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corderaide a écrit : Où l'on découvre que hors de la prépa, intellectuellement c'est la jachère totale, visiblement.

Et hors de la recherche.
Vu de la thèse (ou même de l'ENS pour ma part), la prépa n'est pas vraiment un modèle d'épanouissement intellectuel

Excusez moi d'insister, mais en vous lisant on a l'impression que les ENS ne valent rien intellectuellement, or ce n'est absolument pas le cas de ce que j'ai pu voir.

Ah non, j'ai du mal m'exprimer! D'autant plus que la discussion a dérivé sur l'épanouissement / le niveau en école en général.
D'un point de vue littéraire, pour faire des humanités et des sciences sociales (pour l'éco et la socio quanti on pourrait rajouter l'ENSAE et l'X malgré quelques rigidités), on ne fait pas mieux que les ENS en France d'un point de vue de niveau des cours, de liberté des cursus, d'encadrement des élèves, etc...
Ce n'est pas contradictoire avec mon constat que d'une part beaucoup de gens (toujours en humanités / sciences sociales) sont amèrement déçus à l'entrée en école (alors que je connais peu d'ex-BL, dans les ENS ou ailleurs, qui ne soient pas nostalgiques, ou du moins satisfaits, de leur cursus en CPGE), et d'autre part qu'une partie non négligeable des promos vive sa scolarité comme une planque.

Je n'ai en aucun cas la prétention d'avoir un jugement sur les cours des ENS étant donné que je n'y ai jamais eu cours. Néanmoins, il s'agit de la vitrine parfaite des effets néfastes d'un enseignement poussé davantage vers l'élitisme que par le choix d'un projet professionnel.
En école on retrouve un schéma semblable. Se donner à fond dans des projets pour tenter de décrocher un stage de trois mois un poil plus prestigieux qu'un autre qui, c'est sûr, permettra de devenir directeur technique dix ans plus tôt

Je viens de lire l'article, ma réaction :



Sérieux c'est quoi ces fragiles ? En prépa, trop de boulot alors on se plaint, à l'ENS, pas assez de boulot alors on se plaint encore, et comme on est des gros faibles on va se suicider. Les interviewés sont des enfants gâtés qui ne sont absolument pas représentatifs de la situation à Cachan (et aux autres ENS aussi je pense), et à cause de ces quelques relous il faut mettre en place des stupidités type suivi psychologique. Si vous avez trouvé des similudes entre votre ressenti en école et celui des interviewés, allez faire un tour ailleurs dans le monde voir des gens qui ont de vrais problèmes.

oui la dépression c'est totalement inventé et pour les enfants gâtés...

bullquies a écrit :oui la dépression c'est totalement inventé et pour les enfants gâtés...

Dans certains cas, comme ici, oui. Oser dire "Un gros vague à l’âme" ou "Je me sentais abattu jusqu’à la moelle." parce que les cours et le campus de monsieur ne sont pas à sa convenance, c'est juste scandaleux, alors qu'une bonne partie du monde vit dans l'horreur totale. Je sais que je vais me mettre à dos pas mal de personnes en pensant ça, mais à un moment il faut arrêter de se regarder le nombril, serrer les dents et avancer.

Pour accomplir quoi au final ?

bullquies a écrit :Pour accomplir quoi au final ?

Ben je sais pas, peut-être ce pourquoi l'individu avait intégré l'ENS ? Si celui-ci n'avait aucune envie de faire de la recherche ou de l'enseignement, et n'avait pas d'autre projet réfléchi compatible avec les débouchés de l'ENS, fallait pas y venir. On dirait le débat sur la S au lycée : "pourquoi tu fais S ?" - "Oh je sais pas, c'est la voie royale comme on dit" - "mais t'aimes ça les maths et la physique ?" - "Ah non non, je déteste, j'ai aucune envie de faire un métier en rapport avec les sciences" - "..."
Je suis d'accord que cette réflexion sur notre avenir est difficile à faire en prépa, quand on consacre son temps au boulot et que les seules infos qu'on a sur les écoles lors des présentations d'élèves c'est à quel point les assoces et le BDE sont géniaux, mais ça me paraît pas insurmontable.

Et si malgré cette réflexion on est déçu de l'école, parfait, on a le droit d'être déçu et de critiquer, mais de justifier une dépression et une tentative de suicide avec ça, non. Dans notre promo il y'a des gens qui ont été déçus de certains cours, et alors ? Ils ont bossé eux-mêmes à côté sur des polys (cf ce que disait mathador), ils en ont parlé aux profs, et en aucun cas ils se sont laissés démonter pour si peu.

Par ailleurs, un autre truc que je comprend pas c'est "Aucun boulot à fournir pour valider les cours, des journées qui durent des heures", mais "j’ai réussi à donner du sens à ma scolarité" grâce à la vie associative. Passons sur le fait que ces mêmes gens disaient prépa = dépression parce qu'on bosse tout le temps, soit. Comment ne peut-on avoir aucun centre d'intêret en dehors des cours au point de devoir être libérés de l'ennui par les saintes assoces ?

