Question d’un prof de terminale pour mes élèves

[Nico832a]

Inversion, en zone rurale, nous ne pouvons pas « choisir de camp », nous sommes dans l’incapacité de pouvoir passer le test.

Des lycées de zone rurale ne participent pas aux olympiades...
Lors du confinement, les élèves n’ont pas pu travailler correctement. Les profs et les élèves n’avaient pas une bonne connexion pour pouvoir suivre des cours en distanciel (mon fils était ravi, ma fille en prépa moins).

Le fait de rajouter un test accroît cette différence zone urbaine vs zone rurale.

[YS1]

Quiconque connaît un tant soit peu le fonctionnement des commissions de recrutement sait que l'injonction d'ignorer telle donnée du dossier se heurte au caractère invérifiable de son application pratique.

Non, non, c'est tout à fait possible de dire : on ne tient compte que de ce qui relève de l'enseignement scolaire, et d'en faire rapport. Et même de dire : telle option est trop rare, si on en tenait compte, ça créerait un biais en faveur des élèves venant des établissements qui la proposent. Ça s'appelle avoir une éthique et contribuer au service public de l'Éducation nationale dans a globalité et non à sa petite chapelle.

Par contre, bien évidemment, les élèves doivent être préservés des effets délétères de cette initiative malencontreuse : quand on décide de ne pas tenir compte d'une information, on ne doit pas non plus tenir compte de sa présence, a fortiori pas négativement.

[Inversion]

Bonjour,

Cela va peut-être vous étonner, mais je m'y connais désormais très bien en terme de lycée en zone rurale. Je comprends vos difficultés de connexion qui sont regrettables. Je suis sûr que l'association a essayé de communiquer le plus largement possible et y compris à des professeurs de zone rurale. Si j'ai bien compris l'idée du test, il est parfaitement possible de le faire passer dans un lycée où un professeur volontaire, qui dispose d'une boîte mail et d'une imprimante, est présent.
Pour la dommageable impression de "choix du camp", je m'exprimais à propos des élèves auxquels le test avait été présenté. Evidemment les CPGE ne vont pas pénaliser des élèves en zone rurale qui n'ont pas passé le test, d'autant que le lieu des centres d'examen est public et restreint ce qui rend une impossibilité de passage très compréhensible.
Je sais bien que les olympiades ne sont pas présentes partout, et l'intérêt du test, s'il avait pu s'instiller partout, aurait pu être de révéler d'autres élèves sur le plan académique extrascolaire.
Je regrettais simplement que les élèves de laut, informés par leur prof et manifestement intéressés, soient à moitié découragés de faire un test de maths pour des raisons qui n'ont absolument rien à voir avec la matière. Que des CPGE ne prennent pas le test en compte et veuillent communiquer sur ce point, c'est une chose et c'est parfaitement compréhensible. S'exprimer contre avec tant de véhémence au point de décourager des élèves d'y participer, alors qu'à l'arrivée ce sont quand même des maths (<3) avec des sujets 0 assez sympas, c'en est une autre.

[H2Fooko]

Bonjour,
En tant que parent ça traduit l'incapacité de l'Education Nationale de parler d'une seule voix, de se faire confiance entre eux,

On aurait besoin d'un nouveau thermomètre unique pour tous ?

L'autre thermomètre est cassé (on supprime une majorité des épreuves du bac) et en plus il donne sa température trop tard (juillet).

[qntoi]

Cette polémique sur la mise en place du TeSciA est regrettable car l'idée initiale de proposer aux lycéens qui sont attirés par maths de se tester au-delà du programme strictement scolaire est saine. Cela stimule les vocations et pousse à regarder plus loin. C'est la même idée que celles des olympiades, du kangourou, du concours général, des clubs tels que animaths,... Bien sûr tout le monde n'y a pas accès de façon égale, mais il est possible de faire des efforts pour toucher le plus grand nombre.
L'erreur est certainement de présenter le TeSciA comme un outil efficace de sélection pour que les prépas fassent encore moins d'erreurs de recrutement, avec la perspective d'un déterminisme parfait dès le lycée.
Car on souhaite que le mérite des prépas porte sur leur capacité à hisser leurs élèves à leur meilleur niveau, plutôt que sur leur capacité à recruter de façon parfaitement homogène. Même si regrouper les élèves par niveau a du sens pour encourager l'émulation.
Donc il faudrait revenir à l'intérêt des lycéens et les encourager à développer leurs compétences en maths par la participation à des activités extra-programme scolaire si ils en ont l'envie. Leur permettre de faire état de leur intérêt par la matière dans les dossiers Parcoursup ne parait pas malsain, mais il n'y a pas que le TeSciA pour ce faire.

