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par etudiant561 » 15 juil. 2023 12:08
Bonjour,
En école d’ingénieur, il est tout à fait possible de s’épanouir en math à condition (nécessaire) d’être ouvert aux autres disciplines (physique, informatique, mais aussi langues, économie, sociologie, comptabilité, droit). Cette approche généraliste favorise une orientation en maths appliquées (ex : équations aux dérivées partielles), alors que les ENS sont plutôt orientées maths fondamentales (ex : théorie des groupes). Il n’est généralement pas facile de savoir quelles maths on veut faire en sortant de prépa : souvent on pense à tort que les maths fonda sont le lieu de la théorie et des grandes aventures, alors que les maths appliquées se résumeraient à de la mise en pratique sans trop réfléchir. Cette caricature est loin de la réalité : il y a beaucoup de recherche très théorique en maths appliquées (ex : les travaux de Pierre-Louis Lions), et des maths fonda peuvent parfois servir dans le monde réel (ex : théorie des nombres et cryptographie).
En fonction de ce que l’on aime en maths appliquées, il est possible d’envisager préférentiellement certaines écoles d’ingé proposant des spécialisations adaptées. Par exemple, pour un passionné de probabilités et de statistiques, l’ENSAE est probablement une bonne option, si toutefois il accepte de faire beaucoup d’économie. Pour quelqu’un qui aime les équations aux dérivées partielles, l’ENSTA ou les Ponts sont a priori de bonnes écoles, mais il faut s’intéresser un minimum à la physique (ex : MMC, fluides, quantique).
En ajoutant d’autres critères à sa réflexion, notamment en ce qui concerne la qualité des enseignements de math et autres (étendue des sujets traités, professeurs, pédagogie, motivation des autres élèves, supports de cours), de la latitude de choix (choix des projets, personnalisation du cursus) et de la richesse des opportunités offertes (double-diplômes, échanges à l’étranger, stages, césures), le classement des vœux devient plus compliqué. Ce que je peux dire à titre personnel, c’est que l’école des Mines de Paris est un très bon choix. Il est vrai qu’elle n’offre pas de spécialisation clés en main comme à l’ENSTA par exemple où l’on choisit une majeure dès la seconde année, et oui il y a moins d’heures de maths officielles qu’à l’ENSTA en 1A (environ 300 h de cours de math pour l’ENSTA et 150 h pour les Mines). Ce que l’on gagne à être aux Mines c’est entre autres une très forte personnalisation du cursus dans son ensemble : en 1A il y a de nombreux projets à choisir en plus du tronc commun, la 2A est entièrement constituée de projets à choisir, la 3A permet le choix de bons cours scientifiques et d’un projet d’option, sans parler des échanges à l’étranger où l’on peut ne faire que des maths ou que de la physique (en académique ou en projet de recherche, pendant 1 semestre ou plus), des doubles-diplômes (ex : avec des ENS) ou des masters possibles en césure ou en parallèle de la 3A. Le fait d’avoir une toute petite promo (environ 130 élèves en 1A) permet de bénéficier d’un suivi et d’une aide personnalisés de grande qualité, notamment de la part de la Direction des études ou encore des professeurs. De plus, les cours, la pédagogie, les supports sont excellents aux Mines de Paris. Par exemple, les cours de maths du début de 1A sont dirigés par M. Maury qui est professeur à Ulm et à l’université d’Orsay, et de manière générale aux Mines ce sont de très bons chercheurs qui font les cours et les petites classes. Au premier semestre de la 1A, il y avait à peu près chaque semaine des cours optionnels d’approfondissement en maths (non comptés dans les heures officielles). Enfin, pour chaque UE de math, il y a généralement un projet à faire en autonomie, souvent ouvert et nécessitant des prises d’initiatives, ainsi qu’un examen sur table (en math et en physique, l’examen a régulièrement un format plutôt proche de la prépa ou du concours).
En espérant être utile,
Bon courage pour la suite.