Normale sup' ou rien

[Jay Olsen]

Personne n'a envisagé l'idée de discuter avec les professeurs d'une prépa pour avoir leur avis.

Or ce sont les seuls décisionnaires sur le passage en spé en fonction de l'investissement de l'élève.

Vous pensez vraiment qu'il y a 0% de chances pour qu'une négociation fonctionne, ou du moins permette d'arriver à un compromis gagnant ?

[exhx]

Bonjour,

Personne n'a envisagé l'idée de discuter avec les professeurs d'une prépa pour avoir leur avis.

Or ce sont les seuls décisionnaires sur le passage en spé en fonction de l'investissement de l'élève.

Vous pensez vraiment qu'il y a 0% de chances pour qu'une négociation fonctionne, ou du moins permette d'arriver à un compromis gagnant ?

Pour que la négociation soit possible il faut que l'élève ait fait ses preuves donc je vois mal un prof de prépa s'engager à la seule vue du dossier de terminale. Essayez aussi d'imaginer l'effet produit par une lettre de motivation pour entrer en MPSI dans laquelle l'élève confesserait son profond désintérêt pour la physique. Pour la même raison ce n'est pas une bonne idée de vouloir en discuter lors de portes ouvertes.

[siro]

Quand on veut négocier, il faut avoir quelque chose à offrir, c'est-à-dire être motivé et motivant. Et donc ne pas construire une image de soi basée sur ce qu'on aime pas (la physique, encore que celle du lycée n'a pas grand chose à voir avec la vraie physique, et pas plus avec celle de prépa) mais sur ce qu'on aime.

Dit autrement, mettez l'accent sur les points forts de votre enfant (littéraire, matheux), sur ses grandes qualités, et vous irez nettement plus loin qu'en parlant de ce qu'il n'aime pas.

[Zehir]

Bonjour,

Je vais essayer de faire un peu avancer cette discussion (qui stagne un peu j'ai l'impression) en apportant de nouvelles pistes, d'autres questions. J'ai fait une prépa avec l'idée en tête de faire de l'informatique après, et je connais plutôt bien les ENS en informatique. Je vais donc revenir un peu en arrière pour traiter du sujet principal et non d'une digression passagère.

Aucune envie de faire une école d'ingénieur, il ne veut faire que des mathématiques et de l'informatique, la physique et la chimie le saoulent prodigieusement (même si les résultats demeurent excellents).

Première remarque : le fait que la physique et la chimie saoulent votre fils n'implique pas qu'il en sera de même en prépa.
En effet, la physique de TS et la physique de prépa, c'est loin d'être pareil. En TS, c'est un agglomérat difforme de résultats de culture générale, sans calculs, sans théorie. En prépa, on utilise un peu plus de maths dedans, on voit les choses bien plus en profondeur, et c'est (pour une immense majorité d'élèves scientifiques) bien plus intéressant.

Bon, la chimie, ça reste pas bien palpitant, mais pour vous rassurer, une très large part des élèves de MPSI aborrent la chimie. De plus, il n'y en a vraiment pas beaucoup donc c'est pas trop grave.

Mais pour conclure cette remarque, je pense qu'un grand nombre d'élèves (j'en faisait partie) ne sont absolument pas convaincus de la pertinence de la physique-chimie au lycée. Il se peut cependant que la physique et la chimie de prépa ne lui plaisent pas non plus.

Le graal pour lui serait Normale Sup info, son objectif étant l'agrégation + doctorat

Ca me semble pertinent si ce qui l'intéresse est en effet les maths et l'info. Il ne faut cependant pas oublier que les ENS sont vraiment TRES difficiles à avoir. Il est tout à fait possible de faire prépa puis fac d'Orsay par exemple, si le but est d'être prof de maths.

Peut-il envisager une prépa où il négligerait totalement toutes les matières qui ne sont pas au concours d'entrée de NS ?

