Je souhaite alerter les élèves qui aiment les maths et souhaitent s'orienter vers l'EPFL (section maths).
Les points négatifs :
1) Tout d'abord, la réalité des chiffres

Sur une promotion d'environ 200 élèves mi-septembre de la première année, seule une cinquantaine (en moyenne) aura son bachelor. Ce qui contredit les chiffres qu'on lit parfois sur un taux de réussite de 50%...car la sélection sévère se poursuit en seconde année et 3ieme année....
PS : j'ai les chiffres des 10 dernières années...
2) Le niveau de l'enseignement
Il y a un écart significatif entre le niveau en maths d'une terminale S et celui requis pour suivre correctement l'enseignement en première année de l'EPFL (section maths). D'ailleurs certains étudiants Suisse l'ont bien compris et suivent 2 ans avant l'EPFL un enseignement spécifique concentré exclusivement sur les maths et la physique (spécificité de la maturité en Suisse, cad le BAC local)
3) La qualité de l'enseignement
C'est le point dur : La course de l'EPFL pour recruter des enseignants chercheurs qui publient pour obtenir une bonne notation internationale de l'Ecole est compréhensible, mais un grand chercheur ne fait pas forcément un bon pédagogue... Le pire reste les profs de langue allemande qui baragouinent le Français et restent collés face au tableau à écrire leurs démonstrations (les preuves). Autant dire qu'il faut se préparer à être autodidacte

4) L'absence de suivi individuel
Comme pour les facs en France, l'EPFL donne rendez-vous à ses étudiants aux examens de fin de semestre, avec parfois un examen blanc mais dont le niveau peut être très différent du vrai. Tout au long du semestre, il y a bien des coachs qui essaient de conseiller et des Travaux dirigés toutes les semaines, mais l'étudiant a du mal à percevoir son niveau réel en l'absence de contrôle continu ou de colles (genre prépa).
5) La Mise A Niveau (MAN)
Après le premier semestre, les étudiants (entre 30% et 40% de la promo de septembre !) qui échouent (moyenne < 3,5/6) sont envoyés en MAN.
On pourrait penser que cette remise à niveau est une excellente idée, mais disons que la réalité est plus sombre. En effet, le niveau de maths requis au cours de la MAN passe à un niveau proche de la première S, donc à des années lumières du niveau du premier semestre. Au final, la MAN est bien trop différente de l'enseignement en première année de l'EPFL pour être profitable. Elle a principalement 2 effets : décourager les étudiants à redoubler, et empêcher les étudiants de suivre le second semestre ce qui sera un lourd handicap l'année suivante s'ils redoublent.
6) Le logement en Suisse
Un étranger (Français par ex) ne peut pas se porter caution pour un appartement loué pour ses enfants car il est très difficile de lancer une action en justice à l'internationale pour récupérer des loyers impayés. Donc la location par une agence est très difficile. La location de chambre reste le meilleur moyen, mais on trouve parfois des mauvais logeurs qui profitent (prix élevé, mauvais accueil) de la très grosse demande de location pour étudiant à Lausanne.
Les points positifs :
1) L'EPFL a des moyens financier très important, ceci dit, c'est surtout vrai pour la section micro-technique (l'horlogerie est un grand sponsor).
2) L'organisation administrative de l'EPFL est efficace (la Suisse...)
3) Les locaux sont magnifiques.
Conclusion :
Un étudiant Français de très bon niveau pourra réussir en section maths de l'EPFL mais il aura aussi la possibilité de partir en classe étoilée d'une bonne prépa MPSI/PCSI pour entrer à l'ENS ou Polytechnique. Les sections orientées sciences de l'ingénieur sont à privilégier car elles ont des moyens financiers hors du commun. Un bon élève de terminale S doit réfléchir à 2 fois avant d'y aller...car contrairement à la prépa, il n'y a pas plusieurs choix possibles d'écoles au concours en fonction des résultats, ça passe ou ça casse.