Je poste assez peu sur ce forum mais je suis tombé un peu par hasard sur ce message et, si j'en partage l'essentiel (pour une fois qu'il y en a un qui ne se met pas des boules de pétanques dans le -pyge et qui arrive à parler franchement…), je ne peux que critiquer la naïveté dont l'auteur fait preuve en adulant l'ascension sociale. Un bon système, nécessairement, comportera une forte — prétendue — « reproduction sociale ». Pourquoi ? Tout simplement par reproduction biologique.hornet a écrit :Résultat, ces programmes ne font pas qu'abaisser le niveau. Ils détournent les gens réellement intelligents et issus de milieux culturellement bas d'une discipline qui pourrait être pour eux une véritable vocation et dans laquelle ils excelleraient bien plus qu'un fils de ne sachant dans le fond pas bien pourquoi il fait des maths (mais qui en fait tout de même, par inertie et pression culturelle).
Ironiquement, on s'enorgueillit de nos medailles fields et du niveau à l'entrée des ENS en s'abstinant bien de voir que la catégorie socio-culturelle dont sont issus ces gens là est une catégorie de privilégié. Presque exclusivement, d'ailleurs. J'invite les gens dans une ENS à faire un sondage au sein de leur promotion, et à remarquer qu'il y a bien plus de 2/3 de leurs camardes dont l'un au moins des deux parents est prof ou chercheur.
C'est encore un tabou qui me fait bien marrer dans notre société : qu'on dise que les gènes sont le principal facteur pouvant favoriser ou défavoriser des individus pour la pratique d'un sport à haut niveau, cela n'émeut personne ; qu'on dise que certaines maladies comme la trisomie 21 ou l'autisme ont des origines génétiques, cela ne choque pas plus ; mais qu'on vienne dire que l'intelligence est essentiellement d'origine génétique, et là, c'est le drame. Alors on proteste, on essaie de mettre en avant « l'éducation », on nourrit ses illusions et on fait tout pour masquer ce qu'on ne veut pas voir.
Pourtant, quiconque ayant déjà eu l'occasion d'observer des nouveaux nés le sait : chaque nourrisson est unique. Dès la naissance, les différences sont flagrantes : différences de caractères, différences de sexes, différences de couleurs de peau, différences de religions.
Non, la vérité, c'est qu'un bon système recrute très rapidement ses élites, en l'espace de deux ou trois générations, et que l'évolution fait le reste. Bien sûr certaines erreurs repartent de là d'où elles auraient dû venir, quand d'autres bonnes surprises viennent renouveler la classe dirigeante.
Le fait qu'une proportion non-négligeable d'élèves des grandes écoles ne soit pas née de parents cadres, ingénieurs ou enseignants/chercheurs prouve en effet qu'il y a un problème dans notre société. Sauf que celui-ci n'est pas dû à un manque d'ascension sociale, mais à un manque de déchéance sociale : la médiocrité dont font preuve nos politiques UMPS nous le prouve bien assez au quotidien. Les réseaux sont encore trop puissants, et les parents qui n'ont pas réussi à avoir des enfants dignes de leurs origines les protègent encore trop facilement. Après on s'étonne d'être au bord du gouffre en France.
Moi aussi je veux jouer #TrollAwards2014