Voilà la question épineuse.
Si vous parlez du concours MPI (celui auxquelles les prépas préparent en général), il y a la physique donc on ne peut pas faire l'impasse. Si vous faites référence au concours info des ENS, il n'y a en effet que math et info qui importent. Un premier problème est donc de trouver une prépa qui prépare au concours info. A part LLG, ne n'en connais pas beaucoup.

Disons que cela n'est pas impossible (j'ai un ami qui s'en foutait royalement de la physique, et est arrivé à ULM en info) mais pas forcément souhaitable. D'abord, la physique EST au programme de prépa, donc ça me paraît un peu absurde d'aller en MPSI, mais en enlevant le P.

Sinon, la physique de prépa, c'est toujours bien pour avoir une culture générale moins superficielle qu'au lycée.

Enfin, on sait jamais, mais il n'est pas impossible de refaire de la physique plus tard. Je connais plusieurs personnes ayant fait une ENS en informatique et faisant actuellement de la physique en plus (du genre informatique quantique). Ça reste de l'informatique très théorique, avec des maths (forcément, avec de la physique quantique), mais on a besoin des bases de prépa en physique pour pouvoir en faire.


D'un point de vue général, je connais peu de personnes qui avaient une idée claire de ce qu'ils voulaient faire 10 ans en avance. C'est peut-être le cas ici, mais à moins d'avoir déjà fait le programme de prépa, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui restent encore à découvrir.

Je pense donc que la prépa se tente, et si la physique de prépa ne passe pas non plus, il est possible en effet de laisser un peu de côté la physique (sans l'abandonner complètement cependant) de sorte à se focaliser plus sur l'info et les maths.

[Jay Olsen]

Quand on veut négocier, il faut avoir quelque chose à offrir, c'est-à-dire être motivé et motivant. Et donc ne pas construire une image de soi basée sur ce qu'on aime pas (la physique, encore que celle du lycée n'a pas grand chose à voir avec la vraie physique, et pas plus avec celle de prépa) mais sur ce qu'on aime.

Dit autrement, mettez l'accent sur les points forts de votre enfant (littéraire, matheux), sur ses grandes qualités, et vous irez nettement plus loin qu'en parlant de ce qu'il n'aime pas.

Dans l'idée que je me fais de la situation, dans la négociation on discuterait surtout de choses comme :
- Va-t-il ignorer totalement la physique et la SI tout de suite/après avoir fait ses preuves en maths/après avoir vu un pan significatif lui permettant de confirmer qu'il veut bien faire des maths/ce pan significatif pouvant s'étendre à toute la sup
- Ou bien va-t-il devoir faire le minimum en physique/SI ?
- Ou bien pourra-t-il suivre ces matières avec une approche différente ?
- Va-t-il suivre les cours de langues ? (pour moi il n'y a rien à négocier là dessus, la réponse doit être oui)

Ce qu'il aura à offrir :
- Un élève qui viendra, on l'espère, gonfler les stats d'admission à Ulm du Lycée.
Cet argument n'est pas fou, car les lycées rendent avant tout un service public, càd former les élèves pour leur permettre de réaliser leur plein potentiel. Un élève est généralement un bénéficiaire du système éducatif. Mais il offrirait tout de même d'autres avantages pour les autres élèves de la classe
- Il devrait être un élève moteur en cours de maths (contrepartie explicite : ne pas se vanter du fait qu'il apprécie ne pas faire de physique comme ses camarades)
- Dans la négociation, les profs pourraient tout à fait modifier légèrement la physique et la SI et lui proposer de creuser surtout les aspects mathématiques de ces matières (et avec la transformée de Laplace en SI il y a de quoi faire). Et pourquoi pas prendre quelques minutes pour qu'il présente son travail aux autres élèves.

[Volte]

Bonjour,

Je vais essayer de faire un peu avancer cette discussion (qui stagne un peu j'ai l'impression) en apportant de nouvelles pistes, d'autres questions. J'ai fait une prépa avec l'idée en tête de faire de l'informatique après, et je connais plutôt bien les ENS en informatique. Je vais donc revenir un peu en arrière pour traiter du sujet principal et non d'une digression passagère.

