Encore une fois, la probabilité de se faire recruter suite à un stage dépend beaucoup plus de l'entreprise (a-t-elle un besoin, a-t-elle ouvert un budget spécifique pour recruter?) que des compétences du stagiaire.
Même si le travail réalisé en stage est excellent, génial, le stagiaire est devenu une star de l'open space, tout ce que tu veux, si l'entreprise n'a pas prévu de recruter... le mieux que pourra faire le tuteur sera de demander à la société sous traitante de l'open space d'aimablement recruter le dit stagiaire. C'est le cas d'un de mes collègues actuels à qui j'ai fait mes adieux récemment.
Evidemment quand on parle de faire la fête, ne plus aller aux cours, ne rien valider, redoubler, .. il ne s'agit pas d'un but en soi.
Je te laisse relire ce passage :
Pour autant, et à la différence d’autres camarades dont il sera question plus loin, avec lesquels ils partagent des vues similaires, [les héritiers] ne commettent que rarement l’erreur consistant à délaisser totalement leurs activités scolaires et optent le plus souvent pour ce que nous avons appelé « la stratégie du C ».
Ce travail d’accumulation initial, [les dévots] ne vont que rarement le tenter par le biais d’un surengagement dans les activités scolaires. Au contraire, c’est au sein de cette sous-population que l’on trouve les éléments les plus désinvestis sur ce plan et que se recrute principalement le petit contingent d’élèves qui doivent en fin d’année répondre de leur insouciance devant la commission de discipline. Ces ennuis, que les « héritiers » savent généralement éviter, sont souvent la conséquence d’un investissement trop exclusif dans la vie du campus[...]
De nouveau sur les héritiers :
Originaires pour la plupart des milieux de la bourgeoisie d’affaire parisienne, ils vont pouvoir se permettre de n’accorder qu’une attention superficielle à des enseignements censés les introduire à un monde qui leur est déjà très largement familier. Surtout, cette familiarité leur offre la possibilité d’investir en force les associations les plus importantes du campus, que l’on ne peut conquérir et faire vivre aujourd’hui sans maîtriser l’art de la recherche de sponsors. On sait en particulier qu’un succès à l’élection du Bureau des élèves dépend étroitement du budget que l’on a pu investir dans les épreuves obligées de la « campagne » (fêtes, animations en tout genre, cadeaux). Dans ce genre de compétitions, nos futures « stars », qui baignent depuis toujours dans l’univers du « grand business », ont toutes les chances de savoir d’emblée à quelles portes frapper et de quelle manière s’y prendre pour obtenir l’aide nécessaire.
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L’intérêt des positions de force que ces « compétences » vont leur permettre d’occuper au sein de l’École est alors de leur fournir des occasions toujours plus nombreuses d’augmenter encore ce capital social hérité et de le faire fructifier. Ce travail d’accumulation se révélera particulièrement profitable bien sûr lorsqu’il s’agira par la suite de décrocher les meilleurs stages en entreprise, puis d’entrer pour de bon et en bonne position sur le marché du travail. C’est ainsi qu’en ayant l’air de s’amuser et de se moquer de tout, ces « héritiers » se préparent en fait très efficacement et très sérieusement à leurs futures fonctions dans le monde. Et alors qu’ils paraissent être parmi ceux qui pourraient le plus aisément se passer des services de l’École, ce sont eux qui en tirent le meilleur parti. On les retrouve d’ailleurs bien souvent, en troisième année, dans les Majeures les plus prestigieuses de l’École, en Finance ou en Entrepreneurs, notamment.