[Ajax59]

Honnêtement j'ai du mal à me faire un avis sur cette initiative que je n'apprends qu'aujourd'hui et qui pourrait avoir des effets indésirables par rapport aux intentions initiales. C'est notamment une source d'angoisse supplémentaire pour les candidats qui ne pourraient s'y soumettre ou qui en seront informés trop tard.
Ca ne concernerait de toutes façons pour l'instant que quelques prépas plutôt sélectives qui décideront de s'y référer pour départager certains dossiers pour les admissions en MPSI.
Le diable se cachant dans les détails il faudrait au moins un centre d'examens par département plus les DOM-TOM et que les questions même des tests fassent consensus au sein d'un collège consultatif (c'est peut-être déjà le cas).
Les divergences qui apparaissent au sein des CPGE sur cette initiative vont donner du grain à moudre aux adversaires (notamment hauts fonctionnaires et même des dirigeants politiques) des CPGE scientifiques qui ont celles-ci dans leur ligne de mire.

[Jehan]

Bonjour.
Je suis d'accord avec Inversion ou qntoi.
Je suis en prépa et issu d’une zone provinciale et rurale. Pendant ma scolarité au lycée, grâce aux possibilités offertes par internet, aux informations trouvées sur les forums et tout particulièrement sur celui-ci, j’ai pu me renseigner (et mes parents aussi) sur les différentes propositions que sont les Olympiades de Maths, la POFM, le lycée numérique Epistémon, les Olympiades de Physique, de Chimie, de Géosciences, les Moocs de pré-rentrée en prépa faits par l’X, les polys de transition lycée-prépa de LLG, Ginette, Condorcet, etc. Je n’ai pas pu prendre part à toutes, et j’ai fait des choix par goût et par manque de temps. Mes professeurs de lycée (petit lycée de province avec 3 classes de Terminale en tout) ont été d’accord pour m’y faire participer, ont organisé les épreuves dans leur établissement quand c’était demandé et ont fait les courriers et inscriptions requis.
Personnellement, je vois le test Tescia comme une belle opportunité pour les élèves n’habitant pas dans les grandes villes et/ou n’étant pas scolarisés dans des grands établissements pour découvrir ce qui les attend dans l’enseignement supérieur, pour être motivés à découvrir davantage les sciences et les initiatives telles que olympiades et autres, à arriver un peu moins candides en prépa, à se confronter au niveau attendu en prépa, à mieux se préparer et ainsi se prendre peut-être une moins grande claque en rentrant en prépa. Bref que du positif. Si le résultat au test est décevant, rien n'oblige à indiquer une participation à ce test dans son dossier Parcoursup. Et au moins, l’élève saura, avant son entrée en prépa, les ajustements qu’il a à faire. Le test se fait tôt dans l’année de Terminale ; du coup, une fois le résultat obtenu, il pourra aller en discuter avec ses profs et leur demander des conseils pour qu’il s’améliore et se prépare encore mieux. Tout ce qui peut aider un élève qui souhaite aller en prépa à y être davantage préparé est bénéfique. Le test Tescia est une initiative supplémentaire qui peut l’y aider.
Je n’ai pas eu à me poser la question quand j’ai fait mon dossier Parcoursup, puisque le test n’existait pas. Mais je me serais immédiatement inscrit si cela avait existé. J’en ai parlé au directeur de mon ancien lycée ; j’espère qu’il a relayé l’information auprès des professeurs et élèves.
Plus il y aura d’initiatives et plus les élèves issus de province pourront participer à ces actions nationales, plus les inégalités géographiques se réduiront.