Aucune envie de faire une école d'ingénieur, il ne veut faire que des mathématiques et de l'informatique, la physique et la chimie le saoulent prodigieusement (même si les résultats demeurent excellents).

Première remarque : le fait que la physique et la chimie saoulent votre fils n'implique pas qu'il en sera de même en prépa.
En effet, la physique de TS et la physique de prépa, c'est loin d'être pareil. En TS, c'est un agglomérat difforme de résultats de culture générale, sans calculs, sans théorie. En prépa, on utilise un peu plus de maths dedans, on voit les choses bien plus en profondeur, et c'est (pour une immense majorité d'élèves scientifiques) bien plus intéressant.

Bon, la chimie, ça reste pas bien palpitant, mais pour vous rassurer, une très large part des élèves de MPSI aborrent la chimie. De plus, il n'y en a vraiment pas beaucoup donc c'est pas trop grave.

Mais pour conclure cette remarque, je pense qu'un grand nombre d'élèves (j'en faisait partie) ne sont absolument pas convaincus de la pertinence de la physique-chimie au lycée. Il se peut cependant que la physique et la chimie de prépa ne lui plaisent pas non plus.

Le graal pour lui serait Normale Sup info, son objectif étant l'agrégation + doctorat

Ca me semble pertinent si ce qui l'intéresse est en effet les maths et l'info. Il ne faut cependant pas oublier que les ENS sont vraiment TRES difficiles à avoir. Il est tout à fait possible de faire prépa puis fac d'Orsay par exemple, si le but est d'être prof de maths.

Peut-il envisager une prépa où il négligerait totalement toutes les matières qui ne sont pas au concours d'entrée de NS ?

Voilà la question épineuse.
Si vous parlez du concours MPI (celui auxquelles les prépas préparent en général), il y a la physique donc on ne peut pas faire l'impasse. Si vous faites référence au concours info des ENS, il n'y a en effet que math et info qui importent. Un premier problème est donc de trouver une prépa qui prépare au concours info. A part LLG, ne n'en connais pas beaucoup.

Disons que cela n'est pas impossible (j'ai un ami qui s'en foutait royalement de la physique, et est arrivé à ULM en info) mais pas forcément souhaitable. D'abord, la physique EST au programme de prépa, donc ça me paraît un peu absurde d'aller en MPSI, mais en enlevant le P.

Sinon, la physique de prépa, c'est toujours bien pour avoir une culture générale moins superficielle qu'au lycée.

Enfin, on sait jamais, mais il n'est pas impossible de refaire de la physique plus tard. Je connais plusieurs personnes ayant fait une ENS en informatique et faisant actuellement de la physique en plus (du genre informatique quantique). Ça reste de l'informatique très théorique, avec des maths (forcément, avec de la physique quantique), mais on a besoin des bases de prépa en physique pour pouvoir en faire.


D'un point de vue général, je connais peu de personnes qui avaient une idée claire de ce qu'ils voulaient faire 10 ans en avance. C'est peut-être le cas ici, mais à moins d'avoir déjà fait le programme de prépa, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui restent encore à découvrir.

Je pense donc que la prépa se tente, et si la physique de prépa ne passe pas non plus, il est possible en effet de laisser un peu de côté la physique (sans l'abandonner complètement cependant) de sorte à se focaliser plus sur l'info et les maths.

Merci beaucoup.
Il n'a jamais été question de rendre des copies blanches en physique, ou de ne strictement rien faire.
Il s'agit de donner la priorité absolue aux mathématiques et à l'informatique.
Mais je pense que je me suis mal exprimé quand je parle de "bacler" ou "balancer".
Ce qui est important, c'est que pour lui, il a un choix à faire entre la prépa, dont l'objectif unique serait une admission à une ENS, et une double licence.
La double licence rendra plus difficile (encore que) une admission via le 2eme concours à NS, mais assurera un bon diplome, et ne fermera pas les portes.
La prépa, elle, rendra de facto impossible l'obtention d'une double licence math-info, à moins de repartir de zéro, ce qui reste possible.

