Ça fait un petit moment que je n'avais pas mis les pieds sur le forum.
En tant que bientôt-diplômé d'une de ces écoles je découvre avec stupeur la décision. Complètement abasourdi par une telle approche.
Tous les précédents commentaires tapent dans le mille dans leur analyse ou leurs hypothèses: hormis l'évidente volonté d'automatiser le process et réduire les coûts, le groupe des écoles centrale, qui brillent déjà par leur spécialité commune parfois pipo, se dirigent vers un système typiquement anglo saxon pour faire du profit en proposant des diplômes à la validation type bachotage.
Ayant beaucoup parlé avec d'autres étudiants des autres centrales et mines, et ayant vu comment les choses se trament à l'étranger dans l'enseignement supérieur je me permets de rebondir sur qq messages, et je pense avoir un recul nécessaire doublé d'un point de vue de l'intérieur et récent:
jeeps38 a écrit : ↑09 juin 2023 15:47
Prenons au hasard Centrale Marseille, école "généraliste" qui permet de se spécialiser réellement à partir du semestre 8.
Semestres 5, 6 et 7 : gloubi-boulga. On fait un peu de tout, autant dire qu'on ne fait rien.
Au semestre 7, on a le droit a des options : 30h en tout. Imaginons quelqu'un qui s'intéresse à l'informatique, il pourra choisir : Programmation Objet, Intelligence artificielle et jeux, informatique théorique.
30h : ridicule ! (...)
> Retour du gloubi-boulga (...)
Cette description convient également très bien à une autre centrale à s'y méprendre.
grenadine a écrit : ↑09 juin 2023 08:30
Se démarquer dans le bon sens, c'est mieux.
Les écoles Centrale jouent à un jeu dangereux.
Prépa intégrée à Centrale Lyon
Jeu dangereux, sans nul doute.
Savoir si la prépa intégrée est pertinente en 2023 et/ou performante, je ne suis pas qualifié pour en juger, et de toute façon on n'a pas assez de recul, la première promo faisant tout juste son entrée en spé. Mon avis est que des formations type Bachelor en Bac+3 (payants si l'on veut financer l'école) sont plus intéressants et plus pertinents pour rester dans un schéma plus classique (je veux dire, ne pas réinventer un programme de prépa avec prétention pour commencer) avec déjà des recettes qui ont fait leurs preuves dans d'autres écoles (je pense à une ENS et l'X, entre autres).
Par contre, il faut savoir que le projet a été initié puis mené par une poignée de personnes, vraiment très peu à ma connaissance au sein de l'administration, et le rapport fourni à la CTI pour porter le projet était de ce fait objectivement assez en décalage avec la réalité pour ne pas dire malhonnête. (Je l'ai lu en entier) Les enseignant-chercheurs non en faveur n'ont pas été écoutés (j'ai discuté avec des personnels des deux avis). C'est drôle d'ailleurs, on se serait cru en politique avec des débats d'idéologie et de parlages creux, et il n'y a pas eu la recherche d'un consensus d'après ce que j'ai compris, c'était assez unilatéral en décision finale.
Dans les grandes universités européennes de calibre similaire à nos grandes écoles, il semblerait d'après ce que j'ai constaté, que les examens stupides et parfois à pleurer de rire (ou de pitié) devant la maigreur de la rigueur exigée, on est en plein dans la facilité d'évaluation qui fabrique des sujets sans trop se fatiguer. Centrale a mis le cap droit dans cette direction.
En somme, le groupe des Centrale est le premier à tomber dans l'abêtissement de bas étage. Quant à savoir pourquoi, je ne saurais le dire. Peut-être une absence de réflexion fondée dans le groupe Intercentrale, qui est en mort cérébrale ?
Wilfried.kro a écrit : ↑10 sept. 2023 12:59
Faudrait arrêter de confier l'organisation des concours à des pré-retraités ou à des managers.
N est ce pas la promesse des ecoles centales ? Etre manager ?
Quel est le sens de generaliste a part un biais en faveur des fonctions d encadrement et de direction generale sur celle de r et d ?
W.
Dans la centrale où j'étais, les récents changements en matière de "vision de long terme" et de cours ont pris une tournure inattendue très burlesque qui frise le ridicule et s'aligne bien, finalement, avec les changements du concours. Typique du management peu réaliste, mousseux et bullshit, en désaccord avec la réalité de terrain, sans refonte récente pour coller aux attendus du marché du travail (qui tend à se polariser en une multitude de domaines de pointe à mesure que le monde se complexifie). Avoir une école généraliste avec plusieurs départements de spécialités a priori éloignés, ça a un sens si on peut choisir et que l'excellence académique et la compétitivité dans l'expertise est transmise dans la formation, mais avoir une formation délibérément généraliste-jusqueboutiste aux justifications lunaires par la direction des études n'a aucun sens après 2020.
Si, hier, les élèves étaient sélectionnés avec rigueur sur leurs capacités académiques scientifiques, pouvaient combler le manque de qualification du diplôme, alors demain, une fois issus d'un concours QCM, plus rien n'empêchera de diplômer des ingénieurs-pipo en myriades (d'autant que les centrales ne sont pas les plus connues pour être les écoles où on bosse le plus, là encore, l'expérience de terrain et les témoignages parlent d'eux-même, en comparaison des grandes mines).
Mais je ne m'étenderai pas là-dessus. Et, oui d'ailleurs, la promesse d'être "manager de demain" fait partie du package.
S'il y avait une banque d'épreuve pour glisser sur cette pente d'apauvrissement académique, c'était bien le CCS (et certainement pas Mines-Ponts ou l'X, ni CCINP, je pense pas non plus).
Je ne vois que CS qui s'en sort pas trop mal, portée par l'université Paris-Saclay qui est un sacré hub avec néanmoins des forces indéniables dans les cursus de 3A et un réseau inégalé (dans les centrale) de DD et de masters en double cursus, indépendamment de la pertinence de ce genre de regroupements universitaires pour exister dans les classements internationaux. Un peu la rescapée du naufrage grâce à son passé fondateur et brillant nonobstant.
C'est déplorable que l'UPS ne soit pas écoutée, sinon.