Visiteur_ a écrit :Et puis je pense que tu trouverais tout autant « aberrant » le fait que, si du jour au lendemain, les correcteurs étaient amenés à enlever des points au moindre manque de rigueur, dont tu n'avais peut-être pas conscience jusqu'à présent. Ça serait particulièrement désastreux en physique.
Je ne vois pas en quoi ça serait "particulièrement désastreux en physique", du moins "plus qu'ailleurs". Comme toute discipline, comme toute évaluation, si on change l'esprit de notation, c'est la cata. En maths, en physique, en français, en musique, etc.
Après, j'espère que ce "pic" n'avait pas comme sous-entendu "la physique n'est pas rigoureuse et si on commençait à prendre en compte la rigueur -- absolue ? -- ça ferait très mal." La physique
est une science rigoureuse. Mais sa rigueur n'est
pas dans le traitement algébrique des équations. Non, on ne vérifie jamais qu'une fonction est dérivable avant de la dériver. Et alors ? Ce n'est pas cela la rigueur en physique. La rigueur en physique c'est expliquer d'où viennent les lois, quel phénomène a lieu, pourquoi on néglige tel terme, etc. Et ça, à ma connaissance, c'est évalué.
Storminux a écrit :Nico_ a écrit :Storminux a écrit :
Arrivé en TS, je pense qu'on a assez de recul pour pouvoir porter un jugement sur la qualité de l'éducation en france...
Sur ce, j'y vais les enfants !
Pourquoi essayer de mépriser les gens comme ça ? Moi je suis là pour une discussion avec des arguments, toi, ben je sais pas trop...
Je ne pense pas que cela soit du mépris mais clairement il est vrai que dire qu'on a assez de recul sur l'éducation en France une fois arrivé en TS c'est assez amusant, car est symptomatique d'une certaine naïveté. Je suis prof depuis des années et je n'arrête pas de découvrir de nouvelles choses sur l'éducation nationale. Sais-tu combien d'enfants rentrent au CP ? Tout le monde peut-il rentrer au CP ? Tout le monde va-t-il au collège ? Au lycée ? Combien font un BAC ? Un bac général ? Un bac S ? Quand tu auras compris que tu fais partie de l'ultra-minorité des gens et que tu n'as qu'une vision extrêmement réduite de l'éducation, j'espère que tu auras la modestie de dire "Ah oui, effectivement, tout ce que je peux dire, c'est sur mon
vécu d'élève doué qui a bien réussi, mais je ne peux rien dire sur l'éducation en France".
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Sinon, en ce qui concerne le problème des arbres feuillus ou conifères (exercice que je n'ai pas lus), il faut voir que c'est un vrai casse-tête et qu'il n'est pas simple de donner une réponse ferme et absolue.
Commençons par quelques principes :

il y a parfois des questions "piège" qui, malgré elles, induisent en erreur de nombreux élèves que ce soit par leur formulation ou par leur contexte ;

au bac, le but n'est pas de faire des devinettes, ie de commencer par deviner le sens caché d'une question avant d'y répondre, au bac on évalue les connaissances et le savoir-faire. (*)
Dans ces conditions, une fois quelques copies corrigées, les profs ont pu se rendre compte que telle question posait un problème. Le choix est alors cornélien :

soit on refuse des points à des gens qui ont pu être trompé par la forme même de l'énoncé (= un sujet écrit autrement, par exemple "arbre feuillu" en gras n'aurait pas provoqué autant d'erreur)

soit on accepte des points à des gens qui ne savent pas faire la différence scientifique entre la probabilité pour les arbres feuillus et les conifères.
Dans les deux cas, il faut comprendre que l'évaluation est faussée. Dans les
deux cas ! Autrement dit, quelle que soit la solution, cette solution est mauvaise.
Sachant cela, il faut trouver la "moins mauvaise". Comment ? Avec le professionnalisme des profs, sur les premières copies, on essaie d'évaluer là où il y a le moins de mauvaises évaluations. Et là, il semble logique que, dès lors que la démo est juste, il est largement plus probable que l'erreur d'interprétation soit une erreur d'inattention plus qu'une vraie erreur de raisonnement, ie un élève qui calcule sciemment ce qu'il a fait (qui est faux par rapport à la question) en pensant vraiment répondre à la question.
D'où, très certainement, le choix fait.
Maintenant, c'est vrai que les copies de certains, les plus attentifs, peuvent être lésées par rapport aux autres. C'est pourquoi, très souvent, en tant que prof, on sait "compenser". Pour cela, au détour d'une question ultérieure, s'il y a une hésitation, on peut plus facilement tomber du côté "point".
(*) Non, le savoir-faire "interpréter une question posée dans un examen écrit" ne peut évidemment pas être évalué, parce que... cela ne sert strictement à rien. Ou alors on fait une épreuve "les énigmes du père Fouras"...