[siro]

La prépa, elle, rendra de facto impossible l'obtention d'une double licence math-info, à moins de repartir de zéro, ce qui reste possible.

Comme j'ai dû l'écrire 5 ou 6 fois (décidément je dois mal écrire), ce que vous dites est faux. Après une prépa, surtout brillante (mais même normale), on peut largement prétendre à une inscription directement en L3 maths/info (sans repasser par la case L1/L2) et avoir le diplôme à la fin. La prépa ne ferme pas de portes.
(Ou directement en magistère. Ou directement en L3 dans une ENS sur dossier.)

[Volte]

La prépa, elle, rendra de facto impossible l'obtention d'une double licence math-info, à moins de repartir de zéro, ce qui reste possible.

Comme j'ai dû l'écrire 5 ou 6 fois (décidément je dois mal écrire), ce que vous dites est faux. Après une prépa, surtout brillante (mais même normale), on peut largement prétendre à une inscription directement en L3 maths/info (sans repasser par la case L1/L2) et avoir le diplôme à la fin. La prépa ne ferme pas de portes.
(Ou directement en magistère. Ou directement en L3 dans une ENS sur dossier.)

Pourtant le responsable de la double licence m'a dit que c'était impossible, leurs effectifs sont fixes (36 étudiants), il il m'a affirmé que si l'étudiant sorti de prépa ecrasait tout en maths, c'était très loin d'être le cas en informatique et qu'il aurait du mal en L3.

[Andarion]

La prépa, elle, rendra de facto impossible l'obtention d'une double licence math-info, à moins de repartir de zéro, ce qui reste possible.

Comme j'ai dû l'écrire 5 ou 6 fois (décidément je dois mal écrire), ce que vous dites est faux. Après une prépa, surtout brillante (mais même normale), on peut largement prétendre à une inscription directement en L3 maths/info (sans repasser par la case L1/L2) et avoir le diplôme à la fin. La prépa ne ferme pas de portes.
(Ou directement en magistère. Ou directement en L3 dans une ENS sur dossier.)

Pourtant le responsable de la double licence m'a dit que c'était impossible, leurs effectifs sont fixes (36 étudiants), il il m'a affirmé que si l'étudiant sorti de prépa ecrasait tout en maths, c'était très loin d'être le cas en informatique et qu'il aurait du mal en L3.

En ce qui concerne le passage "c'était très loin d'être le cas en informatique", je pense que ça dépend largement de l'étudiant en question. Un élève de prépa (option info évidemment) ayant un très bon niveau en informatique devrait être capable de rivaliser avec - ou de dépasser - les élèves de la double licence.

[Volte]

Comme j'ai dû l'écrire 5 ou 6 fois (décidément je dois mal écrire), ce que vous dites est faux. Après une prépa, surtout brillante (mais même normale), on peut largement prétendre à une inscription directement en L3 maths/info (sans repasser par la case L1/L2) et avoir le diplôme à la fin. La prépa ne ferme pas de portes.
(Ou directement en magistère. Ou directement en L3 dans une ENS sur dossier.)

Pourtant le responsable de la double licence m'a dit que c'était impossible, leurs effectifs sont fixes (36 étudiants), il il m'a affirmé que si l'étudiant sorti de prépa ecrasait tout en maths, c'était très loin d'être le cas en informatique et qu'il aurait du mal en L3.

En ce qui concerne le passage "c'était très loin d'être le cas en informatique", je pense que ça dépend largement de l'étudiant en question. Un élève de prépa (option info évidemment) ayant un très bon niveau en informatique devrait être capable de rivaliser avec - ou de dépasser - les élèves de la double licence.

Vous partez du postulat que les unviversités ouvrent grand les portes de leurs filières sélectives aux étudiants de prépa.
Pardon, mais ce n'est pas toujours le cas, ce n'est pas un dû.