Puisque le sujet concerne le discours du Président du 2 juin, autant mettre le passage dont tout le monde parle plus ou moins consciemment :
La seconde étape concernera donc le lycée d’enseignement général et technologique. Je prends mes
responsabilités, la situation actuelle n’est plus tenable. Tous ceux qui sont passionnés par le lycée le
savent bien, même si l’on n’ose pas le dire. C’est le rôle du chef de l’Etat de le dire. Le système des
filières, pas dominé, écrasé, par la section scientifique, est totalement déséquilibré, et ne remplit
pleinement aucun, je dis bien aucun, des objectifs recherchés. Ce n’est pas le moindre des paradoxes
que la voie scientifique, joue un rôle purement sélectif et forme un nombre insuffisant de véritables
scientifiques. Formidable ! En dehors de la voie scientifique pas d’avenir pour nos élèves, nos lycéens,
mais à la sortie, pas assez de scientifiques. Je mets au défi quiconque de démontrer que cette analyse
n’est pas profondément juste.
Il nous faut, ensemble, imaginer un lycée beaucoup plus souple, qui va dépasser les impasses du
cloisonnement trop rigide en filière. Ce serait donc un lycée où la seule règle serait la diversité des
voies proposées. Chacun y pourrait, selon ses goûts, ses compétences, et sans référence à une norme
préétablie surtout, construire un parcours cohérent, au fond un parcours qui lui ressemble. Cette liberté
plus grande donnée au lycéen le préparerait mieux à l’enseignement supérieur.
Il me paraît en outre absolument indispensable de repenser l’équilibre entre cours magistraux et travail
personnel. Je veux dénoncer la surcharge des emplois du temps, où s’empilent les options. Alors c’est
vrai, cela n’arrange pas la santé de nos finances publiques. Mais ce serait un moindre mal si cela
profitait aux élèves. Mais tel n’est évidemment pas le cas, chacun le reconnaît aujourd’hui. La
différenciation des parcours que j’appelle de mes vœux ne signifie pas une quelconque forme de
papillonnage. Elle vise au contraire une manière nouvelle, plus originale, plus individuelle, plus
progressive aussi, de se spécialiser. La classe de seconde, notamment, devant retrouver sa vocation à
orienter les élèves, au lieu de s’éparpiller comme c’est parfois le cas actuellement.
Sur cette réforme, je souhaite que nous avancions, je souhaite que la nouvelle seconde soit mise en
place dès la rentrée 2009 avec un objectif, c'est que le nouveau lycée soit transformé à horizon 2012.
cerise a écrit :Tortue a écrit :Ce que je suggèrerais, ce serait de créer un bac général
D'accord, à condition de conserver également des bacs plus "spécialisés" (littéraire, économique, et véritablement scientifique). Toi tu aurais bien aimé qu'il existe un bac vraiment généraliste. Moi j'aurais bien aimé qu'il existe un bac vraiment scientifique.
On est tous différents, on a tous des goûts différents, et c'est donc pour ça que, selon moi, il est préférable de diversifier le plus possible les filières proposées. Plutôt que de vouloir sans cesse les regrouper, de plus en plus tard.
On a commencé par faire le collège indifférencié... Bon, soit, ça c'était peut-être pas plus mal... Ensuite la seconde indifférenciée... Ça, je pense que c'était déjà une erreur... Et maintenant, cette réforme va vers une indifférenciation de tout le lycée... Bientôt, on va indifférencier les études supérieures ? Peut-être même qu'on finira par faire tous le même métier, ça serait plus simple non ?

Je crois que la partie que j'ai mise en gras résume tout.
Certains trouvent le Bac S trop scientifique, d'autres (dont toi et moi) pas assez. On a vu débouler dans ce topic (mais pas que dans ce topic) une multitudes de gens qui trouvent que ça serait bien de mettre telle ou telle matière (philo, SES) dans l'emploi du temps des lycéens plus tôt et pour tous. On pourrait tout aussi bien les vouloir (pour les moins littéraires/éco/les plus scientifiques) en option obligatoire...
En ce sens, l'idée d'un lycée "plus souple" avec "diversité des voies proposées" ne semble pas mauvaise. Mais il faudrait voir comment cela se fait. Et on peut concevoir mille applications de cette idée : pas de filières, mais un cursus bâti sur des majeures/mineures et cie avec un nombre précis (ou minimum ?) de coefficient à obtenir (+ quelques coeff optionnels ?) (avec matières obligatoires ?) ; multitude de filières ; autres conceptions...
Il faudrait voir non seulement l'aspect intéressant pour l'élève qui pourrait être motivé par des études qui lui conviennent, mais également l'aspect administratif + financier (!) de tout ça. Faire des classes ? beaucoup de groupes plus ou moins grands qui se mélangeraient ?
On pourrait voir arriver des matières dans les filières générales (si elles restent/s'il y en a encore) que les élèves ne découvrent complètement qu'à leur arrivée dans le supérieur (informatique, médecine, etc.). -> recrutement de prof ? besoin de faire des achats ?
Bref, on peut imaginer beaucoup de choses...