musichien a écrit :mon message était volontairement tranché, j'aime créer du remous
.
Bref, ça m'attriste un peu que, dès qu'on ose lancer quelques idées où figurent de grands mots ("moral", "humain"...) et des questions sans réponse, on se fasse aussitôt taxer d'idéaliste.
Pour les questions sans réponse, c'est quand même idéaliste dans le sens péjoratif et faux qui veut dire "râleur invétéré", puiqu'elle sont censées être des remises en question mais sans apporter de solution. Ce genre de questions sans réponse n'a aucun autre intérêt, je pense, que de montrer qu'on s'oppose, qu'on est un rebelle, et qu'on est seul, héroïque, contre le système, le méchant système. Ce n'est évidemment pas ce que tu voulais dire, mais en fait, inconsciemment, si cela n'avait pas été plus un jeu qu'autrechose, je pense que ce que je dis aurais été vrai.
En outre, les mots "moral" et "humain" ne sont certes pas forcément "idéalistes", mais légèrement, dans le même sens que précédemment, parce-que c'est toujours pareil: le système a tort, il va à l'encontre de valeurs qui touchent bien l'affect de "chacun", et bien entendu, on ne peut que sympathiser avec celui qui se bat héroïquement contre le système. Encore une fois, ce n'est pas forcément ce que tu voulais faire sentir inconsciemment. Malheureusement, ça manque de smileys
. De toutes façons, je déteste les mots "moral" et "humain", je trouve ça tellement hypocrite.
J'ai un peu la flemme mais je ne peux quand même pas laisser ça sans réponse.
Musichien a écrit :Pour les questions sans réponse, c'est quand même idéaliste dans le sens péjoratif et faux qui veut dire "râleur invétéré", puiqu'elle sont censées être des remises en question mais sans apporter de solution. Ce genre de questions sans réponse n'a aucun autre intérêt, je pense, que de montrer qu'on s'oppose, qu'on est un rebelle, et qu'on est seul, héroïque, contre le système, le méchant système. Ce n'est évidemment pas ce que tu voulais dire, mais en fait, inconsciemment, si cela n'avait pas été plus un jeu qu'autrechose, je pense que ce que je dis aurais été vrai.
Bon, déjà, ce que tu dis là est absurde. Poser des questions sans réponse, c'est râler pour toi? Alors, selon toi, tous les philosophes, tous les penseurs, tous les intellectuels ne sont que des grands râleurs, puisque la plupart des problèmes qu'ils posent sont insolubles... Et toi-même, ne te poses-tu jamais de questions existentielles, du type "Qui suis-je?"/"Pourquoi vivre?"/"Où vais-je?"/etc. ? Ces questions-là n'appellent à aucune réponse et sont pourtant de la première importance. Finalement, ce sont même les seules questions qui méritent d'être posées...
Et, même si mon message n'avait pas été un amusement, ce n'aurait en aucun cas eu la signification que tu lui prêtes. Poser des questions pour remettre en question ce qui semble établi, ce n'est pas se vouloir rebelle ou grand justicier, c'est simplement essayer d'éveiller l'attention, la réflexion. On raisonne très souvent d'après des a priori, des préjugés, des dogmes qui nous sont imposés par notre éducation, notre culture, ou tout simplement par des amalgames faciles ; et l'on vit avec ça, sans trop s'en rendre compte, jusqu'à ce qu'un jour, un événement ou une discussion mettent en lumière la fragilité des jugements fondés sur ces préjugés. C'est d'ailleurs un peu la démarche socrate, la maïeutique: aller demander au poète "qu'est-ce que la beauté?", au rhéteur et au juge "qu'est-ce que la justice?", etc. etc. Ces questions n'ont pas de réponse, mais, la réflexion à leur sujet est bénéfique. A l’inverse, refuser de se poser ces questions, c’est vivre en bête, en animal, en zombie. C’est vivre sans réfléchir, puisqu’on ne réfléchit vraiment que lorsqu’on effectue un retour sur soi, sur ses propres actes et opinions face à des problèmes profonds, ardus…
Et, concrètement, lorsque j'ai écrit ce fameux message, c'est parce que je voyais revenir dans tous les posts précédents que le salaire devait être attribué en fonction du niveau d'études et du travail fourni, ce qui, lorsque l'on y réfléchit attentivement, ne semble pas toujours logique, ni aisé à mettre en place ; c'est ce que je voulais faire sentir.
Musichien a écrit :En outre, les mots "moral" et "humain" ne sont certes pas forcément "idéalistes", mais légèrement, dans le même sens que précédemment, parce-que c'est toujours pareil: le système a tort, il va à l'encontre de valeurs qui touchent bien l'affect de "chacun", et bien entendu, on ne peut que sympathiser avec celui qui se bat héroïquement contre le système. Encore une fois, ce n'est pas forcément ce que tu voulais faire sentir inconsciemment. Malheureusement, ça manque de smileys
. De toutes façons, je déteste les mots "moral" et "humain", je trouve ça tellement hypocrite.
Là aussi, c'est une simplification un peu rapide. Je ne sais pas ce que tu as à me prêter sans cesse cet aveuglement naïf doublé d'une volonté farouche de me rebeller ; sache que ça ne me correspond pas vraiment. Je ne comprends pas du tout d’où tu sors ce discours sur le système et cette prétendue sympathie pour celui qui le combat en héros…
J’aurais donc du mal à te répondre à ce sujet.
Je n'accuse pas le système, ni rien d'autre, mais simplement j'établis un jugement au sujet de certaines personnes et de certaines professions, sur la base de certaines valeurs qui me semblent être importantes, et notamment celles qui relèvent de la morale (et j'aurais même mieux fait d'employer le terme d'éthique).
J’ai l’impression que ce mot de morale te rebute, et même que l’idée de toute valeur découlant d’autre chose que du pragmatisme pur et dur te répugne. Bref, tu tombes dans un relativisme sans appel. J’ai eu moi aussi ma période, où je me disais en gros : « rien n’est vrai, il suffit de s’adapter à la situation, la vérité n’est que la vérité du moment ou de l’individu, et si l’on cherche bien, aucune valeur ne peut être considérée comme absolue, universelle, supérieure ; l’homme est mesure de toute chose, toute le reste n’est qu’inventions et superstitions destinées à se rassurer et à préserver son propre intérêt, etc. etc. » Mais ce n’est qu’une position artificielle et abstraite (idéaliste dans un certain sens) ; tout le monde agit selon des valeurs qu’il considère comme transcendantes, et au-delà de ces considérations, refuser toute morale, toute éthique, c’est s’empêcher d’agir, de s’engager, et c’est se placer dans l’impossibilité d’estimer, de juger, de condamner. Si tu n’as pas d’éthique, comment peux-tu dire que tuer, par exemple, c’est mal… ? C’est également étouffer ses émotions, et ne cultiver qu’un esprit calculant, efficace, ignorant morale et sentiments (un peu comme un ordinateur quoi
). Si tu trouves les mots « moral » et « humain » hypocrites, dis-moi alors quels mots tu trouves francs et vrais ?
Je me relis, et je me dis que tout ça n’est pas forcément très clair, mais j’espère que t’auras à peu près compris ce que je voulais te dire.