parentstressé a écrit : ↑08 déc. 2017 09:33
Deux façons de voir les choses:
Tu prends certains exemples (pas spécialement récent pour l'un: 35 ans...) et écris: regardez il y a pire ailleurs et donc pas besoin de changer ce qui existe chez nous et donc on ne fait rien...
(On pourrait dire aussi que comme nous ne sommes que vice-champion du monde des prélèvements, les Danois étant les premiers, continuons à taxer outrageusement et à dépenser sans nous réformer.)
Il y a une autre façon de raisonner : on prend quelque chose qui fonctionne mieux et qui fait ses preuves et on se dit que ce serait bien d'arriver à un résultat similaire ou d'essayer de progresser dans cette direction; exemple pour le contrôle aérien canadien à la fin de cet article:
https://www.challenges.fr/entreprise/tr ... ais_456602
L'idée (soutenue par Schröder il y a un temps) est pourtant simple: là où il n'est pas obligatoire ni nécessaire que l'état intervienne, laissons faire le secteur privé (quitte à borner (mais le moins possible) son action) qui le fera mieux et en coûtant globalement bien moins cher à la collectivité.
Le problème majeur de cette approche, c'est que pour le même travail (j'insiste, le même), si c'est réalisé par une entreprise privée c'est de la création de richesse, et si c'est réalisé par l'Etat c'est une charge de la collectivité. Dans ces situations-là, facile de trouver le privé plus pertinent
Je reste campé sur l'idée que tous les secteurs régaliens soient sous le contrôle de l'Etat. C'est plus lent, moins vif à changer, mais c'est aussi une force d'être résilient.
Pour l'ENM je pense qu'il faudrait repenser et faciliter l'accès à la magistrature (et ne pas passer systématiquement par le goulet d'étranglement qu'est actuellement l'ENM) ceci s'inscrivant dans le cadre d'une réforme du système juridique et du système judiciaire qu'il faudrait mener dans le cadre encore plus général d'une véritable réforme de l'état et des institutions.
Tu peux avoir la meilleure réforme du monde, c'est encore et toujours l'argent (pour embaucher collab, greffiers, juges, etc. et même et surtout dans les prisons) qui va être le nerf de la guerre. De la même façon, si on veut relancer l'Education Nationale sur de bons rails, y'a une méthode miracle : +50% de salaire pour tous les profs, histoire de leur redonner un semblant de statut social et redevenir attractif pour les profils brillants.
Et c'est vrai que l'ENS sert entre autres à fournir d'excellents profs de prépas, système des prépas plutôt unique et performant qu'il faudrait conserver.
Pour rester dans le sujet : les ENS recrutent sensiblement "trop" de normaliens fonctionnaires. Les postes en prépa restent rares, les postes en recherche encore plus. De facto, une majeure partie des élèves d'ENS n'iront pas dans leur débouché naturel (enseignement et recherche dans le post-bac), et vu la paupérisation de l'enseignement pré-bac seuls ceux avec une vraie vocation d'enseignant partent en lycée.
Du coup, l'Etat ne peut pas absorber le flux de normaliens qu'il forme parce qu'il ne met pas assez de moyens dans leurs carrières. (Et je dis pas ça pour me plaindre, c'est pas du tout mon objectif, mais c'est un fait : de la même façon, si on augmente les places de l'ENM, et je pense que plus de personnel de justice serait une bonne chose, il faut penser à l'impact financier sur toute la chaîne/carrière des magistrats formés en plus.)