Re: Bachelor de X gratifié de licence: une 1re!
Publié : 04 sept. 2018 22:41
Un Reportage intéressant et récent d'Arte en lien avec le sujet ---> https://www.youtube.com/watch?v=Hpi9okVEaF4
Résumé :
Etudiants, l'avenir à crédit
Sous l'effet de la compétition internationale, les universités se transforment en de gigantesques entreprises. Une enquête aussi éclairante qu'inquiétante sur un phénomène émergent en Europe.
Compétitivité, marketing ou retour sur investissement sont des termes qui circulent désormais dans les couloirs feutrés des grandes universités. De Shanghai à New York en passant par Paris et Berlin, la transmission des connaissances devient une marchandise, dans le sillage de "l'économie du savoir", une doctrine érigée à la fin des années 1990 par les instances financières internationales – OCDE et Banque mondiale en tête. L'enseignement supérieur, reconnu comme un moteur de productivité et de croissance économique, doit se mettre au service du développement des pays. Victimes de ce nouveau système, les étudiants sont contraints d’investir pour apprendre. Ils s'acquittent de frais d'inscription de plus en plus élevés, et s'appauvrissent avant même d'entrer dans la vie active. Aux États-Unis, la dette étudiante a dépassé le coût du logement et de la santé, menaçant l'économie nationale. Les jeunes Européens suivront-ils la même voie ?Si certains pays d'Europe du Nord résistent à cette commercialisation du savoir, considérant l'éducation comme un acquis social, d'autres s'inspirent de plus en plus du modèle anglo-saxon. En France, les établissements les plus prestigieux, comme Sciences-Po et Paris-Dauphine, se sont déjà engagés sur le chemin du payant.
À bout de souffle
Étayé par des chiffres effarants, ce documentaire fouillé dresse un état des lieux de la mutation des universités du monde entier. Des États-Unis jusqu'à la Chine, nouvel eldorado de l'enseignement supérieur mondial, le réalisateur pointe les dérives de la marchandisation du savoir en partant à la rencontre d'étudiants étouffés par leurs crédits et terrifiés par l'avenir.
Un article en lien avec ce reportage --> https://www.telerama.fr/television/etud ... 157750.php
Je cite :
"Il s'agit désormais de recruter les étudiants les plus fortunés, mais aussi les plus doués, aptes à faire briller l'établissement à coups de publications et à le faire grimper dans les classements, pour majorer encore le ticket d'entrée. Et plus grand monde ne fronce les sourcils lorsque l'enthousiaste président de l'université Paris-Saclay — dix-huit établissements d'enseignement supérieur (Polytechnique, HEC, Ecole normale supérieure...) et de recherche (Inra, CNRS...) regroupés en Ile-de-France — tient ce langage : « Il faut inventer un modèle qui nous permette de challenger les universités de Tokyo, de Berkeley, de Copenhague. [...] Nous devons mieux faire connaître notre marque. »
Bien sûr, il y a des résistances. Attachés à la gratuité, l'Allemagne, la Suède, le Danemark continuent mordicus de promouvoir une université au service de l'étudiant, et non de l'économie. Qui forme des hommes et des femmes capables de (re)penser notre monde pour l'améliorer, et non d'en être les rouages. La France, elle, n'a pas encore franchement basculé du côté anglo-saxon, assure Jean-Robert Viallet, mais ça ne saurait tarder. « Nous pensons être protégés parce que la fac est gratuite. Mais voyez Sciences Po et l'université Paris-Dauphine, ils imposent déjà des frais d'inscription. J'ai peu d'espoir que la France tienne longtemps le coup... »"
Résumé :
Etudiants, l'avenir à crédit
Sous l'effet de la compétition internationale, les universités se transforment en de gigantesques entreprises. Une enquête aussi éclairante qu'inquiétante sur un phénomène émergent en Europe.
Compétitivité, marketing ou retour sur investissement sont des termes qui circulent désormais dans les couloirs feutrés des grandes universités. De Shanghai à New York en passant par Paris et Berlin, la transmission des connaissances devient une marchandise, dans le sillage de "l'économie du savoir", une doctrine érigée à la fin des années 1990 par les instances financières internationales – OCDE et Banque mondiale en tête. L'enseignement supérieur, reconnu comme un moteur de productivité et de croissance économique, doit se mettre au service du développement des pays. Victimes de ce nouveau système, les étudiants sont contraints d’investir pour apprendre. Ils s'acquittent de frais d'inscription de plus en plus élevés, et s'appauvrissent avant même d'entrer dans la vie active. Aux États-Unis, la dette étudiante a dépassé le coût du logement et de la santé, menaçant l'économie nationale. Les jeunes Européens suivront-ils la même voie ?Si certains pays d'Europe du Nord résistent à cette commercialisation du savoir, considérant l'éducation comme un acquis social, d'autres s'inspirent de plus en plus du modèle anglo-saxon. En France, les établissements les plus prestigieux, comme Sciences-Po et Paris-Dauphine, se sont déjà engagés sur le chemin du payant.
À bout de souffle
Étayé par des chiffres effarants, ce documentaire fouillé dresse un état des lieux de la mutation des universités du monde entier. Des États-Unis jusqu'à la Chine, nouvel eldorado de l'enseignement supérieur mondial, le réalisateur pointe les dérives de la marchandisation du savoir en partant à la rencontre d'étudiants étouffés par leurs crédits et terrifiés par l'avenir.
Un article en lien avec ce reportage --> https://www.telerama.fr/television/etud ... 157750.php
Je cite :
"Il s'agit désormais de recruter les étudiants les plus fortunés, mais aussi les plus doués, aptes à faire briller l'établissement à coups de publications et à le faire grimper dans les classements, pour majorer encore le ticket d'entrée. Et plus grand monde ne fronce les sourcils lorsque l'enthousiaste président de l'université Paris-Saclay — dix-huit établissements d'enseignement supérieur (Polytechnique, HEC, Ecole normale supérieure...) et de recherche (Inra, CNRS...) regroupés en Ile-de-France — tient ce langage : « Il faut inventer un modèle qui nous permette de challenger les universités de Tokyo, de Berkeley, de Copenhague. [...] Nous devons mieux faire connaître notre marque. »
Bien sûr, il y a des résistances. Attachés à la gratuité, l'Allemagne, la Suède, le Danemark continuent mordicus de promouvoir une université au service de l'étudiant, et non de l'économie. Qui forme des hommes et des femmes capables de (re)penser notre monde pour l'améliorer, et non d'en être les rouages. La France, elle, n'a pas encore franchement basculé du côté anglo-saxon, assure Jean-Robert Viallet, mais ça ne saurait tarder. « Nous pensons être protégés parce que la fac est gratuite. Mais voyez Sciences Po et l'université Paris-Dauphine, ils imposent déjà des frais d'inscription. J'ai peu d'espoir que la France tienne longtemps le coup... »"