On parlait un peu plus haut de la capacité d'un TS de juger de l'éducation en France ; il en a le droit, évidemment, il n'en a pas la légitimité, c'est certain. La capacité, ça dépend de son recul et de son humilité, car il y en a besoin : l'enseignement en France concerne quelque chose comme 600 000 personnes pour chaque âge (donc au bas mot des millions d'élèves, de lycéens et d'étudiants) et il est très difficile de généraliser son expérience et son ressenti à tout ce petit monde, notamment lorsque l'on est dans les meilleurs et que le brassage est faible.
On parle beaucoup d'une baisse de niveau ici ; attention de ne pas tomber là aussi dans l'excès, car c'est vieux comme le monde que de crier à la décadence et à la baisse du niveau de la jeunesse. C'était mieux avant, on écrivait avec moins de fautes avant, on étudiait mieux avant... Le plus souvent, c'est du mythe, et lorsque la baisse est réelle, c'est souvent à remettre dans le contexte (oui, le niveau en lettres classiques et en latin du bachelier a très fortement diminué en deux siècles ; est-ce une grosse perte finalement, comme le redoutaient beaucoup autrefois ?).
Cette baisse de niveau n'est pas évidente. Déjà, on ne peut pas dire que "de plus en plus de monde à son bac" implique "le niveau baisse". Soyons logique : si justement le niveau montait, à difficulté constante, de plus en plus de monde aurait son bac !
Il faut par ailleurs bien réfléchir à ce que l'on entend par une baisse de niveau. Parle-t-on des meilleurs élèves, des médians, des moyens, des moins bons ? (et encore le niveau des élèves varie-t-il suivant la matière)
Par ailleurs, un examen avec des épreuves d'un moins haut niveau, mais beaucoup plus diversifié, est-il nécessairement plus simple ? (car c'est le destin du baccalauréat, qui il y a quelques décennies encore avaient beaucoup moins d'épreuves qu'aujourd'hui)
Les questions que soulèvent le niveau du baccalauréat sont assez complexes pour que les réponses soient très loin d'être évidentes. Pour ceux que ça intéresse, le meilleur document produit ces dernières années sur le sujet est le rapport de l'IGF qui est un monument qui vaut le coup d'oeil : http://www.igf.finances.gouv.fr/webdav/ ... -02%20.pdf
Pour les autres, attention juste de ne pas tomber dans le débat de comptoir. "Le niveau baisse" ne veut rien dire dans l'absolu, "il faut un bac plus sélectif" reste à démontrer, et de façon générale les raisonnements en "yaka" ou "faukon" sont à fuir : si c'était simple, on l'aurait fait depuis longtemps.
J'aurais du mal à ne pas être d'accord avec cette phrase... Si on présentait le bac comme un simple examen sans le ramdam dans les médias et les fêtes de famille, il n'y aurait jamais eu ces débats. Preuve que...Aguila a écrit :Le problème du bac c'est pas tant sa baisse de niveau mais l'importance qu'il lui ait donné.