[ribo]

Inversion, en zone rurale, nous ne pouvons pas « choisir de camp », nous sommes dans l’incapacité de pouvoir passer le test.

Des lycées de zone rurale ne participent pas aux olympiades...
Lors du confinement, les élèves n’ont pas pu travailler correctement. Les profs et les élèves n’avaient pas une bonne connexion pour pouvoir suivre des cours en distanciel (mon fils était ravi, ma fille en prépa moins).

Le fait de rajouter un test accroît cette différence zone urbaine vs zone rurale.

Je confirme.

Ma fille dans son lycée de haute ruralité, a participé au concours général en svt, non que ce soit sa meilleure matière mais les autres profs n'y ont pas pensé...

Dûment inscrite, là commence l'aventure pour se rendre au centre d'examen.
Depuis son internat, réveil fort matinal pour prendre le bus : route coupée pas de bus. Plan B : autostop. (une gamine de 17 ans, grosse motivation)
Je suis donc allé la récupérer à mi chemin en voiture pour l'emmener jusqu'au centre. Le tout sous une pluie battante. Il va de soit que les résultats du concours ne saurait être équitables entre celui qui s'est levé à l'heure habituelle et est venu tranquille et l'élève réveillé à l'aube qui arrive trempé. C'est marrant d'y participer mais assez peu significatif.

J'aurais été fort contrarié si sa place en prépa avait été conditionnée par la participation à des événements matériellement inaccessibles.

Rien n’empêche d'y participer pour se faire plaisir, mais si cela doit revêtir une importance supérieure à celle d'un concours de mots croisés, cela pose un problème d'équité.

[GrosGillouDu92]

Je confirme, j'ai vérifié, il n'a pas plu à la station météo la plus proche du centre de concours de chacun des trois primés cette année là.

[Inversion]

Inversion, en zone rurale, nous ne pouvons pas « choisir de camp », nous sommes dans l’incapacité de pouvoir passer le test.

Des lycées de zone rurale ne participent pas aux olympiades...
Lors du confinement, les élèves n’ont pas pu travailler correctement. Les profs et les élèves n’avaient pas une bonne connexion pour pouvoir suivre des cours en distanciel (mon fils était ravi, ma fille en prépa moins).

Le fait de rajouter un test accroît cette différence zone urbaine vs zone rurale.

Je confirme.

Ma fille dans son lycée de haute ruralité, a participé au concours général en svt, non que ce soit sa meilleure matière mais les autres profs n'y ont pas pensé...

Dûment inscrite, là commence l'aventure pour se rendre au centre d'examen.
Depuis son internat, réveil fort matinal pour prendre le bus : route coupée pas de bus. Plan B : autostop. (une gamine de 17 ans, grosse motivation)
Je suis donc allé la récupérer à mi chemin en voiture pour l'emmener jusqu'au centre. Le tout sous une pluie battante. Il va de soit que les résultats du concours ne saurait être équitables entre celui qui s'est levé à l'heure habituelle et est venu tranquille et l'élève réveillé à l'aube qui arrive trempé. C'est marrant d'y participer mais assez peu significatif.

J'aurais été fort contrarié si sa place en prépa avait été conditionnée par la participation à des événements matériellement inaccessibles.

Rien n’empêche d'y participer pour se faire plaisir, mais si cela doit revêtir une importance supérieure à celle d'un concours de mots croisés, cela pose un problème d'équité.

Oui après j'imagine que l'idée c'était de contacter beaucoup de lycées pour avoir beaucoup de centres d'examen pour en avoir des relativement proches partout. Mais si on dit "le test n'est pas bien, il crée des inégalités parce que ce n'est pas pratique pour les élèves en zone rurale donc il ne faut pas ouvrir de centres donc il n'y a pas assez de centres donc le test n'est pas bien, il crée des inégalités parce que ce n'est pas pratique pour les élèves en zone rurale..." le serpent se mord un peu la queue.

Et on parle pas de conditionner la place en prepa mais d'un indicateur supplémentaire et de permettre à des élèves de se frotter à des maths un peu plus ardues que ce qui est fait au lycée pour faciliter la transition avec le supérieur, et à certains élèves qui n'ont pas assez confiance en eux de prendre conscience de leur potentiel.