu (edit: beaucoup!) plus long que prévu.)
Tout d'abord, je ne peux qu'approuver les précédents messages d'une manière générale.
J'avoue avoir été un peu surpris par certaines réponses insistant pour qu'elle aille au bout de son année. Je peux comprendre que certains pensent que c'est la meilleure option (et dans certains cas, ça l'est), mais en début de sup mon avis serait plutôt de changer de cursus plutôt que de se lancer dans deux ans de torture psychologique.
Il convient tout de même de faire la différence entre ne pas être premier et être souvent / tout le temps dernier.
Si on "tombe" à un DS et qu'on se "relève", tout va bien. Mais si on tombe à chaque fois et qu'on n'arrive pas à se relever, ce n'est peut-être pas pertinent de persévérer dans l'échec.
(Cela dit je suis d'accord avec le reste du message.)
C'est tout à votre honneur, et je ne peux que vous encourager dans ce sens (car c'est vrai, votre fille n'est pas arrivée là par hasard). Même si (là encore, d'expérience), ça ne combattra jamais le sentiment d'impuissance ressenti quand 5 minutes plus tard vous vous asseillez devant votre cours / DM et que vous vous rappelez que vous n'y comprenez rien.Mum_Lisa a écrit : ↑05 nov. 2022 17:52Merci Igo, ça me fait plaisir de vous lire car c'est exactement ce que je lui ai dit ce matin. Et je croise les doigts pour qu'elle garde le moral au moins jusqu'à demain avec ces paroles.
[...] Travailler avec les autres élèves aussi l'aiderait mais elle ne veut pas montrer ses faiblesses...
Quant au fait de ne pas vouloir travailler avec d'autres élèves pour ne pas montrer ses faiblesses: Plus généralement, on va avoir tendance à s'isoler en pensant pouvoir rattraper seul son retard. Que ce soit pour cacher ses lacunes, ou parce que "j'ai pas le temps faut que je bosse", ça peut vite devenir assez destructeur et vous avez raison de vous en inquiéter. Malheureusement je n'ai pas de conseil à donner. Là où j'étais il y avait beaucoup d'entraide, mais dans une prépa top 10 c'est peut-être différent.
Je me permet de remettre en évidence ça :
À ne pas prendre à la légère. Personnellement je m'en suis bien remis mais ce n'est pas toujours le cas.Spike97 a écrit : ↑05 nov. 2022 17:16Le hic c'est que je traîne encore des séquelles psychologiques de ces années en prépa (surtout la première qui était dure, car après j'étais en classe non étoile, c'était plus accessible). Donc j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux perdre un an et préserver sa santé mentale de futures séquelles éventuelles.
Bon, voilà pour l'état des lieux. Maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
Beaucoup ont suggéré d'aller voir un psychologue. Comme votre fille, j'y étais réticent lorsque mes parents ont commencé à me le suggérer. Si votre médecin généraliste a une bonne fibre sociale, c'est aussi une option. Ça prend moins de temps et c'est plus facile à accepter. Aussi, la suggestion d'aller voir un psy aura peut-être plus d'impact venant de lui que de vous.
Personnellement j'ai fait quelques séances, mais cela ne m'a pas aidé. En partie parce que je refusais d'admettre que je n'aimais plus ce que je faisais. J'ai arrêté lorsque j'ai à nouveau eu un projet et une vision d'avenir, et que mon état s'est amélioré.
En terme de dialogue, Igo (et p-ê d'autres) a suggéré de parler aux profs. Bien que mes parents n'aient jamais parlé avec mes profs (je ne voulais pas trop...), j'ai eu l'occasion de discuter de la situation avec plusieurs d'entre eux. Ce que j'en retiens :
- la plupart sont bienveillants, mais ne semblent pas comprendre qu'il est impossible de commander la motivation. Ils donnent souvent de bons conseils, mais ne vous aideront pas à saisir l'origine du problème (peut-être n'ont-ils pas connu de telles situations d'échec)
- quelques uns, en pensant bien faire (du moins, j'espère), vont vous (vous = élève) dire une fois gentiment mais fermement qu'il faut que vous trouviez une solution, puis vont vous mettre de plus en plus de pression pour vous faire réagir, ce qui est évidemment contre-productif.
- certains, rares, comprendront le fond du problème et trouveront les bons mots pour vous aider à avancer.
Bien sûr, je vous encourage tout de même à dialoguer avec les profs.
La véritable solution - qui, heureusement, semble faire consensus - est qu'il faut que votre fille prenne un peu de temps pour réfléchir à ce qu'elle veut vraiment faire, puis analyser les différentes voies qui peuvent lui permettre d'atteindre ses rêves. Le prépa en est une, mais c'est certainement loin d'être la seule.
Pour faire le parallèle avec mon cas (c'était en spé), j'ai commencé à aller mieux quand la période de révision a commencé, juste avant les concours. La pression constante des colles/DM/DS s'arrêtant, après une semaine de révision j'ai enfin eu le courage (et la tranquilité d'esprit) de me poser et de chercher ce que j'allais faire (car clairement, les concours, c'était mort). De même, ce n'est que lorsque votre fille aura un projet, un objectif, qu'elle saura trouver les moyens de le concrétiser. Je sais que c'est difficile, mais faites-lui comprendre qu'elle peut bien prendre quelques heures pour réfléchir à son avenir, à comment se sortir de cette situation ; et au pire, au lieu d'avoir 1 au prochain DS elle aura 0,5, c'est pas la mort.
Et pour finir, je plussoie le message de father juste au-dessus. Je n'y connais pas grand chose en écoles hors prépa, mais l'UTC c'est quand même connu, et en tout cas le raisonnement et la démarche sont bons.
Désolé si certains points sont peu clairs ou redondants avec les précédents messages.
Beaucoup de courage à votre fille et à vous.
L.