Voici une interview d'Elisabeth Borne (ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) paru dans Les Echos.
Extrait :
Voici l'article en entier (pour les abonnés) : https://www.lesechos.fr/politique-socie ... es-2163837Face au manque d'ingénieurs et à la faible proportion de filles dans les filières scientifiques, la ministre de l'Education Elisabeth Borne annonce un plan « Filles et maths » destiné à s'attaquer aux stéréotypes de genre.
En 2022, l'ancien ministre Pap Ndiaye proposait déjà un objectif de parité, y compris dans les matières littéraires où il y a moins de garçons…
Evidemment, je souhaite que les filières soient moins genrées qu'aujourd'hui mais il faut arriver en 2030 à 50 % de lycéennes en spécialité maths en terminale sans perdre de garçons !
Et sans fixer de quotas ?
Le rapport préconise d'atteindre au moins 20 % de filles dans chaque classe préparatoire scientifique en 2026 et 30 % en 2030. Je reprends cet objectif à mon compte. Je vais réunir prochainement les représentants des proviseurs des lycées concernés pour trouver le meilleur chemin.
Le risque, c'est le « sexisme au quotidien » et le « renforcement du syndrome de l'imposteur », expliquait récemment le patron de CentraleSupelec, Romain Soubeyran…
C'est pour ça qu'on fait les choses dans l'ordre : le supérieur considère que c'est le scolaire qui ne fait pas le travail et le scolaire, que c'est au supérieur de le faire. Il faut qu'on avance sur les deux fronts, donc s'assurer que l'on a plus de jeunes filles qui vont vers la spécialité maths pour tenir l'objectif de 50 % en 2030 et aider ainsi les jeunes filles à prendre toute leur place.
L'instauration de quotas va-t-elle régler le problème du vivier ?
Le sexisme ne baisse pas, voire il s'accentue. Vous avez parfois moins de 10 % de filles dans certaines classes préparatoires ! Ce phénomène s'entretient, c'est-à-dire que les filles hésitent clairement à y aller. Il faut donc que l'on soit volontariste pour tenir l'objectif de 20 % pour 2026 dans chaque classe. Cela n'a pas toujours été ma vision, mais quand on voit que l'on ne progresse pas, il faut que l'on passe un cap en forçant un peu le destin.
Plus globalement, une concertation va s'ouvrir avec France Universités, la Conférence des grandes écoles et la Conférence des écoles d'ingénieurs pour avoir une représentation plus équilibrée et un développement des formations dans les filières d'ingénieur et du numérique. C'est indispensable pour la compétitivité et la performance de notre économie. Cette concertation pourra éventuellement déboucher sur des dispositions législatives.