On retrouve de ces trucs en fouillant dans les archives...
Voilà ce que m'avait à l'époque inspiré ma P' (devenue PC* l'année suivante) à Fénelon...
"Ode aux physiciens
Ainsi donc commence votre longue histoire
Dans un bruit d’explosion, une ambiance de foire.
Avec le premier atome la physique naissait,
Avec le premier homme le physicien est né.
Mais qui êtes vous donc derrières vos éprouvettes
Un esprit débarqué d’une autre planète ?
Amoureux des étoiles, romantique transi,
Etes-vous tombé dedans quand vous étiez petit ?
Ou bien posant un jour votre regard méprisant
Sur la beauté sublime d’un AOP parfait,
Fûtes-vous parcouru par un long frémissement
Tel qu’une âpre passion peut seule l’expliquer ?
Car vous êtes assurément une étrange personne :
Vous racontez l’histoire de l’arbre et de la pomme
Sans Eve et sans Adam mais un certain Newton.
Quand votre vieux matou se frotte à vos genoux
Vous croyez entendre le chat de Shröedinger,
Au miaulement plaintif, aux yeux pourtant si doux,
Fixés avec stupeur sur un compteur Geiger.
Plutôt que de sonder le cœur de vos semblables,
Le cœur des étoiles vous semble plus solvable.
Et au risque d’y perdre un peu d’humanité,
Vous confiez aux atomes vos rêves d’éternité.
Et si un jour un malpoli vous demande
Pourquoi les bombes explosent, détruisant le monde,
Répondez : « Car E est égal à MC2 »,
Il sera plus savant s’il n’est pas plus heureux.
Et s’il insiste encore et demande, surpris,
Pourquoi dans votre monde Paix avec Haine varie,
Répondez « Because at 5 o’clock, we have tea »
Et que bien sûr P varie avec T aussi.
Aux commandes de vos armes pas de militaire,
Simplement une foi immense dans le progrès.
Il n’y a pas de ciel bleu dans votre univers,
Juste des rayonnements qu’on n’a pas voulu garder.
Et au pied de vos arc-en-ciel pas de trésor,
Mais un bout de verre aux reflets multicolores.
Et si d’aventure la gloire du Nobel
Devait couronner vos longues nuits d’insomnie,
La reconnaissance des hommes suffirait-elle
A vous faire oublier l’ivresse de l’infini ?
Quelle est donc cette angoisse qui étreint votre âme ?
Ce constat d’impuissance qui fait pâlir la flamme ?
La faiblesse de vos moyens vous ferait-elle peur ?
Derrière vos blouses blanches y aurait-il un cœur ?
Un rapide détour par la loi de Boltzmann
Explique derechef votre baisse d’énergie
Par la probable présence d’une peau de banane
Dans les détours torturés de votre fier esprit.
Entré dans la physique comme on entre au couvent
Vous jurez fidélité, vous prêtez serment
Car on ne sacrifie jamais trop à sa foi.
Quand sonne le glas vous comptez les fréquences
De ce cœur en bronze qui résonne sous vos lois.
« Faites-vous donc cela par amour de la science ? »,
Vous demande alors un petit plaisantin.
Le sourire compatissant, le regard serein,
Vous ignorez sa microscopique présence,
Car on est un peu Dieu quand on est Physicien.
Permettez-moi une dernière impertinence,
Votre histoire dans le bruit et la fureur commence
Et il y a fort à craindre qu’ainsi elle ne finisse
Si vous n’osez mêler à votre complice
Ce petit grain de sel, cet atome de folie,
Mêler à la physique un peu de poésie."
Je me souviens avoir commis une "Ode aux Mathématiques" mais va falloir creuser plus profond dans les archives...
A ceux qui se posent la question, oui il y a des boulots qui exigent à la fois des connaissances scientifiques et des capacités rédactionnelles (bon, plus rarement en alexandrins

)
KR