On ne fait pas une dépression parce qu'on est déçu des cours, c'est un ensemble de choses. Imagine un type qui fait 3 ans de prépa, sans loisirs à côté, il fait que travailler. Sa seule raison de tenir c'est "Je vais avoir l'ens, je vais m'épanouir dans ma passion, mes sacrifices valent le coup". Et il s'aperçoit qu'il est dans un campus loin de tout, qu'il a passé 3 des meilleures années de sa vie à travailler pendant que d'autres s'amusaient, que peut être il n'arrive pas à s'intégrer, qu'il pensait peut être trouver une copine parce que ça fait 3 ans qu'il s'est plus intéressé à une fille (je caricature) et en plus il s'aperçoit que prof ou chercheur ça a beaucoup d'inconvénients, et que ses potes partis à l'X/centrale Paris gagneront le double de son salaire (sauf si il part ingé dans le privé, mais finalement ça le fait pas rêver non plus). Il a donc un passé moyen (3 ans de sa vie à travailler), un présent qui l'enchante pas et qui le déçoit surtout (un truc bête mais j'ai arrêté le tennis pendant 3 ans et c'est un bonheur d'en refaire cette année, mais à Ulm ou à Cachan vu l'état des cours c'est plus délicat. Ok c'est pas un motif de dépression ou encore moins de suicide mais c'est l'accumulation de détails comme ça qui pour moi joue) et il s'aperçoit que toute sa vie il risque de faire des choses qui ne lui plaisent pas avec des gens avec qui il ne s'entend pas. En plus que peut être il ne s'entend pas avec sa famille, donc il est seul et a le sentiment d'être incompris et rejeté. Il a l'impression que quoi qu'il fasse, il aura une vie morose. Donc autant mourir de suite vu que le reste de sa vie n'a aucun intérêt.
Je le vois comme ça. Comme une lassitude et l'accumulation de déceptions. En prépa j'ai connu régulièrement des périodes de 3 4 jours où j'étais déprimé, dégoûté (et même en école j'ai des périodes de déprime, mais beaucoup moins souvent heureusement), certains ont été traumatisé par la prépa et le regrettent. Pour ma part je suis très content de l'avoir fait, ça m'a beaucoup appris. Beaucoup de personnes de ce forum sont à l'X ou l'ENS (ou dans une grande parisienne), généralement cela correspond à une prépa sans trop de difficultés (pas sans travail, mais sans 3/25, 43eplace/45, des commentaires de profs assez méchants à répétitions). Il suffit d'un prof que l'on voit tous les jours, qui vous rabaisse quotidiennement, plus le stress, plus le manque de sommeil, pour que la prépa soit très mal vécue.
Cependant on nous explique que l'école c'est le paradis (ens ou non) et on finit par y croire. Le but c'est de nous motiver. Cela a deux effets néfastes : la déception plus ou moins grande des "grandes" écoles (personnellement tout n'est pas noir ou blanc, disons que ma satisfaction a baissé) et la négligence des autres cursus comme les magistères (je connaissais le magistère d'Orsay seulement de nom et je me dis que la physique fondamentale m'aurait bien plu, même si je suis content de faire des maths et de l'info, mais on me parlait h24 des arts/centrale/mines), et qu'on peut réussir et s'épanouir à la fac, et que ce n'est pas la déchéance après la prépa.
Pour moi le problème ne vient pas que des ens, mais des grandes écoles et de la manière dont on nous les présente (globalement je ne critique pas le système des grandes écoles et encore moins la prépa, sauf sur certains points, mais je ne remet pas en cause leur utilité et leur fondement). L'ens est encore plus sacralisée, et les cours de mauvaise qualité et le manque de suivi peuvent être plus mal vécu qu'en école d'ingé, ce qui fait que peut être le problème ressort plus. Après c'est mon avis de fin de 1A non normalien. Mais oui pour moi on peut être en dépression sans être malade ou démuni, je trouve ça assez triste de critiquer de faible quelqu'un qui a fait une tentative de suicide. Mais la faute ne peut pas reposer que sur l'ENS/les profs/la prépa.

zwyx a écrit :Je viens de lire l'article, ma réaction :



Sérieux c'est quoi ces fragiles ? En prépa, trop de boulot alors on se plaint, à l'ENS, pas assez de boulot alors on se plaint encore, et comme on est des gros faibles on va se suicider. Les interviewés sont des enfants gâtés qui ne sont absolument pas représentatifs de la situation à Cachan (et aux autres ENS aussi je pense), et à cause de ces quelques relous il faut mettre en place des stupidités type suivi psychologique. Si vous avez trouvé des similudes entre votre ressenti en école et celui des interviewés, allez faire un tour ailleurs dans le monde voir des gens qui ont de vrais problèmes.

Yes

Nicolas G a écrit :et que ses potes partis à l'X/centrale Paris gagneront le double de son salaire

Non
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